Retrouvailles en solitaire

Cela faisait déjà bien du temps que l'humain s'entraînait avec le vieillard dans le seul but d'accroître ses pouvoirs télékinétiques. Chaque jour, les pouvoirs du jeune homme qui étaient latents devenaient de plus en plus contrôlés, et puissants.
La lévitation d'objets et de personnes était le plus facile de ses dons. Et il les maîtrisait avec aisance. Ses dons pour lire dans les esprits des créatures vivantes s'étaient nettement améliorés, mais il lui fallait toujours une certaine conscentration. Mais peu importait, cette faculté était déjà très puissante et dangereuse.
Dayan était aussi capable, maintenant, de créer un champ de force psychiques autour de lui, ou de quiconque en avait besoin, pour empêcher des objets solides de blesser, ou même les éléments tels le feu et la terre, ou encore l'eau et de vent.

Le seul don que l'humain ne contrôlait pas, et qu'il n'aurait pas une emprise dessus, était le don de clairevoyance. C'était un pouvoir rare, très puissant et impossible à prédire. Jamais l'on ne savait lorsqu'il allait frapper. Depuis la vision qu'il avait eu dans le salon lorsqu'il était en compagnie de son ancienne famille, Dayan n'avait eu d'autre prémonition.
Toutefois, peu importait à l'être humain. Découvrir qu'il était la réincarnation d'un démon héritier de la plus puissante famille des enfers avait été un choc, mais qu'en plus il possédait les pouvoirs de la terre, du feu et de l'esprit.
Il en avait souhaité avoir une vie plus attrayante, plus excitante...Mais pas tant. Parofois, quand le jeune homme repensait à tout ce qui était arrivé depuis son départ du niveau 0, sa ville Métropolis, la tête lui tournait. Jamais personne ne voudrait le croire. Personne ne comprendrait ce qui lui était arrivé....
Et plus il y pensait, plus Dayan s'ennuyait de sa famille. Plus cette douleur de l'absence se faisait ressentir. Plus son attrait pour ce monde démoniaque se faisait faible. Il voulair revenir à sa vie d'antant....Mais à quel prix? Perdre sa VRAIE famille,celle qui le comprennait et qui lui offrait tant....?

Déambulant au hasard dans les couloirs, les serviteurs s'écartant précipitamment sur son passage, Dayan était perdu dans ses pensées. Les mortels esclaves des Ledim l'avaient au début prit pour un nouvel arrivant. Néanmoins, maintenant, ils savaient à quoi s'en tenir après que le maître-serviteur leur aie strictement interdit avec le "Maître Dayan, ancien héritier des Ledim revenu à la vie par miracle pour nous débarasser de ce maudit Lestat".

Ses pas le menait à quelque part, mais l'humain ne s'en rendait pas compte. Des idées noires lui traversaient l'esprit comme d'autres d'espoir. Le chemin qu'il empruntait avait déjà été prit par lui, dans cette autre vie. Celle qui l'avait quittée bien des lustres auparavant. Oui, Dayan Ledim avait bien souvent suivis ce chemin pour aller veiller sur les tombes de ses aïeux. La même prestance, la même démarche, la même attitude pensive....
Comme Leslie, la mère du défunt démon trouvait qu'ils se ressemblaient. Quoi attendre de plus d'une réincarnation d'un être si exceptionnel. Être capable de défier les lois de Dieu et posséder de nouveau pouvoirs en tant qu'humain...Il serait intéressant de le manipuler. Cependant, Dayan avait toujours été peu réceptif à ses machinations, un peu comme son père Taltos.

C'était bien les deux seuls Ledim sain d'esprit dans cette famille après tout.

Arrivant devant une porte qui menait quelque part d'inconnu à l'humain, mais si familière au démon, Dayan ne sut trop quoi faire. Il savait que derrière cette porte se cachait un lieu de calme et de méditation. Ce qui se tenait derrière? Aucune idée. Hormi cette impression.
Cependant, Dayan ressentait aussi autre chose.
Une puissance endormie depuis bien longtemps.

Et elle l'appelait.
Faiblement, mais elle lui lançait cet appel.
"Vient me chercher et découvrir qui tu es vraiment."
Suivant une impulsion, l'humain appuya sur la porte tout en tournant la poignée de celle-ci.

Ce qu'il découvrit en premier lieu le laissa sur une note de....déception.
Un endroit sombre, où rien ne semblait être dans la pièce hormi une table au centre d'un cercle.
Avançant de quelques pas, la porte se referma lentement en grinçant et des chandelles s'allumèrent d'elles-mêmes un peu partout dans l'anti-chambre. Ce qu'il avait prit pour une table était en fait un autel où un corps trônait.

Plus l'humain avançait, plus un malaise impossible à identifier lui prenait le coeur. Ce n'était pas comme de la peur. Non. Plutôt comme s'il redoutait de découvrir ce qui reposait sur cette table de pierre.
Lorsqu'il fut assez proche pour voir le visage de celui qui "dormait" sur cet autel, Dayan en eut le souffle coupé.

C'était lui.
Son reflet, avec une exactitude hallucinante. Certes, les traits étaient...morts et plus sévères. Mais c'était bien lui, Dayan, étendu là devant lui. Encore une vision ou un tour de ces fichus démons?
Toutefois, la certitude que ce corps appartenait vraiment à Lui devenait de plus en plus présente.

Dayan Ledim se tenait devant lui, mort.
Malgré la mort, ce visage restait beau. Et noble.
Tout le contraire de moi, pensa le jeune homme, je ne vois pas pourquoi nous somme si semblables....Lui semblait être si, beau et fier. Tandis que moi je suis faible et effrayé. Comme je dois faire pâle figure devant ce que j'ai été autrefois...

Un éclat commença à briller au niveau des mains du défunt. Cet éclat devint bientôt une lumière forte et bleuté. L'humain voulait y toucher, mais les gants d'où semblait provenir la luminosité pouvaient très bien être un piège...Où étaient donc ces fous lorsqu'on avait besoin d'eux dans ce genre de situations?

Suivant une impulsion, Maharet s’était laisser aller à un vagabondage dans les couloirs de l’immense domaine. Mayfair avait disparut elle ne savait où, Leslie était retourné au côté de Taltos, Akasha avait à faire et Lestat…Bref, Maharet n’avait personne pour la chouchouter et s’occuper d’elle. Restait Dayan qui devait bien flâner lui aussi à quelque part, mais il ne semblait pas très à l’aise en compagnie de sa famille. Sa vraie famille. À cette pensée, Maharet fronça très légèrement ses fins sourcils de neige, une moue dédaigneuse sur son visage de porcelaine. Dayan semblait si horrifié et terrifié par les choses qui se passaient dans le domaine Ledim, et pourtant, rien de tout cela était nouveau. La seule chose de nouveau, s’était bien lui! Un humain qui était égal au démon! Mais cet humain-là était différent des autres. La réincarnation de l’ancien héritier présentait de très belle qualité pour un jour peut-être penser à une forme de pouvoir plus grande, mais sa faiblesse et sa peur face à son destin semblait freiner sa route. Beaucoup trop au goût de la jeune, et faussement adorable, démone.

« Si amoureux de sa vie mortelle qu’il en oublie la magnificence de sa nouvelle existence. », pensa-t-elle tout haut.

Soudain, se fut l’aura d’un objet hautement magique qui effleura sa peau dans une caresse de pouvoir. Sentant ses cheveux se hérisser sur sa nuque, la femme-enfant bifurqua dans un couloir et se fixa un but. Dans les innombrables couloirs du repère des Ledims – on avait réellement arrêter de compter tellement le domaine était grand et s’enfonçait sous terre- Maharet songea avec amusement que n’importe quel démon n’ayant pas passer sa vie entre ces murs richement décoré se perdrait dans le labyrinthe pour ne plus trouver la sorti. Elle même ne connaissait l’ensemble des réseaux qui s’enfonçait dans la roche, créant des œuvres d’architectures et de splendeurs inégalable, exception faites, à son très grand regret, de la demeure du souverain des enfers. Toutefois, un jour, cet endroit qui lui inspirait à la fois haine et peur serait détruit, enfoui à jamais dans le roc qui formerait son domaine.

Ramenant ses pensées au sujet présent, soit trouver Dayan, même si elle savait pertinemment où il se trouvait, Maharet trottina en un silence presque enfantin, ses fins doigts croisé dans son dos au dessus du nœuds de sa robe agrémenté de dentelles noires et bifurqua dans un autre couloir. La salle qu’elle cherchait était facile à trouver. Le Mausolée, appeler en cet honneur, car on y entreposait les corps de ses ancêtres, se trouvait dans un réseau souterrain hautement entretenu. À vrai dire, s’était tout le réseau qui se trouvait à être un mausolée. L’air froid qui s’y engouffrait par une cheminée naturelle permettait de mieux conservé les corps, la magie noire s’occupait du reste pour permettre aux défunts Ledims de rester beaux et dominé les effets du temps jusque dans la mort. S’était également dans une de ces cellules que l’ancien corps de Dayan était entreposé, dormant pour l’éternité, éternellement beau, éternellement fier. Combien de fois, plus jeune, s’était-t-elle faufilée dans cette antichambre pour admirer son frère dormir paisible, observer ses traits sévères dans un sommeil sans fin pour le simple plaisir de le faire? Combien de fois s’était-t-elle imaginé son Dayan ouvrant les yeux et lui souriant tendrement comme autrefois, lui disant que tout était terminé, qu’il était revenu, et que son assassin payerait le prix pour son crime? Combien de fois avait-elle pleurer en silence en repensant au passé?

Soudain, à l’ouverture d’un couloir plus sombre et non éclairé par des lampes, Maharet sentit une vague d’air froid l’envelopper, la faisant frissonner. S’avançant dans la semi obscurité sans même ralentir, Maharet tendit l’oreille, identifiant rapidement dans ce silence de mort le souffle inégal d’un vivant. L’odeur de la peur l’effleura également. Chose que Maharet comprit parfaitement en pensant à la réaction qu’elle aurait si elle découvrait son propre corps, mort et pétrifié dans l’éternel pose qu’on lui avait donné. Ralentissant dans un respect pour les retrouvailles que la réincarnation de son frère faisait avec lui même, Maharet se poste à la porte de l’antichambre réservé au corps de Dayan Ledim et plissa les yeux dans l’attende que ses pupilles s’habitent à la vive lumière que diffusaient les gants magiques. À cet instant, l’onde qui venait la heurter lui paraissait au summum de leur puissante d’antan. Normal, puisque leur possesseur se tenait devant eux.

S’approchant prudemment –connaissant la vitesse de frappe de l’arme, elle ne tenait pas à l’expérimenter. – la jeune démone s’approcha de l’humain et glissa une main dans la sienne, appuyant la tête sur son bras.

- À quoi pense-tu? demanda-t-elle sans se soucier de si il avait sursauté ou frissonner à l’entende de sa voix, à son contact. Tu crois que ces gants sont un bien vilain piège de la part de Lestat ou…Mayfair? Et pourtant, non.

Un petit sourire naquit sur ses lèvres rosées. Même en tentant de l’ignorer, elle savait, au fond, que Dayan n’était pas près à connaître toutes ces vérités sur son ancienne vie. Peu importe les efforts qu’elle ferait, qu’il ferait, le Dayan de cette vie ne souhaitait que s’enfuir. Or, s’était impossible pour un humain de quitter le niveau inférieur sans l’aide d’un démon. S’était impossible… Retenaient-ils Dayan prisonnier dans un sens? Cette question, aussi futile soit-elle, vint effleurer l’esprit à la fois enfantin et adulte de Maharet. Peut-être. Pourtant, elle se sentait prête à l’attacher pour qu’il ne parte pas. Pour qu’il reste dans cet endroit jusqu’à se qu’il accepte se qu’il était et vienne à l’aimer, cette nouvelle vérité. Serrant la main de son frère un peu plus, ses traits resta de marbre exquis, presque doux, fixant l’enveloppe vide du démon devant elle.

- Tu pense que tu pourrais t’en aller d’ici et retrouver ta petite vie futile et horriblement courte de mortel? Tu pense que tu pourrais nous abandonner une seconde fois et continuer ton ancienne vie comme si tu n’avais jamais su une vérité trop lourde à porter pour le commun des humains? La vraie vérité sur l’existence de ce monde, l’existence de races supérieurs, l’existence de monde autre que cette ville emplie d’ordure qui ne sont que des proies pour nous? Et tu pense que nous sommes horrible. N’est-ce pas? murmura-t-elle comme si tout cela n’était que secret et que les ombres elles même les épiaient.

Serrant un peu plus la main de l’humain, la démone garda obstinément ses prunelles rougeoyante sur le corps, vers la douce lumière qui s’échappait des objets où ses mains. Le souvenir de la puissance qu’elle générait était vif dans sa mémoire. Comme Dayan avait été puissant avec.

- Prends-les sans avoir peur, grand frère, ajouta-t-elle dans un souffle, ils t’appartiennent depuis le début, et nul ne peut se déclarer leur maître sauf toi. Et leur puissance sera tienne, car tu es Dayan et reste Dayan, peu importe le sang qui coule dans tes veines…

Dayan frisonna lorsque la main de Maharet entra en contact avec sa peau. La proximité de ces gens démoniaques le rendait mal à l'aise...Et imaginons alors quand ils le touchent!

Mais son discours n'était pas dénué de sens. Elle savait de quoi elle parlait, et il avait tellement d'espoir dans sa voix. Tant d'espoir de revoir ce frère tant aimé, ce frère avec qui de si bons moments avaient été passés...Ce frère qui avait été tué ignoblement par le second fils Ledim pour prendre la place qui lui revenait de droit.
Et ce, Dayan l'humain en avait pleinement conscience.

L'humain en lui méprisait Lestat d'avoir asssassiné son propre frère sans aucun remords. Les souvenirs du démon, tant qu'à eux, poussait le jeune homme à le haïr et en s'en méfier au plus haut point.
Comme si les deux parties de sa personne se mettaient d'accord sur le fait que Lestat Ledim n'était pas de confiance, et encore plus dangeureux du fait que sa personnalité était un mélange de folie et d'inprévues.

Un concktail des plus explosif dans une famille de ce genre....Une famille remplie de dingues.
Toutefois, ces gens étaient sa vraie famille. L'humain l'avait sentit dès le début, lorsqu'il avait croisé Maharet en combat contre cet...ange? Une appartenance. Un lien. Fort.
Il s'était sentit plus à l'aise et plus chez lui en compagnie de ces énergumènes qu'avec quoiconque de la Terre. Son sixième sens le poussait vers eux. Irrémidiablement.
Tôt ou tard, pensa-t-il, il allait devenir un des leurs à part entière. Qu'il ou ils le veuillent, ou pas.

C'est pourquoi, lorsque Maharet, cette petite soeur Ledim à l'apparence si angélique et si calme, lui serra un peu plus la main pour l'insiter à prendre les gants qui sintillaient dans la semi-obscurité, Dayan n'hésita pas à avancer l'autre main vers l'avant dans l'espoir de ne pas être reppoussé par les objets magiques.
Son désir n'avait-il pas toujours été d'avoir une vie exceptionnelle,hors normes? N'avait-elle pas été morne, son existance chez les humains? Dayan Harper, ce mortel assez jeune, n'avait-il pas rêvé de posséder magie, puissance et respect. Dans le but de faire le bien?

Être un démon signifiait-il être mauvais?
Ou plutôt être fou...?

Le jeune homme n'en croyait rien.
Il savait qu'il n'était pas le seul Ledim sain d'esprit. Le partiarche, aux dires des esclaves, était le plus sain et le meilleur pour sa famille. Emplit d'amour pour sa femme et inspirait le respect à tous.
Peut-être Dayan serait plus à l'aise avec quelqu'un de plus semblable à lui que ceux-ci dont la santé mentale était encore à prouver?

Ou bien la seule présence de cette soeur, qui, dans ses souenirs, était une fillette si calme et si gentille, seriat suffisante. Si elle devenait plus...normale. Quoique,, la normalité n'est pas de mise chez les êtres démoniaques.

Effleurant les gants d'une main incertaine, le mortel ferma les yeux en sentait le pouvoir chatouiller sa peau. Des souvenirs montèrent des méandres de son cerveau, prouvant que son pouvoir de vision était à l'oeuvre. Il se vit, gants aux mains, donnant correction aux malfaiteurs...Combattant des ennemis, et les terrassant. Peu de ceux qui affrontaient l'héritier Ledim survivaient.

Ouvrant les yeux, une larme roula le long la joue de l'humain et murmura d'une voix calme:
-Je me rappelle comment les utiliser. Je me rappelle celui que j'étais, du moins, en partie. Ce visage, qui est le mien tout en étant différent...Jamais je ne serais CE Dayan.

Flattant la joue du cadavre à côté de lui, et lachant la main de sa soeur, le mortel prit la tête du machabé entre ses mains et colla son front sur l'autre. Le contact n'était pas répugnant, ni même accueillant. Seulement froid, et mort.
Et si familier. Chaque partie du visage, chaque imperfection, chaque ride....

-Il existe un moyen de mettre à terme les agissement de Lestat, Maharet.
Se relevant lentement, tout en fixant les yeux de sa soeur, Dayan continua d'un ton semblable au Dayan Ledim d'antant.
-Il existe dans la bibliothèque un livre. Oui, un vieux volume de la trilogie de Fangornar l'Érudit sur Les préceptes de magie noire et utilisations extra-normes. Je crois que tu sais de quoi je veux parler, petite soeur. Et tu dois savoir où le trouver.

Repoussant une mèche de cheveux vers l'arri;re d'une manière si familière, le jeune homme sourit d'un air franc.
-Maintenant, Lestat n'aura plus la même prétention envers notre glorieuse famille. Honte à lui qui a osé lever la main sur un membre de son propre sang.

Tous ces mots murmurés, toutes ces pensées qui se bousculaient pour être entendu, tous ces désirs qui lui brouillait la vue la faisait se sentir minuscule dans l’immensité du domaine de sa famille.
Dayan, son Dayan, était de retour.
Oh! Combien d’espoir son subconscient avait-il chanté à la vue de l’être qui l’avait fait sourire toute petite? Dès le premier regard, la poupée de porcelaine avait su que s’était son frère, peu importait son sang et l’origine de la naissance de ce corps. Maintenant, son grand frère était de retour, son assassin, aussi méprisable et douloureuse fut la vérité, était démasqué et bientôt, le véritable héritier de la neuvième génération allait de nouveau prendre la place qui lui revenait de droit!

Mais, que penserait Taltos?

Dayan, aussi Dayan qu’il pouvait l’être, possédait une enveloppe charnel d’humain. Peut-être refuserait-il de laisser son fils reprendre sa place? Peut-être serais-ce Mayfair qui deviendrait l’héritier? Non. Dayan avait toujours beaucoup compté pour leur père. Le premier fils avait toujours été le préféré de Taltos même s’il prétendait le contraire. Le chef du clan Ledim ne pourrait refuser l’ascension de Dayan. Leslie finirait de le convaincre et d’effacer toutes ses réticences. Oui. Tout allait redevenir comme avant. Ils allaient redevenir une famille complète, hors de toutes peines et de suspicions. Toutefois, il y aurait un changement…

Lestat.

À sa simple pensée, Maharet sentit un frisson de colère et de désespoir l’envahir. Lestat s’était emparé de leur amour, s’était emparer de la vie démoniaque de Dayan, s’était emparer de sa joie de vivre à elle!

Soudain, son grand frère lâcha sa main. Retenant son envie d’agripper les doigts pour ne plus jamais les lâcher, Maharet laissa Dayan se diriger vers les gants pas par pas. Le laisser faire. Ne pas se jeter à son bras. Il était là. Il ne repartirait plus. Il resterait près d’elle. Près d’elle, d’Akasha, de Mayfair et leurs parents. Ils vivraient heureux ensemble et domineraient les enfers, car tel était leur destin commun. Les Ledim détrônerait Frigan et Taltos prendrait sa place, puis Dayan, puis son fils à lui et ainsi de suite. Ils domineraient le ciel et la terre, les océans d’eau noire et les marrées d’humains.

Observant dans un timide silence, la démone s’approcha d’un pas lorsque Dayan lorsqu’il lui parla. S’étant tut alors qu’il redécouvrait son ancien corps, la femme-enfant pencha très légèrement de côté son mince et adorable visage dans une moue curieuse. Un moyen? Pour arrêter Lestat? S’était pourtant simple, il suffisait de le tuer. Bon….il fallait avouer que la pensée était très primaire, mais s’était parfois les idées les plus simplettes qui l’emportaient.

Un livre de la trilogie de Fangornar l'Érudit sur Les préceptes de magie noire et utilisations extra-normes. Fouillant sa mémoire à la recherche de l’information en question, Maharet fronça joliment ses fins sourcils. Le titre lui disait effectivement quelque chose. Un gros bouquin, long et ennuyant à lire, relier de cuir marron et titre argenté. Oui. Le livre, elle le voyait souvent, il se trouvait dans l’étude privé de Taltos. Cependant, personne n’avait le droit d’y toucher depuis que l’oncle Paros avait usé du manuel de sorcellerie pour rallonger l’espérance de vie de son humaine préféré. L’histoire avait fait le tour du domaine comme une traînée de poudre.

- Le livre est gardé par Père. admit-elle avec une pointe de déception. Il ne veut pas que nous l’utilisons, car il possède nombre de sortilège très puissant, et rarement des sortilèges à la portée de tous. Il nous laissera faire lorsqu’il te verra cependant. J’en suis sûr. Il nous laissera s’occuper de Lestat comme il doit, s’il ne s’occupe pas lui même de son cas.

Toutefois, elle sourit sincèrement à la mimique de Dayan et à son air franc. Oui. S’était le Dayan qu’elle avait aimé il y a longtemps.

« Honte à lui qui a osé lever la main sur un membre de son propre sang. » répéta-t-elle presque religieusement en allant se blottir, telle une fillette, contre son grand frère, un petit sourire heureux sur ses lèvres rosées.

L'humain avait l'impression de faire ce qu'il fallait faire.
Pour une fois dans sa vie, cette sensation d'être parfaitement à sa place et d'arriver à un but. D'être en voie de le compléter.

Restait un problème. Celui de se procurer ce livre tant convoité.
Mais avant tout, il fallait gagner de la puissance....

Et cette puissance, le mortel qu'était Dayan Harper était loin de la posséder. Le Ledim certes, mais l'humain, non. Il contrôlait déjà très bien ses pouvoirs psychiques.
Cependant, la déficience de ses dons pour le feu, la terre et la magie noire frappait comme une tâche blanche sur fond obscur.

De plus, dans les souvenirs étant venu le frapper dans un accès aux sphères de la clairvoyance, Dayan y avait vu une chose quasi-impensable pour un démon: l'utilisation de la magie blanche.
Aucun Ledim n'oserait s'abaisser à l'utiliser. Toutefois, le rituel demandait l'activation de tels pouvoirs pour permettre ce qui allait s'en suivre....

Puis le mortel pensa à un petit détail.
Au départ, celui-ci était bénin, presque inoportum.
Cependant,plus il y pensait,plus cette idée se faisait séduisante et pleine de sens. Et elle l'effrayait.

Jamais Dayan Harper aurait cru vouloir tant quelque chose de si....magique et si mystérieux. En aucun cas l'humain n'aurait cru possible de penser à de telles choses lors de sa vie sur le niveau 0. Même en rêve s'aurait été pure folie.
Mais maintenant que les hautes sphères de la magie lui étaient accessibles, tout pouvait arriver.

-Maharet...J'ai quelques...souvenirs de ce bouquin. Celui que ce Dayan (dit-il en pointant le cadavre) a lu.Il faut les mélanges de magie noire et blanche....Je sais très bien que les démons ne peuvent utiliser la bénéfique. Mais moi, je suis humain. Donc, ce type de pouvoirs occultes ne m'est pas interdit.

Laissant quelque peu ses paroles faire le chemin vers le cerveau de sa soeur antérieure, Dayan pensa à lui. Combien il avait changé depuis les quelques jours depuis son arrivée chez les Ledims. En fait, Dayan n'avait aucune conscience du temps passé....Cela pouvait bien faire des années qu'il s'y trouvait. Peu importait....Il était loin de chez lui.

Ou peut-être que TOUT importait.
Sa famille, la mortelle, lui manquait terriblement. Même ce côté de la famille qu'il détestait lui faisait ressentir un sentiment de détresse aux souvenirs qu'il avait partagé avec ses membres.
Ses amis....Sa famille...Les gens qu'il cotoyait tous les jours dans la ville de Métropolis....

Cette vie sans vengeance, sans meurtre, sans détresse, sans violence, sans démon et magie noire....

Cette vie si moche et si laide. Cette vie calme et monotone. Cete vie qu'il aviat voulu ardemment fuir.
Et maintenant elle lui manquait. Cette sérénité dans l'inconscience de la vie de mortel. Cette ville encore plus dépravée et tordue que ce que Dayan avait pu voir chez les êtres démoniaques.
Son monde d'adoption.
Les humains et leurs vices. Les humains et leurs vertues.

Ils n'étaient pas si différents des démons. Et peut-être les anges étaient-ils du même accabit...?
-Tu crois pouvoir trouver quelqu'un qui pourrait m'en apprendre un peu....Et si tu le veux bien,commencer l'entraînement du feu,de la terre et de la magie noire. Je...Je veux être à la hauteur de l'ancien moi lorsque nous allons nous retrouver devant Taltos Ledim, ce père qui m'a perdu il y a si longtemps....

[ À mais bon sens T__________T Nul!!!!!!! Je sais. -___-" ]

S’était si doux. Une douceur qui l’enchantait. Dayan était revenu, et la démone se souvenait avec quel joie elle s’était blotti contre lui toute petite. D’ailleurs, elle le faisait encore. S’était probablement une chose qui la caractérisait. Elle aimait se blottir tout contre les gens qu’elle aimait pour sentir leur odeur, leur chaleur, l’envelopper. Un réflexe d’enfant certain, mais elle adorait lorsqu’on s’occupait tendrement d’elle comme Akasha ou Mayfair le faisait. Surtout Akasha.

Un petit sourire satisfait aux lèvres, Maharet savourait la chaleur de son frère. Toutefois, elle n’était pas la même qu’autrefois. Même son odeur avait changé. Certes, ses vêtements étaient imprégnés de l’atmosphère environnant, mais l’odeur brut que dégageait Dayan était légèrement différente.
Probablement le fait qu’il était maintenant un humain. S’en était même logique. Après avoir triompher de la mort, il ne pouvait ramener les même effluves de sa vie antérieur. Cependant, une fois qu’ils le feraient redevenir Dayan Ledim, son grand frère redeviendrait entièrement le démon qu’elle avait admirer et chérie dans son enfance.

Soudain, il se remit à parler. Le livre, Dayan l’avait déjà lu. S’était fort probable. Dans ses souvenirs, il passait une grande partie de son temps à lire et s’entraîner. Taltos y tenait beaucoup, parce que l’héritier devait être le plus fort et devait savoir diriger le clan. S’était normal. Que valait un chef qui ne pouvait faire se qu’il ordonnait à ceux qui le suivait? Pour être aller au niveau des humains plusieurs fois, Maharet avait pu remarquer que ces derniers semblaient très doué pour avoir des chefs qui se vautraient dans le luxe sans être capable de lever une arme correctement.

- De la magie blanche? (Elle frissonna de dégoût.) Tu en es sûr? questionna-t-elle en serrant les vêtements de Dayan. Je n’aime pas vraiment cette idée. La magie blanche est….pure. Les anges l’utilisent, mais pour nous, c’est comme adresser une prière à Dieu. C’est…dégoûtant. Oh! Grand frère(Elle leva ses prunelles rouges vers celles de l’humain.) c’est une très mauvaise idée que tu tente de maîtriser ce type de pouvoir. Il n’est pas question de d’interdiction, mais de souillure…

Cachant son visage contre les vêtements de son frère dans une réaction peut-être un peu trop exagérée, Maharet serra un peu plus les pans de vêtements qu’elle tenait. S’était une mauvaise idée de tenter d’apprendre pareille type de magie. De plus, s’était en quelque sorte « réservé » aux emplumés blancs tout comme la magie noire leur était réservé.

- Certainement. répondit-elle lorsque Dayan s’adressa une seconde fois à elle. Je peux t’apprendre se que tu m’as apprit sur les pouvoirs lier à la terre et ce que l’on m’a enseigner par la suite. Cependant, pour le feu, il faudra demander à Akasha ou père. Mère pourra faire quelque aussi j’en suis sûre, mais elle n’utilise jamais ses pouvoirs. Je ne pas trop pourquoi. Peut-être qu’elle juge ne pas en avoir de besoin. En tout cas, je ne l’ai vu qu’une fois les utiliser. Et puis, père ne te jugera pas par tes pouvoirs. Il sait que tu es puissant, alors il attendra que tu retrouve tes pouvoirs. Il nous aidera, j’en suis certaine sur ce point aussi.

HJ: T'as encore changé d'images? O_o

Dayan ne se sentait pas tout à fait à l'aise avec cette démone qui ne cessait de se blotir contre lui. Certes, cette femme-enfant avait été sa soeur dans une autre vie, et elle l'était encore, mais cette proximité était trop....Rescente. Trop étrange encore pour que l'esprit humain du jeune homme puisse envisagé cela comme quelque chose de tout à fait normal.

Comme il avait rêvé d'une vie pleine d'aventures, pleine de mystères et de magie....Et comment, en ce moment, il regrettait son souhait.
La mélancolie de sa vie d'antant le submergeait avec une force immense.
Cependant, ce sentiment fut de courte durée. Le mortel, sachant qu'il descendait d'une famille de démons des plus prestigieux des Enfers, la famille Ledim.
Ces démons de l'Orgueil, ces fiers descendants d'Astaroth, premier démon de l'eau.

Aussi subitement que les souvenirs de sa vie de Harper l'avait pris, Dayan sentit une espèce de honte et de gêne en vue de sa rencontre avec Taltos Ledim, le père du démon qu'il avait longtemps été. Ce fils, Dayan Ledim, le préféré de tous les enfants du patriarche et chef de famille. Intelligent, beau, fort , fier, puissant et sain d'esprit. Une réussite d'après le père.

Et Harper ne se sentait pas à la hauteur, vis-à-vis son ancien lui. Même si Maharet, et tous les autres, lui disait le contraire, le mortel sentait qu'il n'arrivait pas à la cheville de sa vie antérieure....

Prenant une grande respiration, Dayan se dégagea de sa petite soeur démoniaque et s'avança avec assurance -celle du démon- vers le cadavre se tenant devant lui. Empoignant les gants d'un mouvement vif, le jeune homme sentit une douleur comme il n'avait jamais ressentit lui transpercer les mains, pour ensuite se déverser partout dans son corps.
Retenant un cri de souffrance, l'ancien Ledim crispa les dents et ferma les yeux devant la lumière aveuglante qui émanait maintenant des gants. Puisant dans le reste de conscience qu'il lui restait, il enfila les armes démoniaques.

Et tout cessa.

La douleur, la lumière aveuglante, la folie qui semblait l'avoir prit, les voix des morts qui avaient valsées autour de lui.
À genoux au sol, Dayan vit que les gants étaient toujours à ses mains. Toutefois, la lumière qui en avait émanée n'était presque plus là. Juste une voix, au départ inaudible, puis compréhensible et double.

Une phrase. Simple.
''Heureux de vous revoir maître, que la puissance des Ledims reprenne sa force d'antant.''

Puis plus rien. Plus de lumière, plus de voix.
Que la respiration de Dayan et de Maharet dans ce caveau. Les deux êtres se tenaient là, l'un pas tout à fait sûr de ce qu'il venait de faire impliquait.
-Les....Les gants m'ont parlé.

Réfléchissant sur ce qui venait de se passer, le mortel eut un frisson de peur et de joie.
-Maharet, il faut nous dépêcher. Lorsque Lestat se rendra compte que les gants sont disparus, il saura que je suis bel et bien en voie de redevenir assez puissant. Et il me tuera avant que cela arrive. Tu sais qu'il est cinglé, et prêt à tuer son frère. Il l'a déjà fait. Trouvons quelqu'un qui peut m'apprendre la magie blanche. Allons chercher le bouquin de magie. Et entraînons-moi à la magie noire, celle de la terre et du feu. Plus de temps à perdre.

Marchant vers la sortie d'un pas vif et assuré, le jeune homme eut une sensation familière. Oui, sa place était ici,avec ces gens. Un peu fous certes, mais sa vraie famille. Un sentiment de fierté lui serra le coeur et le fit sourire d'une façon que Maharet reconnaitrait sûrement.
Se retournant, Dayan Harper/Ledim lança:
-Alors, tu es avec moi, petite soeur?

JHEEEEEEEENNNNNN! RÉPONDS NON DE NON!!!!
Et après tu viens me chialer après pasque j'écris pas assez...¬¬
HMPHHHH

[ Bah ouais. J’m’écoeure vite de mes images. J’en veux une qui rime plus avec la Maharet qu’elle est entrain de devenir. T_______________T Difficile. Difficile. Toutes les images de filles avec les cheveux blancs et courts qui ne soit pas une gamine.

Dsl du petit post. Je sais pas s'que j'ai, mais j'arrive pas à écrire en ce moment.]

Lorsque Dayan s’était éloigné d’elle, la démone avait retenu une envie d’aller le rejoindre quand même et s’était posté un peu plus loin, patientant. Après tout, ce Dayan humain ne devait pas tout comprendre pour le moment, malgré tous les efforts qu’il, ou qu’elle, pouvait faire pour cela. Toutefois, un sentiment de bien-être, de sécurité l’entourait. Lestat n’était qu’une erreur qui ternissait ce que les Ledims était. Maintenant que Dayan était revenu, alors tout changerait pour le meilleur des cas. Oui. Tout changerait…

Silencieuse et attentive, Maharet se tenait accoté sur le mur de la catacombe. Après tout, son frère devait retrouvé l’ancien lui par lui même. S’était une quête que lui seul pourrait accomplir malgré la volonté des autres.

Et puis, lorsque le véritable héritier prit les gants, une vive lumière s’en échappa, illuminant la pièce d’une lueur glacée. La démone garda cependant ses prunelles cuivrés sur le spectacle qui s’offrait à elle, un étrange sourire sur les lèvres. Même lorsque son frère crispa les mâchoires, elle resta à son point d’observation. Et soudain, la voix de Dayan l’atteignit dans l’échos d’un murmure. Les gants lui avaient parlé?

- C’est normal, puisqu’ils possèdent leur propre conscience. Ne te ferme pas à eux, car ils sont de bons conseils. Et surtout, leur puissance est terrifiante. répondit-elle d’un calme placide.

Puis, il s’adressa à nouveau à elle, mais cette fois, s’était avec une tout autre voix. Celle-ci avait l’accent de la confiance, de sureté et surtout, l’accent de Dayan Ledim. Un frisson la parcouru au son de cette voix, comme à chaque fois qu’elle l’entendait depuis cette nuit dans les sous terrains du passeur, entre les mondes. Hochant la tête, Maharet emboîta le pas à son frère, passant sans vraiment s’en rendre compte ses bras autour de l’avant bras gauche de l’humain démoniaque.

- Je t’accompagnerai partout, grand frère. assura-t-elle avec l’accent d’une innocence depuis longtemps perdue. De tout cœur.

» Ballade en solitaire...[libre]