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Eris
Chasseuse d'Ange - Ancienne esclave de Shizumu Sho
Eris


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MessageSujet: Textes   Textes EmptyDim 20 Aoû - 21:56

Mais pourquoi je poste, mais pourquoi je poste ? -_-'
Bon ... C'est pas gégé hein !
Mais bon ... je n'écris pas très bien aussi :S



Quand AS m'inspire ...


En pensant à Lill

Le cœur gros de tristesse, la petite fille se revoit, avant … ça …
Le dos courbé à l’extrême, les yeux rivés sur le papier blanc, la petite copiste trace des mots. Des mots qui, pour elle, n’ont aucun sens. Mais toujours, le regard et les doigts usés par la fatigue et l’habitude, elle trempe, imperturbablement, sa plume dans l’encre noire. La pointe crisse sur la feuille noircie de lignes fines et bien tracées. Des phrases. Qui s’enchaînent. Sans fin. De temps à autre, la petite copiste déplie son buste. Les os craquent. Son dos, habitué à être penché en avant la fait souffrir. Elle soulève la plaque d’argile qui lui sert de support, posée sur ses jambes croisées en tailleur. Elle jette un coup d’œil vers la grande porte d’ébène, entrouverte. Parfois, le Maître lit. D’autres fois, il écrit. Et d’autres encore, il discute avec un invité. Il ne la surveille jamais. Elle est fière, la petite copiste. Il lui fait confiance. Rapidement et silencieusement, comme une souris guettée par le chat de la maison, la petite copiste se lève, fait deux pas pour se dégourdir les membres. Puis, elle se rassoit à sa place et penche le dos en avant. Jamais elle ne renverse l’encre. Jamais elle ne brise la pointe de la plume. La petite copiste est fière : le Maître est content d’elle. Bien sûr, elle ne comprend pas ce qu’elle copie mais peu importe. Et puis, elle sait déchiffrer l’écriture du Maître. Même la mauvaise écriture des mauvais jours. Et aussi, elle est fière de rendre service au Maître, la petite copiste. Sinon, elle ne servirait à rien. Là, elle est utile, la petite copiste. Elle recopie, toute la journée, les documents importants du Maître. Quand elle a finit, elle trie ce qu’elle vient de copier et elle le range. Elle est fière, la petite copiste. Elle sait comment ranger. Elle a compris. Dès que le Maître lui a expliqué. Du premier coup. Quand il y a une pastille bleue, elle range dans le classeur bleu. Quand il y a une pastille rouge, elle range dans le classeur rouge. Quand il y a une pastille verte, elle range dans le classeur vert. Et ainsi de suite … Elle est fière la petite copiste. Elle reconnaît les couleurs. D’après ce qu’elle sait, une couleur représente un thème. Lequel ? La petite copiste n’en sait rien. Elle ne sait pas lire. Le Maître en est d’ailleurs très content. Elle l’a entendu en parler un invité. Le grand monsieur chauve au costume rouge et aux boutons dorés. « Celle-là ? ! Aucun risque ! Elle n’y comprend rien. Elle est trop stupide pour lire … Et ça m’arrange bien ! » Elle ne sait pas ce que ça veut dire, « stupide », la petite copiste. Elle a juste retenu qu’elle « arrangeait bien » le Maître. Et ça, elle a compris. Ça veut dire que le Maître est content d’elle. Et la petite copiste est fière. Quand elle a finit son rangement, la petite copiste se poste devant la grande porte de bois sombre. Et elle attend. Certains jours, le Maître la voit rapidement. D’autres, non. Mais la petite copiste s’en fiche. Elle aime bien attendre. Elle regarde le Maître. Et son cœur se gonfle de joie et de fierté. Elle rend service au Maître. Dès qu’il l’aperçoit, le Maître lui donne de nouvelles pages à copier. La petite copiste s’en fiche : elle aime copier et cela sert au Maître. Elle copie toute la nuit et tout le jour. Elle préfère la nuit. Car le Maître dort et elle peut marcher plus souvent. Mais quand elle se lève, la petite copiste a un peu honte. Elle trahit le Maître ! Alors, elle se rassoit bien vite, les jambes en tailleur, le dos courbé sur la plaque d’argile. Tremper la plume dans l’encre noire. Regarder le mot. Le reconnaître. Le recopier sur la nouvelle feuille. Bien au propre. En s’appliquant. Sans rien y comprendre. Quelle importance ? ! Jamais elle ne se trompe. Et le Maître est content d’elle. Ce matin-là, il l’a dit. « Elle me facilite la tâche. Opérationnelle 24H/24h. Elle ne mange pas, ne dort pas, fait un boulot nickel ! Aucune rature ! » Mais il a rajouté une chose étrange. « Mais avec ces nouvelles machines, plus besoin de ce genre de robot. » Une très belle jeune femme aux formes avantageuses est entrée dans la pièce. « Regarde-moi ça ! Elle fait le même boulot mais elle est plus jolie à regarder. Et elle est programmée pour faire quelques petits extras … » Voilà. Le Maître n’est plus content d’elle, ce matin-là. Il a trouvé mieux. La petite copiste a la gorge nouée de larmes. Alors l’invité parle. Aujourd’hui, c’est le petit aux cheveux noirs et blancs et au costume élimé. Il dit au Maître : « Moi, elle me servirait bien. Certains de mes clients adorent les enfants. » Alors le Maître sourit. L’invité lui donne de l’argent et il prend la petit copiste qui attendait, sagement, derrière la grosse porte du bureau. Le Maître ne l’aime plus. Il ne veut plus la voir. Alors, la mort dans l’âme, la petite copiste suit l’invité qui est son nouveau Maître. Une larme coule sur sa joue. Mais elle ne sait pas ce que c’est.
A présent, elle mène une autre vie. Une tâche qu’elle comprend encore moins. A genoux, à quatre pattes, debout, couchée, … Elle bouge mais ne copie plus. Maintenant, elle travaille avec plein de Messieurs, plein de Maîtres. Ils la touchent et la regardent plus que l’ancien Maître. Et ils semblent contents d’elle, eux aussi. Même beaucoup.
Mais depuis, la petite fille n’arrête plus de pleurer.



En pensant à Raziel et Chatiel

Je serre mon sac contre mon ventre. La bombe est toujours là, bien à l’abri. Elle me fait comme un ventre de femme enceinte. Quelle ironie ! En me penchant pour le regarder, j’aperçois mes seins. Une jolie poitrine, bien faite. Un corps de rêves ! Mes « parent » ont réussit leur boulot. Mes longs cheveux châtains ondulent sous le vent. Je sais que ça me va bien. Tout me va toujours bien. Je me dégoûte.
Les portes s’ouvrent dans le couinement discret du caoutchouc. Ce bruit me ramène à la réalité. Tous les employés sont là. C’est parfait. Tout est parfaitement en place. Je m’arrête à l’accueil. Le bureau du sous-directeur s’il vous plaît. Monsieur Henlork ? Oui, c’est ça … Troisième étage, cinquième porte à gauche. L’ascenseur est par là ? Hochement de tête. Merci.
Je fais parfaitement illusion avec mon look de petite fille sage et mon regard franc et mature. Et une excuse en béton : « C’est pour le lycée … On a exposé à faire … » Laissez-moi rire ! Elle n’a rien vu. De toutes façons, il n’y aurait rien eu à voir.
Le directeur, je ne connais pas son nom. Je n’ai pas accès aux informations trop importantes. Et si on m’arrêtait ? ! Je ne dois pas pouvoir révéler nos intentions. Alors je ne sais rien. Comme ça, je n’aurais rien à avouer. Juste la mission. Poser la bombe. M’assurer qu’elle explose. Partir.
Frottement métallique. Je sors de l’ascenseur. Je compte : un, deux, trois quatre. Cinq. Je vois le tableau, à sa place. Je m’assois sur un fauteuil. Et j’attends. Une heure plus tard. Tour d’horizon. 16h30. Personne. Tout a été parfaitement réglé. Cet étage est vide. Je soulève le tableau. 3, 3, 2, 9, 6,1,3 ,4. Le coffre s’ouvre. Je ne prends rien. Je n’ai rien à prendre. L’argent ne nous intéresse pas. Seule la destruction de ces hommes avides de pouvoirs et sans scrupules importe. Je pose la bombe, l’enclenche. Dix minutes.
A 16h35, je suis dehors. Je passe devant un scoot grav’. Personne dans la rue. Rien ne m’étonne. Nous avons lancé un message sur les grandes ondes « Alerte à la bombe. Toute la population est priée de se rendre dans les abris souterrains les plus poches avant 16h15 et doit y rester jusqu’à désactivation de la bombe. » Tous réfugiés sous terre, comme des rats. Nous avons tout prévu. Seul ce bâtiment n’a rien reçu. Piratage. Et comme ils sont coupés du monde dans leurs bureaux de métaglace et de verre, ils n’ont rien remarqué. Quelle ironie ! Une alerte à la bombe fait trembler une ville entière alors que les seuls concernés l’ignorent. Quel joli coup de maître.
Je m’arrête au milieu de la route. Je me retourne. Le scoot grav’ … C’est le sien ! Je l’examine. Oui. J’en suis sûre. Je lève la tête. Tout là-haut, sur la façade l’immeuble, étalé en lettres d’or : « EC. Corporation ». Ce nom qui me rempli de haine représente tout ce que je déteste. Ces hommes d’affaire richissimes qui vampirisent et détruisent le mondes pour des morceaux de papier.
Retour en arrière. Je descends du volbus deux arrêts avant le quartier des affaires. Un passant me bouscule. LE SAC ? ! Il est 15h15. Il faut que je le retrouve. Le message sera envoyé à 15h30. Je suis en retard. Les portes du gratte-ciel se fermeront au même moment, juste après mon arrivée. Si j’arrive à temps … Je me baisse au milieu de la cohue des passants pressés. Tous, toujours. Ils sont tous toujours pressés sur les trottoirs de métaglace. Je l’aperçois, au milieu de la chaussée. Les voitures le survolent, l’effleurant de leurs arceaux métalliques. Pourvu qu’aucune ne le touche et ne l’abîme ! Je ne pourrais pas passer comme ça … Trop de circulation. Tant pis ! Je me jette sur la route. Je rampe sous les voitures qui vrombissent au-dessus de ma tête. Je le vois. J’approche. JE L’AI ! Appel d’air. Frein. Le scoot grav’ a stoppé net. Sourire charmeur. « Je vous emmène où, gente demoiselle ? ? » Je le regarde, souris à mon tour. Etienne … Si j’étais capable de t’aimer … Pas de secrets pour lui ! Enfin … Pas sur le lieu où je vais. Place de Paris. « En avant, c’est partit ! » Je me sers tout contre lui, enroulant mes bras autour de sa taille. Notre première rencontre … Un mois plus tôt. Son coup de foudre pour moi. Sa perfection. Son amour qui m’a donné envie de lui laisser croire, de le laisser espérer … « Je m’appelle Etienne. Etienne Capland Junior ! Je suis le fils d’un riche industriel. » C’est tombé. Tout est dit. J’aurais dû m’en douter. M’en rendre compte plus tôt. Ça lui aurait évité bien des souffrances … Etienne Capland Junior. Père : Etienne Capland. EC. Grand industriel : Corporation.
Je me retourne. A travers le verre des portes d’entrées, je vois des visages affolés. Mais moi, j’ai fuit par la fenêtre. Puis j’en ai condamné l’accès. Eux, ils sont piégés, coincés, foutus ! Ils ne peuvent pas sortir. Ils ne peuvent pas s’en sortir. Je ne les entends pas. Je vois juste leurs lèvres bouger. Et je devine : « AIDEZ-NOUS ! A l’aide ! Allez chercher les secours : il y a une bombe ici ! » Je sais qu’il y a une bombe. C’est moi qui l’ai mise, votre bombe. Elle n’est pas désactivable. Vous êtes perdus. J’ai un demi-sourire. J’ai réussit. Et, en même temps … Toutes ces vies gâchées … Mais pour le bien du monde ! Je n’ai pas à m’apitoyer sur leur sort ! Et puis, soudain, il est là. Avec eux, il tape comme un forcené sur la vitre. Verrouillée. Incassable.
Il me reconnaît hurle mon nom. Je lis son cri sans vraiment l’entendre. « ALIIIIIICE ! »
Arrête … Je ne m’appelle pas comme ça. Tout ce que je t’ai dit, je l’avais inventé. Tout. La vie que je t’ai racontée n’est pas la mienne. Je n’ai pas une mère avocate et un père médecin. Pas de petit frère et pas de chat appelé Sakapus. Je t’ai mentis. Mais je n’étais pas censée te parler ni même te voir. Notre histoire n’avait aucun sens. D’ailleurs, il n’y avait même pas d’histoire. Juste un mensonge.
Je lève la tête, aperçoit son visage. Il tient mon sac dans la main. Il l’a reconnu. Et il sait que c’est celui qui contenait la bombe. Il sait que c’est moi. Après tout, quelle importance ? ! Il ne représente rien. Dans ses yeux, l’incompréhension, la tristesse. Et la douleur de la trahison aussi, je crois. Je ne peux soutenir son regard plus longtemps. Je baisse la tête. D’ailleurs la bombe ne va pas tarder à exploser. Il faut que je fuie dans les rues voisines ! Mes cheveux me masquent la vue. Je ne bouge pas. Mais je ne veux ni voir ni entendre. 5, 4, 3, 2, 1 … Je ne suis pas plus à l’abri qu’eux … Zéro.
Le souffle de l’explosion fait voler la vitre en éclat et me projette sur le trottoir d’en face. Le métaglace me réceptionne sans douceur. J’ai mal dans tout le corps. Ils ont poussé les détails jusqu’au bout ! Je suis vraiment du bon boulot … Je me redresse et contemple mon œuvre. Tout a fonctionné. Détruit, entièrement détruit. Un amas de chaire brûlée, écrasée. Du sang, des morceaux de corps humains mélangés à des blocs de métaglace et des morceaux de verre. Pas de survivants. Peu de blessés. Tous agonisent. Dix-sept étages à terre. Je suis plus résistante qu’eux. Je serais la seule à ne pas mourir. A survivre, presque entière. Avec la déflagration, mon bras gauche a été arraché.
J’aperçois son corps. Il respire à peine. Les jambes disloquées, le bac du tronc écrasé par un pan de la façade. Le corps brûlé. Il est tout près de moi. Quelle ironie … Ses yeux croisent les miens, s’y accroche. Cette fois, je soutiens son regard, masquant mon dégoût. Il cherche à me retenir, à me dire quelque chose. N’y arrive pas. Seul un flot de sang passe la barrière de ses lèvres. Sa bouche. Si rouge. Son baiser. Humide. Le bord du lac. Je me souviens …
Je me relève. Lui tourne le dos. A jamais. Un grognement. Ne pas regarder. Il gémit, hoquette. S’étouffe avec son propre sang. Je sais que son agonie sera longue et douloureuse. Je pourrais l’achever. Je n’en ai pas le courage.
Je me baisse pour récupérer mon bras. Je l’examine. Juste quelques fils cassés et un peu de ferrailles tordues. Réparable. Le souffle de la bombe a réduit en miettes ma peau artificielle et mes vêtements. Réparable. Mon corps de métal à nu. Réparable.
Je m’éloigne du lieu du drame sans me retourner, sans même jeter un œil derrière moi. Le passé est le passé. Aucune larme ne veut couler. Je n’y arrive pas. Je n’y arrive pas. Je ne sais pas pleurer. Pas de regrets, jamais. Il n’avait pas voulu. Il était innocent. Une vie brisée. Irréparable.
On ne choisit pas ses parents ou sa vie. On les subit. Jusqu’à la mort.
Je m’appelle xwbc329. J’ai été créée pour tuer.
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Aka Ryu-
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MessageSujet: Re: Textes   Textes EmptyLun 21 Aoû - 14:04

Ca y est ! Je suis arrivée à la fin !
Et... J'adore !

Les chutes sont vraiment sublimes...
Tu as vraiment un talent fou ! S'il te plait s'il te plait, tu peux en mettre d'autres ? Textes Oooooooh

(Et j'adore surtout le premier, je le trouve émouvant ^-^)
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Eris
Chasseuse d'Ange - Ancienne esclave de Shizumu Sho
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MessageSujet: Re: Textes   Textes EmptyDim 27 Aoû - 20:58

Wahou ! J'ai une fan Textes 006
Mdr ...
Merci beaucoup Textes Hane64
(Même si je ne suis pas d'accord avec tout de que tu dis Textes Kaos-yel )

Bah euh ... Les autres, n'ont rien à voir avec des mangas ou autres :S Ce sont juste des textes (plutôt tristes en général :/)
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Tiaël
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MessageSujet: Re: Textes   Textes EmptyDim 27 Aoû - 22:48

C'est pas si grâve ça :P

S'il te plaaaaait Textes Oooooooh
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Eris
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MessageSujet: Re: Textes   Textes EmptyLun 28 Aoû - 21:28

Oki :S
Un que je n'ai jamais posté sur un JDR ... (Il faut bien que je varie sinon ceux qui ont déjà lu les autres vont s'ennuyer :p)



Un Monde Parfait


]Un monde parfait ... Mélancolie ... Je te pleure car sans toi mon monde ne sera plus jamais parfait ...
Certes, il ne l'était pas, parfait. Mais, tant que tu étais là, j'étais heureuse.
Tu m'as quitté ... Je ne l'aurais jamais cru. Il y a cette douleur qui sert mon ventre dans un étau, qui comprime mon coeur et fait pleurer mes yeux ...
Tu m'as longtemps manqué ... Et pendant tout le temps qu'a duré mon deuil, je n'ai pu parler de toi ... Aujourd'hui, je suis prête ...
Alors voilà ... Je raconte ... Mon monde parfait !

« Alors vas-y, raconte ! Pour toi, le monde parfait, c'est quoi ? »
Elle lui posait toujours cette question ... Et il s'y attendait ... Mais, chaque fois, il changeait la version, pour ne pas la décevoir.
« Hum ... Aujourd'hui, mon monde parfait sera remplit d'étoiles ... »
- Ah oui ? Des étoiles comment ? »
- Bleues, comme tes yeux ... »
- Mais j'ai les yeux marrons !
- Dans mon monde, tu as les yeux bleus !
- Et dans ton monde, tu m'aimes ?
- Je t'aimerais toujours Graine de Lune ... »
Ils avaient dix ans ... Dix ans et ils semblaient s'aimer pour la vie ... Ils ne s'étaient jamais touchés ni même effleurés mais ils s'aimaient et ça leur semblaient normal ... Comme la vie est simple à cet âge-là ! Le monde semble presque ... parfait !
« Et le tien, il serait comment ?
- Euh ... Le ciel serait jaune ... D'un jaune éclatant ! Et le soleil serait vert ... Et il y en aurait deux ! La mer serait rose ... Et l'herbe rouge !
- Oh ! Pas mal ! »
Ils se retrouvaient après l'école, derrière le petit muret et ils s'asseyaient sur le pont, près du ruisseau.
Ils se parlaient pendant des heures ! De tout, de rien, de la vie, de la mort, du monde ...
Puis, il était parti ... Sans prévenir. Un beau jour d'été, il n'était plus là, sur le muret ... Elle avait pensé qu'il était malade et elle avait courut jusque chez lui. Il avait ouvert la porte, les bras couverts d'ecchymoses, un oeil au beurre noir.
« Je pars ...
- Où ça ?
- Loin ... Je ne sais pas exactement !
- Mais alors ... on ne se reverra plus ?
- Non ...
- Mais je ne veux pas te quitter moi !
- Moi non plus ... Mais je dois ... Je t'écrirais petite Graine de Lune ...
- Au revoir alors ...
- Oui, au revoir ...
Comme ça lui avait parut étrange ... Elle l'avait laisser partir sans rien dire, sans rien tenter ... Comment étais-ce possible ? Une fois loin, ses larmes avaient coulées et elle avait compris. Compris que l'absence est plus dure que tout ...
Bien sûr, il ne lui avait pas écrit ... Pendant un an, elle n'avait cessé de penser à lui ... Puis son chagrin était passé ... Elle avait retrouvé des amis ... Et même des petits amis aux fils des ans ! Mais elle ne l'avait pas oublier ...
Puis, un jour, quelqu'un avait sonné à sa porte. Elle avait descendu le grand escalier et s'était retrouvée dans l'entrée. Quand elle avait ouvert la porte, elle n'avait pas compris tout de suite. Il avait tellement changé en six ans ! Mais quand il lui avait dit, avec un sourire de séducteur : « Alors, Graine de Lune, tu m'as oublié ? », elle avait sentit son coeur chavirer !
IL était de retour ! Elle avait faillit lui sauter dans les bras ... Et s'était contenté de l'embrasser, poliment sur les deux joues. Elle était seule chez elle ... Elle aurait pu avoir peur de l'inconnu qu'il était devenu mais elle était confiante. Elle le fit monter dans sa chambre.
Il fit le tour de la pièce, inspectant chaque recoin d'un oeil curieux.
« Ca a changé ici ...
- J'ai changé ...
- Moi aussi, tu sais !
- Oui, je m'en doute ! Je suis contente de te revoir !
- Moi aussi ... Tu sais ... Je ne t'ai jamais oublié ... Et si je ne t'ai pas écrit c'était ... parce que ... si je ne te voyais pas, t'écrire ne servait à rien, tu comprends ?
- Oui ... Le pire, c'est que je comprends !
Il s'était installé sur sa chaise de bureau, elle sur son lit.
Il murmura :
« Pour toi, le monde parfait, c'est quoi ?
- Hum ... Aujourd'hui, mon monde parfait aura ...
- Oui ? ?
- Un ciel bleu ... Un soleil jaune ... Une mer bleue ... De l'herbe verte ... Et surtout ... Un ami que j'aurais retrouvé !
Il sourit. Ce n'était pas le même sourire qu'autrefois mais elle retrouvait dans ses mimiques, une vague ressemblance. Ses yeux avaient changé, étaient presque devenus charmeurs.
Il avait emménagé dans une maison, pas très loin du lycée. Il était dans une autre classe. Ils ne se voyaient pas souvent. Ils ne se disaient jamais bonjour ... Mais quand ils se croisaient, ils souriaient ... De si beaux sourires que ça leur réchauffait le coeur pour la journée.
Puis, un jour, il franchit le fossé. Il avait fait le pas. Il avait brûler les étapes, il était aller jusqu'à elle. Parce que le temps n'est pas immortel ... Et qu'il n'en pouvait plus d'attendre que ce temps se lasse.
Il l'avait embrassé. Comme ça, devant tout le monde. Au lycée. Au milieu de la cour.
Elle ne s'y attendait pas. Il était arrivé vers elle, nonchalant. Elle l'avait regardé venir, confiante. Et il l'avait embrassé. Sans un mot. C'était étrange ... Mais ça leur paraissait normal. Entre eux, tout avait toujours été normal. Depuis ce baiser, ils ne s'étaient plus quittés. Ils ne se voyaient pas tout le temps, ne passaient pas leur temps à s'embrasser comme tous les autres couples. C'était bien plus fort.
Il lui avait raconté sa vie d'avant ... Sa vie d'enfant ... Sa mère qui hurlait ... Son père qui tapait ... Lui qui criait ... Les bleus ... Le sang qui jaillit quand le coup était trop fort ... La haine ... La peur ... La tristesse ... L'espoir. Mais son espoir à lui, c'était elle.
Ils avaient passé le cap, ensembles. S'étaient aimés, comme on dit dans les livres pour ne pas choquer ... C'était la première fois, ça n'était pas parfait ... Mais qu'importe !
Puis, ils s'étaient éloignés ... Plus rien à dire. Plus rien à montrer. Plus rien à prouver. Comme si le simple fait de consommer leur amour les avait séparé, les avait brisé !
Ils s'étaient perdu de vue.
La fac de médecine, les cours, l'amphithéâtre, le bazard des deuxièmes années, les copains, les petits copains, la vie quoi ! Elle avait survécu. Elle avait continué à vivre.
Ce n'est que bien plus tard qu'elle avait su ... SIDA. Syndrome d'Immuno-Déficience Acquise. Bien sûr qu'elle connaissait ... En médecine, quand même ... Un rapport mal protégé ? Une seringue ? Elle ne connaissait rien de sa vie, comment savoir ?
Elle avait eu peur ... Et si ... et si elle l'avait aussi ? Le test ... Le stress ... les résultats. Non, rien ! Ouf ! Pourquoi « ouf » ? Et lui ... Cette fois, elle n'avait pas pu pleurer ... C'était trop dur , trop loin !
Il allait mourir. C'était pour ça, la lettre. La seule lettre qu'il ne lui avait jamais écrite !
Elle était allé le voir, évidemment !
Ce n'est qu'après qu'elle s'était rendu compte ...
Elle était entré à l'hôpital, avait demandé la chambre, avait frappé, la trouille au ventre. Il était là, faible, diminué mais beau ... D'une beauté faible ... Ils n'avaient rien dit pendant un moment, s'étaient juste regardés ... Appréciés en silence ... Littéralement dévorés des yeux ... Il avait goûté sa peau des yeux, elle avait plongé dans son regard.
Il avait enfin murmuré, brisant ce mur de silence :
- Et toi ?
- Non ...
- Tu sais, j'ai enfin trouvé mon monde parfait ...
- Ah oui ?
- Le ciel serait bleu ... Le soleil jaune, si brillant qu'il nous éblouirait. L'herbe serait verte ... ou jaune en été, quand le temps serait trop sec.
- Ce serait un monde pareil au notre ?
- Oui, tout pareil ...
- Mais ?
- Mais je vivrais ... Avec toi ... Jusqu'à la vieillesse ... Jusqu'à la mort qui nous trouverait enlacée tous les deux. Et je t'aimerais aussi fort que je t'aime. Parce que de toutes façons, on ne peut pas t'aimer plus que moi ... Aucun amour ne peut être plus grand que celui que je te porte. Parce que c'est un amour qui n'attend rien et qui se sait inutile ... Et c'est pour ça qu'il survit ...
Elle l'avait cru. Elle l'avait vraiment cru. Et elle savait que c'était vrai ... Elle savait que leur amour était plus fort que tout ... Parce que, après tout, tout est relatif ! Et pour elle, rien que pour elle, ce serait le plus beau des amours ...

Excuse-moi de n'avoir pu la raconter à la première personne mais cette histoire me semble presque étrangère tellement elle m'est proche ... Oui, c'est étrange ... Mais notre relation était étrange ! Je n'ai compris qu'à ton enterrement que je t'aimais plus que tout au monde ... Je croyais que cet amour n'existait que dans les livres ... Que dans mon imagination ... Que dans un monde parfait ! J'avais tort ! Il existe en vrai ... Pour nous, du moins ... Je me suis mariée, j'ai eu des enfants. J'ai eu une vie si heureuse ! Mais je t'assure que ma blessure ne s'est jamais refermée ! Mon mari le savait mais il n'a rien dit, il m'a laissé vivre ... Parce qu'il comprenait ! Les gens comme ça sont mieux encore que les anges !
Excuse-moi de te parler de lui ... Mais je pense que tu l'aurais apprécié ...
Mais rassure-toi, pour moi, tu seras toujours un monde à toi tout seul ... Mon monde parfait ...
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Tiaël
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MessageSujet: Re: Textes   Textes EmptyLun 28 Aoû - 21:54

Textes Triste2 Bouhou, c'est triste ! Textes Triste2

(Tiaël : Petite nature Textes Kaos-ye2)

Textes Triste2 Je peux en avoir un autre, hein dis ? Je crois que je suis fan Textes Triste2

(Tiaël : Ce qu'elle veut dire, sérieusement, c'est qu'elle voudrait en voir d'autre et aussi dire que tu devrais essayer de te faire publier, parce que tu as un talent vraiment incroyable pom)
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Eris
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MessageSujet: Re: Textes   Textes EmptyMar 29 Aoû - 14:19

**se dit qu'elle va faire une syncope !**

Wahou :S Et bah euh ... Merci beaucoup !
Ça me fait énormément plaisir !
Bon, je ne suis pas tout à fait d'accord (certaines personnes meritent mille fois plus que moi ce genre de compliments) mais ça me fait hyper plaisir !!!!
Textes 46 Textes J19
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tarabas
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MessageSujet: Re: Textes   Textes EmptySam 16 Sep - 11:32

J'ai lu, et relus tes oeuvres chère amie, et je trouve que tu es trop dure avec toi même: tu mérites amplement les éloges que l'on vient de te faire.
Je tiens à te dire que je suis également fan de la beauté de tes écris (et oui, comme quoi, c'et pas parce qu'on a écrit un livre qu'on s'émerveille pas du talent d'autrui).
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Eris
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MessageSujet: Re: Textes   Textes EmptySam 16 Sep - 18:42

**sourire niais**

Merci Textes D21 Textes J19 pom
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MessageSujet: Re: Textes   Textes EmptyDim 17 Sep - 20:33

Juste pour faire échos au poème de Tarabas !
Vous l'aurez peut-être remarqué, mais je n'écris absolument plus de poésie (j'ai juste de vieux poèmes de ma jeunesse ^^) et ce texte est moins engagé que le sien mais bon :/
Euh ... Je ne pense pas que ce soit comparable, c'était juste pour lui répondre =)
Le titre n'a rien à voir, je fais ça, parfois !


Pour ne pas oublier les mots, il faut les écrire.

Il est enchaîné, tout près de moi. Son visage est crispé. Sa respiration s'accélère.
Si je n'avais pas aussi peur, je remarquerais peut-être combien il est beau. Mais, après, tout, je le remarque. C'est peut-être que je n'ai pas aussi peur que je le pense.
Non, je n'ai pas peur. Je suis plutôt confiante. La mort ne peut pas être pire que tout ce que j'ai vécu. Enfin si, peut-être. Mais je préfère ne pas y penser. Je préfère imaginer que c'est comme une délivrance.
Les soldats nous mettent en joue. Son corps tremble et avec lui, tous ceux de la longue file d'hommes et de femmes, collés, dos au mur, à nos côtés.
Je sais que bientôt j'entendrais une détonnation. Puis qu'un morceau de métal transpercera mon corps. Mais je ne peux m'empêcher de le regarder. Mes yeux ne peuvent pas quitter son profil régulier.
Le commandant hurle, les sous-fiffre tirent. Je me raidis en attendant l'ultime minute. Et je prends sa main dans la mienne.
Il me sourit et j'emporte ce sourire avec moi dans l'au-delà.

Je me réveille. Et je laisse mon regard errer sur le gris de ma cellule.
Ce n'était qu'un rêve. Un si doux rêve.
Mon exécution est demain.
Et face aux hommes armés, je serais seule.



Dans ma lancée, un autre petit texte.
On m'a dit que le sujet était trop dur pour le traiter et donc je ne suis pas sûre d'avoir eu la justesse. Ça a plu à la personne pour qui je l'ai écrit et c'est tout ce qui m'importe =)
Mais le sujet n'a rien à voir avec cette personne, ne vous inquiétez pas XD


Vitres teintées


A kusai-ni,


Elle marche, seule. Le ciel pleure et il fait froid. Elle frissonne. Elle a l'hiver ancré au fond de son âme et aucun manteau ne peut réchauffer ça.
Elle a l'impression de voir le monde à travers des yeux qui ne sont pas les siens. Des yeux vitreux. Recouverts d'un voile noir, un voile de tristesse et de honte.
Sa mère ne l'aurait jamais laissée sortir sans quelqu'un pour l'accompagner. D'ailleurs, si elle savait, elle ferait sûrement une crise cardiaque ! Mais elle, elle a besoin d'être seule. De faire le point sur tout ça. De marcher. D'y repenser, même si ça doit faire mal. Quelle que soit la douleur, il faut qu'elle l'exorcise.
Alors, en cheminant le long de la grande route, elle s'enfonce peu à peu dans les limbes de sa mémoire.
Et ses pensées errent sur cette même route. Celle de la première fois.
Elle se souvient de cette grosse voiture noire aux vitres opaques de l'extérieur. Mais de l'intérieur, on peut tout voir. Le paysage, les gens qui passent. Tout. Mais eux ne te voient pas. Des vitres teintées, ça s'appelle. Du moins, elle croit. Elle se souvient aussi de ses doigts rugueux sur sa peau d'enfants. Ses grosses mains d'adultes sur son corps si frêle. Le cuir des sièges de la plage arrière. L'odeur aussi. Un mélange de voiture neuve, de cuir et d'homme. Le malaise aussi. Un souvenir ineffaçable.
Elle secoue la tête. On dirait qu'elle s'ébroue, comme un chien pour se sécher. Sauf qu'elle, elle ne se débarrasse pas d'eau mais d'horreurs qui encombrent son esprit.
Mais elle ne peut s'empêcher d'y repenser. Et pour fuir ce cauchemar, elle n'a qu'une seule solution : continuer et finir cette histoire.
Les voitures la frôlent, sans la voir, petite ombre transparente sur le trottoir. La nuit est tellement plus silencieuse que le jour. C'est comme si elle étouffait les bruits.
Elle sent des bouffées d'angoisse remonter dans son ventre.
Boule au ventre, brûlure au c½ur, déchirure à la tête. Et puis ce vide qui l'envahit. L'impression de n'être qu'une poupée de chiffon, qu'un pantin qu'on manipule à sa guise. Elle était une étrangère à l'intérieur d'elle-même. Et aujourd'hui encore, cette sensation perdure. Son corps lui échappe et son esprit semble en suspens. Comme si les pensées étaient trop dures et qu'elle préfère les oublier.
Elle devait rentrer un peu plus tôt ce soir-là. Ce fameux soir où tout a commencé. Mais son cours de piano s'était éternisé. Puis, une voiture avait ralentit à sa hauteur. Une vitre qui se baisse, une porte vers l'enfer. Son visage calme et enjôleur. Une envie de vomir à ce souvenir.
« Tu montes ma chérie ? Allez, viens ! Je vais te ramener »
Sa mère lui avait répété cent fois de ne jamais monter dans la voiture d'un inconnu. Mais lui, ce n'était pas un inconnu. C'est peut-être ça, le pire.
Et cela avait duré trois mois. Une éternité pour elle. Puis, elle avait craqué. C'était l'époque où de plus en plus de petites filles disparaissaient, où la pédophilie était d'actualité. Ses parents lui en parlaient beaucoup. Alors, elle avait osé.
Elle se rappelle. L'effroi dans les yeux d'une mère.
Quand elle l'avait appris, elle avait tremblé. Ses yeux s'étaient embués. Puis la colère, dans sa voix, dans ses mouvements brusques. Mais pas contre sa fille. Contre LUI. Contre ce prétendu ami de la famille qui avait brisé son enfant. Elle l'avait serrée à l'étouffer dans l'abri de ses bras. L'avait consolée, cajolée, rassurée. Elles étaient restées un long moment, enlacées, silencieuses. Puis la mère, ravalant ses larmes avait écouté cette douloureuse histoire, avait posé des questions, avait serré les poings le plus fort possible, avait retenu sa haine. Puis, le soir, elle l'avait expliqué à son mari. La petite fille avait entendu la fureur de son père. Etait-ce de sa faute à elle ? Un baiser volé dans son demi-sommeil l'avait convaincu du contraire.
Ce qu'ont fait ses parents ? Elle l'ignore. Et elle ne veut pas savoir. Mais il n'est plus jamais reparu dans sa vie. Plus jamais. Alors le reste n'a pas d'importance.
Et ce n'était pas sa faute. Pas sa faute. Ses parents lui ont assez répété. Et ils l'aiment. Ils l'aiment vraiment. Alors la vie peut continuer ! Comme avant !
Et malgré la pluie, et malgré l'eau qui inonde ses yeux, à cette pensée, la petite fille esquisse un pâle sourire.
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Eris
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MessageSujet: Re: Textes   Textes EmptyDim 24 Sep - 0:17

Je n'ai rien de mieux à faire :/


Arc-en-ciel

Aujourd'hui, Céline se souvient ...
C'était il y a une soixantaine d'années, peut-être plus. Rébecca lui avait téléphoné, un soir d'hiver.
« Tu sais quoi, Céline ? Eh bien ma grand-mère a enfin compris que je ne jouais plus à la poupée ! Tu sais ce qu'elle m'a offert ? «
Chaque Noël, le même rituel : Rébecca l'appelait pour lui dire ce que sa grand-mère maternelle, la seule qu'il lui restait, lui avait offert. C'était toujours des choses farfelues, le plus souvent des poupées ou des jouets d'enfants.
« Non ! ? Raconte ! »
« Une boîte à maquillage ! »
Tout avait commencé là. Ses souvenirs s'enroulaient autour de trois petits mots : Boîte à Maquillage. Des mots magiques, en vérité, pour une jeune fille de 16 ans. Maquillage signifie Beauté, Beauté signifie Liberté.
Céline ferme les yeux. Elle n'est pas sûre de vouloir continuer. Pourtant la cicatrice brûle sa paume, la pressant de repartir en arrière.
C'était une jolie boîte grise, en plastique il est vrai, mais belle quand même. Lorsqu'on ouvrait le couvercle, on voyait sur le dessus une multitude de petits rectangles de fards à paupières, quarante-huit pour être précises, elles avaient compté. Puis, dans un petit compartiment secret, sous les fards à paupières, quatre fards à joues, six « gloss. » et un petit miroir. Le tout était bien sur accompagné de petits pinceaux et brosses de toutes sortes.
La première fois que Rébecca l'avait essayé, elles étaient toutes les deux. Elles avaient religieusement soulevé le couvercle, poussant toutes deux des « oh ! » d'étonnement. Quarante-huit petites pastilles de couleurs, six rangées de huit pastilles allant de la plus claire à la plus foncée. Il y avait de tout : dégradé de marron, de gris, de vert, de rose, de bleu, ... Une boîte à maquillage, une boîte de couleur. Un arc-en-ciel en boîte comme disait Rébecca. Elles s'étaient chacune saisie d'une petite brosse et devant la grande glace murale de la salle de bain, elles s'étaient maquillées, la bouche ouverte, comme lorsqu'une femme s'applique à étaler du mascara sur ses cils, sans faire de paquet, en les séparant bien les uns des autres. Pour Rébecca du vert, pour Céline du bleu. Grands sourires, comparaisons, rires. Puis démaquillant et changement de couleur. Du rose pour Rébecca, du gris pour Céline. Le lendemain, au lycée, Rébecca était arrivé, parée comme une reine, un dégradé de marron sur les yeux. Peu de gens le remarquèrent mais les deux amies le savaient et ces couleurs mélangées brillaient pour elles comme brille le soleil.
L'accident ne devait se produire que deux jours plus tard. Rébecca traverse la rue, se retourne et éclate de rire à la douce plaisanterie de Céline. Elle s'en souvient encore, c'était à propos de Lucas, le garçon le plus beau garçon du Lycée. Il voulait sortir avec l'une des deux, c'était sûr ! Et toutes deux étaient déchirées entre leur propre bonheur et celui de son amie. Une voiture arrive, crissement de pneus. Un corps sans vie sur l'asphalte. Céline court, comme dans un rêve, crie. Un léger sourire sur les lèvres de la morte, comme si un Ange l'avait effleuré de son aile de lumière. Déchirement.
Plus tard, il avait fallu trier les affaires de Rébecca, ses parents ne voulaient pas tout garder. Céline était tombée, par hasard, sur la boîte d'arc-en-ciel « Tu peux prendre tout ce que tu veux » avaient-ils dit. Elle l'avait prise.
Elle avait dû attendre trois ans encore avant de pouvoir l'ouvrir. Tout était là, les gris, les ocres, les roses, les bleus, les verts, bien alignés dans leur écrin gris perle. Seules quelques pastilles avaient été utilisées. Céline ouvrit le compartiment, inspecta son visage dans le miroir. Un joli visage. Mais des yeux si tristes. La lumière qui les habitaient était partie en même temps que Rébecca. Sur les pastilles de rouge à lèvres, on voyait encore les traces des doigts de Rébecca. Et Céline la revoyait encore, testant les couleurs sur sa main. Céline posa alors son doigt sur un des fards à joues, le plus rose, aucun n'avait été utilisé. Rose comme la couleur préférée de Rébecca. Cela formait un petit rond brillant, comme une tache de lumière rose sur son doigt. Elle l'estompa doucement avec son pouce, pensive, jusqu'à ce qu'on ne voie plus qu'un voile de paillettes. Puis elle en reprit et l'étala doucement sur la paume de sa main gauche, au cœur de la paume. Là où brillaient une minuscule cicatrice, vestige du passé. Sœurs de sang. Elles étaient sœurs de sang. Elles s'étaient coupées, ave la pointe d'un couteau, avaient crié, ensembles. Puis elles avaient collé leurs paumes, scellant leur alliance.
Aujourd'hui la cicatrice fait toujours aussi mal, mal au cœur. Tout au long de sa vie, à chaque levé du jour, Céline aura étaler un peu de ce fard à joues rose au creux de sa main. Toute sa vie, elle l'aura estompé jusqu'à ne plus apercevoir qu'un millier d'étoiles. Aujourd'hui, la boîte est restée la même. Seul le miroir s'est voilé. Et, à la place de la pastille rose, ne demeure qu'un creux de métal étincelant. Céline aura usé toute sa vie cette poudre de lumière diffuse. Aujourd'hui, il n'y en a plus, elle est prête à partir. Elle pose précautionneusement sont doigt sur la pastille de fard à paupières verte, la première que Rébecca a touchée. Elle l'estompe doucement au creux de sa paume, sur sa cicatrice. Puis elle referme doucement le couvercle de la boîte sur ses souvenirs enfouis qui ne le sont plus. Et elle s'endort, calmement, sur son fauteuil moelleux. Elle s'endort vers un sommeil éternel.
Aujourd'hui Céline est morte à 78 ans. Céline est morte de tristesse.



Eléa, L&A

Mon amour,

Je sors par la porte-fenêtre, entrouverte sur la nuit. Il fait si doux. La lune brille d'un éclat particulier. Une sorte de halo blanc l'entoure. Elle est à peine voilée, comme si elle était entourée de brume. J'inspire un bon coup. L'air sent si bon. Il sent l'été. L'herbe coupée, la chaleur, la plage, les souvenirs ... Il est tard. Il est tard et les étoiles brillent. Je voudrais rester là toute ma vie. Une nuit d'été sans toi. Comme je me sens seule. Comme je me sens triste. Le ciel, lui, ne pleure pas alors qu'une larme coule sur ma joue. La caresse du vent léger du soir me fait penser à tes doigts sur ma nuque.
Comme tu me manques. Mon cœur est vide sans toi. Mes nuits sont trop longues et mes jours s'éternisent. Je voudrais que tu sortes enfin de ta prison de rêves. 58 mois exactement. J'ai compté. Triste chiffre en vérité. Pas tout à fait 5 ans ... mais presque. J'ai l'impression que ça fait une éternité que tu m'as quittée pour t'enfermer dans une cellule imaginaire. Ton corps vit, se nourrit, respire, mais ton esprit dort. Comme je t'aime !
Les médecins disent qu'il n'y a plus aucun espoir. Ils veulent te débrancher. Tu ne ressens rien mais tu entends peut-être m'ont-ils dit. Alors je te lis doucement les lettres que je t'écris. Je te décris le monde. Ton coma est si profond. On dirait que tu dors. Tu dors depuis bientôt 5 ans. Comme je t'aime !
Te rappelles-tu, lors de nos dernières années ensembles, ce même soir du 1er juillet. Nous étions blottis l'un contre l'autre, enlacées au clair de lune. Un torrent d'eau jaillit de mes yeux. Je suis une fontaine comme celle de Rome, il y a 6 ans. Notre nuit de noce. Les étoiles brillent au-dessus de ma tête. Si fort. La même lumière. Je me rappelle aussi de notre première fois. Par une nuit d'été aussi. Nous avons tout fait en été. Tu aimais tellement cette saison. Et cette chaleur. J'espère que tu rêves du Soleil.
Je vais aller me coucher. Sans toi. Depuis 58 mois. Avec ton corps dans ma mémoire, ton odeur sur ma peau, ton souvenir dans mes bras, ton rire dans les draps froissés.
Ils te débranchent demain. Ce sera ma dernière lettre. La dernière que je te lirais. Mon au revoir. Il n'y a plus d'espoir. Je n'ai jamais pleuré pendant ces 58 mois. Je te le jure. Tu m'as dit d'être forte dans les moments les plus durs. De montrer à la Vie qui je suis, de ne pas me laisser abattre ! Mais là, je ne peux plus. Mon corps se tord de douleur. Douleur morale, douleur mentale. Je tremble. Je n'arrive même plus à me lire. Mon écriture est saccadée et mouillée. J'ai si mal. Mon cœur se brise en morceau. Mes yeux sont voilés. J'écris à tâtons. Sans voir les mots. Sans voir les lignes que je trace d'une main tremblante.
Tout s'entremêle. Tout s'emmêle. Mes pensées dérivent. Je ne comprends plus rien. Je te pleure. Et je pleure le monde avec toi. Car sans toi, mon monde n'existe plus. Je t'aime si fort. Si fort. Si fort que mon cœur éclate. En mille morceaux d'amour. J'ai trop d'amour à te donner. A toi qui ne peux plus le recevoir. Je t'aime plus que tout au monde.
Adieu, Mon Lucas, Adieu ...

Ton Ambre à jamais.


Cher Lucas,

J'ai retrouvé les lettres que je t'écrivais et que tu n'as jamais pu lire. Je t'en écris une dernière, pour clore la série. Tu ne la liras jamais celle-là non plus. Puisses-tu avoir trouvé le repos éternel dans ton monde de rêves.
Je t'ai pleuré. Pendant si longtemps. Vivant comment une âme errant, comme une ombre.
Puis j'ai relevé la tête. J'ai ouvert les volets. J'ai lavé mes cheveux. Je me suis habillée. J'ai mis ma petite robe rouge que tu aimais tant m'enlever. Elle me va toujours. Nous sommes en été. Encore et toujours. Cela fait 1 an. Il m'a fallu un an pour étancher ma soif de larmes.
Je me suis assise devant le miroir. Par terre, en tailleur. Je me suis maquillée. Un soupçon de rouge aux joues. Anti-cernes. Crayon vert. Mascara. Fard à paupières. Rouge à lèvres. J'ai plissé les yeux. Etiré mes lèvres. Il m'a fallu un bon quart d'heure pour arriver à sourire. Mais malgré le temps, ces choses-là ne s'oublient jamais. Qu'il était pâle ce sourire ! Mais c'était un sourire quand même.
Alors j'ai fermé les yeux. Et je t'ai vu. En train de sourire. Alors je me suis mise à rire. Comme une folle.
L'assistante sociale est arrivée à ce moment-là. Au début, elle a cru que je pleurais. Puis ces yeux se sont écarquillés. Sa bouche a formé un rond parfait. Et j'ai rit de plus belle. Tu m'aurais vu ! Je riais. Je riais. Je rattrapais un an de rire perdu. Elle m'a prise pour une folle !
Alors, je me suis levée, je l'ai serrée dans mes bras. Et je suis sortit dans la rue. Comme ça. Pieds nus. Et je riais. Je riais. Tout le monde se retournait sur mon passage. Mais moi, je m'en fichais. Au fond de mon cœur raccommodé ton sourire brillait et brille toujours. Je me suis assise sur l'herbe du grand parc. J'ai roulé dans la pente jusqu'au bac à salle. Sur ma robe, s'éparpillait une galaxie de brins verts. Les gens me prenaient pour une folle échappée de l'asile. Et je riais. Je riais. Puis j'ai virevolté jusqu'à la fontaine. Et je me suis aspergée. Comme notre bataille d'eau, à Florence, tu te souviens ?
Puis j'ai arrêté de rire.
Sur le banc, en face, un jeune homme. Dans ses yeux, toute la peine du monde. Alors je me suis approché de lui. Et je lui ai sourit. Un grand sourire ! Digne des tiens. Et je lui ai dit : « Quelle que soit la raison pour laquelle tes yeux pleurent, elle ne vaudra jamais un éclat de rire ! » Il m'a sourit tristement. Son cœur à lui aussi s'était déchiré. Je lui ai pris la main. Et je l'ai serré très fort. Très très fort. Et je lui ai murmuré, tout bas, à l'oreille : « Moi aussi j'aurais voulu qu'on me tienne la main. »
Alors, tout bas, à l'oreille, je lui ai chuchoté notre histoire. Ton coma, les lettres, ma peine, ma vie brisée. Mon envie d'en finir, ma lâcheté au moment de le faire. Tous les sentiments que j'avais endurés pendant un an. Puis ma réconciliation avec la vie. Ma vie. Ensuite, je lui ai parlé de toi. De mon amour. De ton sourire. De ta joie. Puis, à la fin, il m'a dit : « Vous avez le plus beau sourire du monde ».
J'étais trempé, mon maquillage avait coulé, j'étais pieds nus. J'étais heureuse.
Et tu sais quoi ? Il s'appelle Lucas.

Votre Ambre à tous les deux.
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