[Pub] La vieille caserne

L'humain entra dans le pub agité sans faire un bruit, commanda une bière tout en s'approchant du bar soutenu par quelques pilliers, qu'il connaissait visiblement. Il échangea quelques mots avec le tenancier de l'établissement, paya, et se dirigea vers le fond de la salle enfumée. Il salua quelques amis sur son passage, et se décida pour une table appuyée contre un mur. Les gens allaient et venaient dans le pub. Il se saisit du journal local, qui titrait :

Un disparu de plus a Métropolis

Une nouvelle personne est portée disparue. [Suivait une photo de lui datant d'il y a deux mois] Il a laissé une lettre comme quoi il s'en allait pour quelques temps, et personne depuis n'a trouvé de moyens de le contacter. La police s'interroge...


*Voila que je manque aux hommes, maintenant... Quel jour sommes nous ? LE 27 ? J'aurais passé deux mois en enfer ? C'est pas croyable, il s'est passé trois nuits quand j'étais sur place...*

Il ne remarqua pas qu'un habitué l'avait reconnu, mais l'homme serait tellement ivre dans deux heures qu'il l'oublierait d'ici peu. Par la fenêtre, le soleil se couchait sur le port... Il décida de rester encore quelques heures au chaud, il avait tout son temps pour réfléchir aux évènements passés.

Trois jours. Trois jours qu’elle était dans cette minable petite ville qui puait l’humain. Trois jours qu’elle broyait du noir et qu’elle maudissait ceux qui l’y avaient envoyée. Trois jours. Il en était passé des idées mauvaises dans cette mignonne petite tête blonde.

Elle avait trouvé ce pub la veille, à la fin de sa deuxième journée d’errance dans ce monde pathétique. C’était la musique qui l’avait attirée. Une musique dans le genre qu’elle n’avait jamais entendu dans le niveau 1. C’était entraînant, et ça l’avait incitée à entrer dans l’édifice.

Il ne lui avait pas fallu plus d’une demi heure pour se faire à l’endroit et l’adopter. La bouteille était devenue une bonne amie, sans doute la meilleure, sinon la seule dans ce merdier dans lequel elle était plongée. L’alcool avait tôt fait de soulager la pauvre âme tourmentée de Brigitte. Maintenant, elle ne s’en serait séparée pour rien au monde. Elle avait été abordée par plusieurs hommes dans le pub, ce qui était loin de lui déplaire. Au contraire, ça flattait son ego, qui était déjà gonflé à bloc depuis belle lurette.

Elle avait remarqué que l’endroit était fréquenté par quelques démons. Et elle avait eu une idée. Elle se trouverait un démon un peu naïf, le convaincrait de la conduire au niveau -1 et là-bas, elle se joindrait à ce peuple pour détruire ces salauds d’anges qui l’avaient traînée dans la boue.

Son regard fut attiré par un homme qui entrait et qui passa juste derrière elle. Il y avait quelque chose de spécial et de pas tout à fait humain à son propos. Elle le regarda aller s’installer à une table dans un coin et se saisir d’un journal. Subtilement, elle le suivit, faisant mine d’aller s’installer à l’autre table pour délaisser le comptoir.

C’est pendant qu’elle l’observait qu’elle trouva ce qu’il avait de spécial. Humain, il l’était. Rien en lui n’était démoniaque sauf qu’il sentait comme un démon. De deux choses l’une ; soit il connaissait plusieurs démons, soit il était allé au niveau -1. Elle jeta un regard sur le journal. La photo de l’homme y figurait, sous le titre ; "un disparu de plus à Metropolis".

Sautant sur l’occasion, elle commanda deux verres de vin et se leva. Arrivée à la table de l’homme, elle désigna le journal du menton.

- Dure journée à ce que je vois, dit-elle en déposant un verre en face de lui. Je peux m’asseoir ?

Brigitte a écrit:

- Dure journée à ce que je vois, dit-elle en déposant un verre en face de lui. Je peux m’asseoir ?

Il fut surpris par cette femme l'abordant, lui qui n'avait pas fait grand chose depuis qu'il était allé en enfer : il se rendit même compte qu'il avait gardé ses habits récupérés a l'auberge, et que tout cela lui donnait l'air d'un clochard illuminé se promenant avec une épée a son flanc. Pas étonnant que personne ne l'aie encore abordé. Dire qu'il avait été si préoccuppé qu'il ne s'en était pas encore rendu compte ! Il avait matière a réfléchir...

Euh, excusez moi, j'étais perdu dans mes pensées. Il souria. Ouaip, dure journée... Je me suis rendu compte que je ne croyais plus en grand chose, finalement. C'est quand même terrible de se rendre compte que sa vie a été basée sur une erreur, non ? Vous en pensez quoi ?

Quel spectacle il donnait, un clochard philosophe en train de s'interroger avec une plantureuse femme. Il avait vraiment besoin de sommeil. Il finit sa bière, et s'enfonça dans sa banquette en souriant. Le visage de cette femme ne lui évoquait absolument personne de sa connaissance, et pourtant il avait l'impression qu'il l'avait déja vue... Quoi qu'il en soit, elle donnait l'impression de ne pas le connaitre, ce qui est toujours bon signe.

Euh, excusez moi, j'étais perdu dans mes pensées. Il sourit. Ouaip, dure journée... Je me suis rendu compte que je ne croyais plus en grand chose, finalement. C'est quand même terrible de se rendre compte que sa vie a été basée sur une erreur, non ? Vous en pensez quoi ?

Elle lui fit un grand sourire et prit place sur la banquette juste en face de lui. Elle prit une gorgée de son verre et le posa ensuite devant elle. Elle leva ses grands yeux bleus vers lui, toujours souriante. Un visage d'ange, de sainte. Derrière ce visage aussi doux et ce sourire si pur, il aurait été plutôt difficile d'imaginer que cette femme puisse avoir des arrières pensées en abordant quelqu'un.

- Oh je suis entièrement d'Accord avec vous. Il m'est arrivé à peu près la même chose, sauf qu'on n'a pas mit ma photo dans un journal, et je ne suis pas portée disparue.

Elle but à nouveau un peu dans son verre, son regard toujours plongé dans celui de l'homme. Elle pouvait avoir l'air d'une séductrice, mais en fait, tout ce qu'elle faisait, c'était entretenir l'illusion pendant qu'elle cherchait la bonne façon d'en savoir plus.

- Vous êtes allé quelque part sans avertir vos proches? dit-elle en éloignant son verre de ses lèvres. Quel genre d'endroits mérite ainsi qu'on cache son départ?

Elle avait accompagné cette dernière phrase d'un petit rire léger comme le cristal.

- Pardonnez moi. Je suis indiscrète. Je me permets de vous poser des questions sur votre vie et je ne me suis même pas présentée. Où ai-je mis mes manières? Je m'appelle Brigitte. conclut-e-elle en tendant sa main au dessus de la table.

Vous êtes certaine de ne pas avoir eu de photo dans un journal ? Je mettrais ma main a couper que je vous ai déja vue quelque part... C'est sûrement une impression, mais c'est très dérangeant, vous savez...

Ce visage avenant, cette lumière... Elles lui rappelaient Shekil par certains côtés, mais... Il l'avait déja vue, mais où ?... Bah. Il saisit son verre, but modérément, et le reposa, toujours en observant le visage de la femme... Elle lui rappelait son enfance... Sa mère ? Non, pas ça... L'école, les cours, l'ennui... Peut-être une de ses profs ? Non, trop jeune...

J'ai averti mes proches, mais ils ont dû mal comprendre : je leur avais dit que je reviendrais d'ici peu, mais j'ai dû perdre la notion du temps pendant mon voyage... La destination ? Je préfère ne pas le dire, si vous n'y voyez pas d'inconvénient. Et comment il préfèrait ne pas le dire... Vaudrait mieux que l'enfer reste secret aux yeux des humains... Disons que c'est un lieu où je voudrais que personne n'aille. C'est amplement suffisant.

Puis la jeune femme se présenta. Brigitte... Non, ca ne lui disait rien. Il se leva, et saisit sa main :

Ishamaël, forgeron de métier.

Vous êtes certaine de ne pas avoir eu de photo dans un journal ? Je mettrais ma main a couper que je vous ai déja vue quelque part... C'est sûrement une impression, mais c'est très dérangeant, vous savez...

Elle eut un petit rire fin. À vrai dire, c'était fort possible qu'il l'ait déjà vue. Dans plusieurs lieux saints, il y avait des statues de Sainte-Brigitte, des représentations en peinture ou en vitrails Ici même à Metropolis, il y avait un monument en son honneur derrière l'Église. En fait, c'était ici qu'on connaissait le plus cette sainte puisque c'était sa ville D'origine, bien qu'elle n'ait pas eu ce nom à l'époque. Pendant quelques secondes, elle se revit dans les processions qui l'avaient emmenées vers sa mort.

- J'ai un visage plutôt commun, dit-elle humblement, pensant toutefois que personne n'avait un aussi parfait et beau visage que le sien.

Elle écouta attentivement ce qu'il disait, essayant de trouver l'endroit où il était allé. C'est en l'entendant dire qu'il ne souhait à personne d'y aller qu'elle eut la confirmation de ce qu'elle pensait. Son sourire s'élargit, mais ne montra point qu'elle avait quelque chose derrière la tête. C'était à peine si on pouvait voir un peu de malice sur ses lèvres rosées.

- Eh bien, Ishamaël, dit-elle en ramenant doucement sa main vers elle, vous semblez fréquenter des lieux comment dire... un peu insalubres et peu fréquentables. Vous excuserez ma curiosité mais... tout cela m'intrigue je dois l'avouer. Vous avez eut la malchance de tomber sur la femme la plus curieuse de la ville, ajouta-t-elle en riant.

Cet homme savait comment se rendre chez les démons. Elle en était sûre. Il ne lui restait qu'à trouver comment le faire parler, ou encore se montrer assez convaincante pour qu'il l'emmène là avec lui.

Un visage commun, ou pas, je ne sais pas trop, mais vous irradiez la beauté, sans vouloir en faire trop...

Ce commentaire la fit frémir de plaisir. Des remarques comme cellè-là, elle ne s'en passerait jamais, il n'y en aurait jamais de trop. C'était presque devenu une drogue pour elle. Bien sûr elle était vaniteuse, elle le savait, mais elle ne voyait pas cela comme un défaut. C'était sa manière d'être, selon elle, ça faisait même partie intégrante de son charme. Mais bon, ça ne comptait pas vraiment parce que d'après elle, tout ce qui la concernait était magnifique.

Elle fut légèrement déçue qu'il ne réponde pas à sa question. Bien qu'elle avait déjà sa réponse. Quelqu'un vint leur emmener de nouveaux verres pendant qu'elle réfléchissait. Elle se perdit dans la contemplation du liquide doré qui s'agitait doucement dans son verre. Son visage était un peu soucieux, moins heureux. Elle n'avait pas envie de lui parler de sa vie. Aussi préféra-t-elle modifier un peu la réalité.

- Disons que j'ai fait quelque chose qui a déplu à ma famille. Je suis une paria pour eux. Mais je ne vois pas cet endroit comme un lieu de perdition. Plutôt comme un support temporaire à la déprime.

Elle retrouva son sourire et releva la tête. Elle n'aimait pas faire les moue, ou avoir l'air triste. Quelqu'un lui avait déjà dit que la colère donnait des rides. Et si elle pensait encore à ces salauds d'ange... Elle finirait par ressembler à une grand-mère.

- Je déteste m'atarder aux choses tristes, dit-elle. Il faut profiter de la vie et regarder en avant.

*Et en avant, c'est la vengeance...*

Le compliment ne fit pas l'effet escompté, Brigitte ne saisissant pas l'allusion. Tant mieux. Toujours est-il qu'elle sembla prendre une décision.

- Je déteste m'atarder aux choses tristes, dit-elle. Il faut profiter de la vie et regarder en avant.

Je pense aussi, mais quand l'avant est trop flou, il vaut mieux s'attarder, le temps qu'il, se précise. N'est-ce pas ce que vous faites ici dans ce bar ? Et vous pouvez très bien renouer avec votre famille, laissez juste de l'eau couler sous les ponts, et tout s'arrangera...

Ce qu'il avait pu laisser couler de l'eau sous les ponts dans ce bar ! C'était leur préféré, avec son ami. Des années durant, il venait ici après ses cours. Puis il est mort. Et l'eau coula en même temps que l'alcool. A flots.

Une bagarre commenca a éclater dans un coin, vite calmée par le tenancier, bâti comme une armoire. Ce bar commencait a devenir fréquentable, en fin de compte. Les temps changent.

Laisser couler l'eau sous les ponts. En voilà une drôle d'idée. Jamais elle ne pardonnerait aux anges. Ils ne le méritaient pas. Ils ne méritaient même pas qu'elle se mette à genoux pour les supplier de la reprendre avec eux. Jamais plus elle ne voulait avoir affaire à eux pour autre chose que les tuer.

- Ça ne servirait à rien. Le pardon ne fait pas partie de leurs valeurs, ni des miennes. Enfin plus maintenant. J'ai toujours été très pointilleuse sur les valeurs de l'Église, mais maintenant ça ne me donne plus rien.

Les saints n'étaient pas ce que les humains croyaient. Bien sûr elle avait toujours fait tout ce qu'elle pouvait pour exaucer les prières de ses fidèles. Encore aujoud'hui elle les entendait. Elle faisait tout ce qu'elle pouvait pour les chasser de sa tête. Mais elle continuait de les entendre tant qu'elle ne faisait rien pour eux.

- Et puis, il ne faut pas être naïfs. Le temps n'Arrange pas tout. Il ne suffit pas de prier ou d'espérer pour que ça se replace.

Elle jetta un coup d'oeil indiférent aux gens qui s'agitaient au fond du pub et cala le reste de sa bière. Ouais... il ne suffisait pas d'attendre. Elle planta son regard dans celui Ishamaël, l'air encore un peu soucieuse.

- Vous croyez en Dieu?

Une seule, simple question. Elle y avait cru toute sa vie. Et une fois morte elle avait légèrement déchantée en rencontrant les anges. Rien de ce à quoi elle s'attendait, pas d'illumination divine. Elle avait bien agit. Elle avait été bonne chrétienne toute sa vie, elle avait aidé les autres et où est-ce que ça l'avait menée? Elle revenait dans ce monde miteux qu'elle avait été si heureuse de quitter.

[color:d8ea=olive:d8ea]"Le pardon ne serait pas plutôt une des valeurs qu'ils prêchent ? dit il avec un sourire en coin. L'ange saisirait l'allusion. Certes, il vaut mieux ne pas être naïfs, en effet : rien n'est absolu, j'ai pu le constater en voyageant... Les dé... desperados de là ou je viens ne sont pas tous mauvais où désespérés, c'est plutôt un stéréotype..." *Pas passé loin... Si avec cà elle ne devine pas d'ou je viens...*

Croire en Dieu ? Drôle de question...

"Disons que j'y ai cru quand j'étais encore enfant, au cathéch -"

Il s'arrêta brusquement. Cathéchisme ! Voilà où il l'avait vue ! C'était une des dernières canonisées ! Brigitte, célèbre pour avoir aidé son prochain toute sa vie durant, se tenait devant lui...

"Cathéchisme, donc. Après, j'ai plus ou moins oublié tout ca que je considérais comme des sornettes, mais maintenant je suis plus indécis... Si un Dieu existe, je n'ai jamais vu aucun signe de son existence, en tout cas.

Mais il commencait a avoir de serieuses questions, et trop d'alcool dans le sang pour y réfléchir. Il avait perdu le compte de ses verres. La salle commençait doucement a tourner, pendant sa discussion. Il faudrait qu'il surveille plus ses paroles.

Le pardon ne serait pas plutôt une des valeurs qu'ils prêchent ?

Elle haussa les épaules, comme si ça lui passait dix pieds au dessus de la tête que les anges aient des valeurs. Selon elle, ils étaient sans coeur et idiots. Mais elle avait bien comprit. Cet homme qu'elle avait devant elle ne s'y connaissait pas seulement en démons, il connaissait les anges.

Quand il répondu à sa question, elle avait perçue une petite lueur dans ses yeux. Il avait donc comprit très exactement qui elle était. En plus, il avait hésité après avoir parlé de catéchisme. Donc il connaissait cette merveilleuse femme qu'était Sainte Brigitte. Avec un léger sourire satisfait, elle se pencha un peu en avant sur la table.

- Bon maintenant que vous semblez avoir comprit qui je suis, et ce que je suis, plus besoin de faire de cachoteries. N'est-ce pas? Je vais jouer franc-jeu.

Elle baissa un peu le ton, histoire que la clientèle du pub n'entende pas leur conversation.

- Quand vous êtes entré ici...

Elle fut coupée dans sa phrase par le serveur qui venait leur demander s'ils avaient besoin d'autre chose. Elle lui répondit que non et revint au sujet principal de la conversation.

- Vous avez déjà eu affaire à des démons.. Je me trompe peut-être?

Non elle ne se trompait pas. Elle était sûre de ce qu'elle avançait. S'il osait la contredire...

[post pourri]

Elle n'avait pas posé sa question exacte. Mais il avait vu clair dans son jeu. C'était facile de deviner qu'elle voulait aller en enfer, mais il ignorait les motifs de ce projet. Il se rebiffait. Ça risquait d'être plus dur que prévu, quoi qu'elle n'ait jamais cru que ça serait facile. Et rien ne servirait de l'amadouer avec de l'alcool. Il se douterait bien, si elle lui commandait un autre verre, qu'elle essaierait d'avoir ce qu'elle voulait. Aussi ne commanda-t-elle qu'un verre, pour elle. Elle regarda partir le pauvre serveur qui devait en avoir assez de tout ces allers-retours.

- Si je vous ai demandé si vous croyiez en Dieu, ce n'est pas pour rien. Moi j'y ai cru. Et je n'avais pas peur de la mort ni des supplices qu'on m'a fait subir parce que j'avais la foi en mon Seigneur. Mais tout n'est qu'invention. Dieu n'existe pas. Tout ce que j'ai trouvé après ma mort, c'est une illusion de bonheur. Et les anges... Ceux que tout le monde croient bons, même les humains... Ce n'est qu'une bande d'hypocrites. Le paradis que j'ai espéré trouver en mourant n'était en fait qu'un enfer... un enfer déguidé par la soi-disant bonté des anges.

Elle but une toute petite lampée de son breuvage et sourit.

- Les anges m'ont donné l'illusion de la vie éternelle parfaite, de la paix et de la bonté. Mais ce en quoi j'ai toujours cru s'est révélé être une supercherie. Je méprise ces êtres pourris jusqu'à la moëlle et sachez qu'en moi, vous ne trouverez jamais une ennemie des démons.

Je ne sais pas quoi faire. D'un côté, vous êtes une sainte, mais j'ai l'impression que votre parcours au ciel a été le même calvaire que moi aux enfers... Les démons ne sont pas tous mauvais, ils sont juste coincés dans leurs péchés. J'ai pas rencontré d'anges véritablement bons, ni de démons mauvais : tous sont capables de réfléchir, et je hais certains démons plus farouchement que d'autres anges. Vous ne trouverez en tout cas certainement pas d'alliés là bas, et je ne pense pas rentrer dans la croisade que j'avais envisagé auparavant...

Il soupira et finit son verre. Le pub était plein a craquer maintenant, les ivrognes cotoyaient les jeunes et les travailleurs venus se détendre, ils paraissaient presques normaux dans cet amoncellement de personnes toutes plus étranges les unes que les autres.

Je pense que je vais vous donner le moyen de descendre aux enfers, mais je n'ai qu'une seule clé, et pas assez confiance en vous pour vous la confier. J'ai en plus deux trois choses a régler en bas, on pourrait arranger tout ca demain. Ici, même heure ? Il faut que je me lave, déja.

[désolé pour le retard...]