Appartement de Vagem

Même si on ne peut pas vraiment nommer cela un appartement, ça y ressemble par le fait qu'il y a une chambre (petite) avec un lit (une place et demie), une cuisine (minuscule), une salle de bain, et un petit séjour.
A vrai dire, ça tien plus du studio d'étudiant que de l'appartement.
Situé au rez-de-chaussé, il possède deux sorties, plusieurs fenêtres, et un accès direct à une cave qui débouche sur les égouts.
Meublé pauvrement, il y a quand même le nécessaire pour y vivre correctement et c'est un endroit plutôt sûr, parce que sensé être non occupé.

Le médecin qui à soigné Vagem lors de son arrivée au niveau 0 le lui loue à bas prix, tout en entretenant l'aspect délabré de l'extérieur de l'endroit.

==> La mer

Il avait bien cru, à un moment, qu'il n'y parviendrait jamais... les gens avaient le chic pour s'éveiller au mauvais moment, prendre la même rue qu'eux à peu de temps d'interval, ou encore sortir brusquement sous leur nez... sans les voir, heureusement.
Qu'auraient-ils dit d'un homme couvert de sang, portant une femme blessée, suivit par deux enfants possédant chacun une aile unique ? Nul doute que ç'aurait fait scandale... On les aurait traîné à l'hôpital, séparé, analysé comme des animaux curieux...
L'horreur à l'état pur...
Même si ce n'était rien, comparé à ce qu'il avait subit, jamais il n'aurait accepté que sa femme et ses fils aient à endurer ça.

Arrivé dans la relative sécurité du minuscule appartement qu'un ami lui louait, il déposa Eden sur l'espèce de futon mal replié qui tenait lieu de canapé dans le séjour, l'aidant avec douceur à s'allonger sur le ventre.
Ses doigts effleurèrent la blessure.
Il ne savait quoi faire...
Autant pour Kaliel, il savait comment extraire et soigner la balle, puis recoudre la plaie, autant pour une blessure aussi profonde... il n'était certain de rien, vraiment de rien.
Il faudrait qu'il demande à celui qui lui avait sauvé la vie lors de son arrivée ici. Mais avant...

Les mains légèrement secouées par des spasmes, il sortit une ampoule de morphine et entreprit d'en remplir une seringue.
La moitié... ça devrait aller... pas plus...
Il se tourna vers Eden, un sourire pâle d'excuse aux lèvres :

- Pour Kaliel... son aile... il faut la soigner maintenant si on veut éviter l'infection et... (il montra la seringue) je n'ai que ça comme anesthésiant.

Sa main se crispa légèrement sur l'objet tandis que son cerveau de drogué lui indiquait fébrilement qu'une moitiée de la dose prise devrait suffire hein ? Et même un quart... C'est bête de gaspiller à ce point ? Il était courageux le petit, il allait resist...
Il tordit le cou à la petite voix de son manque et acheva :

- Est- ce que tu m'autorise à le faire ?...

Lui il passerait après.
Même s'il commençait déjà à avoir mal.
Et que le contenu de la seringue le tentait terriblement.

[court et moche. Rp de m*rde... pas d'idées, T^T désolée.]

[ NOOON ce n'est pas nul ! >_< ]

==> Plage

Elle n’avait rien dit depuis leur arrivée, se contentant de fixer d’un air absent le mur qui s’étalait devant elle : les événements de la journée s’étaient si vite enchaînés…il y avait peu de temps encore, elle était en voyage avec son mari et ses enfants, pour fêter leur anniversaire de mariage. Une semaine auparavant, ils étaient au cinéma tous ensembles… et avant-hier, ils étaient partis au théâtre. Oui… au théâtre pour regarder un spectacle de marionnette qui avait fort plus à Willem !
Son cœur n’arrivait pas à assimiler ce qui s’était passé : elle sentait encore les bras de son mari l’enlacer, alors que les anges les tenaient en respect… oui, les bras d’Ellan, qui était bien en vie ! Et puis la douleur, le noir… et le réveil, pour finalement le voir à terre, sans vie et démembré.

-Hugh…Ellan

Eden se crispa soudainement dans le futon, le cœur comme compressé dans un étau pour finalement exploser ! Ellan était mort ! Mort, tué par les anges pour ensuite être utilisé par de sordides nécromanciens !!! Ca faisait mal, si mal, et pourtant les larmes ne voulaient pas couler ! Elles ne pouvaient pas couler, comme si la tristesse infinie qui l’éreintait ne lui permettait même pas de se libérer… trop triste pour pleurer, singulier paradoxe…
Ses bras se tendirent d’instinct vers ses enfants, qui vinrent s’asseoir à côté, le visage ruiné : même Kaliel, pourtant si fier et si droit, semblait détruit… mais qui ne l’aurait pas été en voyant son père se faire tuer sous ses propres yeux ?!!!

-Maman… il va revenir papa… ?

La voix de Willem était semblable aux lamentations d’un mourrant : faible, brisée, hésitante… se redressant doucement, malgré la douleur dans son dos, l’hybride prit ses enfants contre sa poitrine, posant sa joue contre leur petite tête et les berçant aussi tendrement que possible. En une journée, les pauvres jumeaux avaient vu tout un pan de leur vie s’écrouler… elle aussi avait connue cela, le jour de l’exécution de sa mère. Et comprendre ce que pouvaient ressentir ses enfants était aussi « pratique » qu’insupportable…

-Vous savez… votre papa était possédé par un ange très méchant… c’est pour ça qu’il nous a attaqué. Mais ça voulait dire aussi… qu’il a été tué, et qu’il a rejoins le paradis… ( elle embrasse le front de ses enfants ). Il ne reviendra pas mon grand… mais il continuera d’être toujours là si tu dois lui parler… il faudra lui parler avec ton cœur, et il t’aidera…tu comprends ?

-Alors les anges ils l’ont tué… ?

Elle hocha positivement de la tête, sans relâcher son étreinte : Willem, après un temps de blanc, se mit alors à trembler de tout son petit cœur, avant de pleurer de tout son saoul, bientôt suivit par son aîné : Dieu, qu’il était terrible de voir ses propres enfants dans un pareil état ! Elle regretta sur le coup de ne pas avoir eu le poignard planté plus profondément, pour ne pas vivre pareille scène… avant de se reprendre, subitement. Elle ne voulait pas être elle aussi l’objet du désespoir de ses enfants ! Son rôle de mère était de les soutenir, du mieux qu’elle le pouvait… exercice bien difficile.

Vagem alors lui adressa la parole, et ce fut avec difficulté qu’elle réussit à assimiler ce qu’il lui disait à propos de Kaliel : lui ôter la balle… oui, certes, c’était un passage obligatoire ! Mais quand la seringue de morphine passa juste dans son angle de vue, alors son avis changea radicalement… ainsi que son teint. Déjà pâle, de par ses pertes de sang, Eden était à présent grisâtre !

- Est- ce que tu m'autorise à le faire ?...

-… Je…non désolée, je ne peux pas. Je ne veux pas que… que tu injectes ça à qui que ce soit. Qu’il s’agisse de Kaliel, de Willem…ou de moi…

Son regard à la fois triste et terrifié traduisait à merveille ce qu’elle pouvait penser de la drogue de son frère : elle en avait peur. Très peur. Peur de son efficacité, peur qu’elle devienne petit à petit indispensable à la survie de son enfant… peur de voir Kaliel se détruire aussi sûrement que Vagem. Son visage creusé, ses yeux gonflés de fatigue, ses cernes, son teint… il était si maladif ! Paraissait si faible, alors que pourtant encore robuste !

-S’il te plaît… pas de ça… va plutôt fouiller…dans ma besace…les herbes rouges…

7 ans avaient beau s’être écoulé, Eden continuait à sortir avec sur elle en permanence sa fidèle besace à herbes médicinales qui, à présent, au lieu d’accueillir un canif en plus des herbes, lui servait également à dissimuler ses armes à feu. Elle dût se rallonger sur le futon, trop épuisée pour rester assise, et tendit avec difficulté le doigt vers l’aile de son petit Kaliel, qui pleurait encore tout contre elle…

-Dans de l’eau chaude pendant…cinq minutes. C’est bien moins efficace que ta…morphine, mais ça l’aidera quand même un…peu…

Ah ça, bien moins efficace, c’était un euphémisme ! Quasi inutile si l’opération était trop longue… cette courte expression était bien mieux appropriée ! Mais elle préférait encore ça au risque de la dépendance … c’était dire i la drogue la terrifiait ! Elle-même préférait encore souffrir de son dos comme à présent plutôt que d’avoir à s’injecter un tel produit dans les veines… et le mal au cœur qui la tétanisait lui permettait d’oublier quelques instants sa blessure au dos, dont le sang s’écoulait paisiblement jusqu’à former une mince flaque au sol…

-J’ai trop peur… trop que ça…que ça…

Elle ne parvint pas à finir sa phrase, la gorge bloquée par elle ne savait quoi : elle comprit bientôt qu’il s’agissait d’un sanglot, sentant des larmes chaudes rouler le long de ses joues. Le déclic finalement s’était fait : elle réalisait à présent… elle réalisait qu’Ellan ne serait plus jamais là pour l’aider, pour l’aimer. Elle comprenait qu’elle venait de perdre quelqu’un de très cher à son cœur et irremplaçable : une personne qu’elle avait profondément et sincèrement aimé, en dépit de l’amour passionnel, fusionnel, qu’elle vouait à son jumeau, et ce malgré les années de séparation. Elle avait juste aimé Ellan autrement, mais de manière aussi intense qu’elle aimait son frère… les larmes coulaient à présent librement, si nombreuses qu’elles formaient une dense rivière salée dont la source semblait intarissable. Les sanglots, les gémissements ne tardèrent pas à accompagner leur funèbre procession, et bientôt Eden pleurait et tremblait au moins aussi fortement que ses enfants, si ce n’était plus…
Elle savait qu’elle n’aurait pas dû…mais c’était décidément bien trop dur…

Partagé entre un mélange écoeurant de soulagement et d'inquiétude, il entendit sa soeur refuser l'injection pour leur fils et s'abstint d'insister, ne comprenant que trop bien le regard qu'elle lui lançait. Doucement, il se leva, suivant les instructions qu'on lui donnait en se forçant à ne pas se retourner, la main légèrement crispée sur la seringue qu'il tenait toujours.

Le jeune homme acheva de transferer le contenu de l'ampoule de morphine dans la dite seringue et rangea cette dernière dans un placard de la cuisine. Une dose de prête... la savoir là l'aiderait probablement à lutter contre le manque assez longtemps pour s'occuper d'Eden et des petits de manière correcte. Il s'efforça de se concentrer sur ce qu'il faisait tandis que les pleures du salon s'enrichissaient de ceux de sa soeur.
Il devait l'accepter... il devait accepter de l'entendre pleurer un homme qui l'avait remplacé pendant 7 ans, un homme à qui elle avait offert son amour. Accepter le fait que ce n'était plus lui qui tenait cette place à présent.
Il ferait de son mieux pour les protéger, s'occuper d'eux et les sortir de ce désastre dans lequel son existance venait de les replonger. L'idée qu'il aurait mieux fait de mourir plutôt que de chercher à la revoir lui traversa l'esprit, mais le mal était fait... il fallait qu'il assume. Il s'occuperait d'eux, en temps qu'oncle et frère.

Le jeune homme retira lentement le manteau d'Ellan, serrant simplement les dents au passage douloureux du vêtement sur son aile diforme, le déposa sur une chaise, puis entreprit de se rincer le visage et les mains. L'eau coula un long moment rouge avant de redevenir limpide...
Puis les gestes se firent automatique. Prendre les herbes, les mettres à bouillir, préparer du lait chaud à côté pour des chocolats (heureusement qu'il lui restait une bouteille de l'ait non ouverte !), ajouter au lait quatre sédatifs P (prescrit par Sye, son médecin, pour l'aider à dormir... mais qui calmaient tout juste ses crises de nerfs), faire passer l'infusion d'herbe dans deux tasses, rajouter un sédatif dans le lait, préparer trois tasses de chocolat...

Vagem revint tel un fantôme dans le séjour, n'y restant que le temps de déposer le plateau couvert contenant les boissons, pour aller ensuite dans la salle de bain chercher des ciseaux, des bandes, des compresses, et du désinfectant. Il ne pouvait faire que ça... et appeller Sye.
Il ne pouvait faire que ça... et appeller Sye.
Le coup de fil fut vite passé, il lui suffit de prendre une voix angoissé pour lancer un faible "Viens vite, c'est urgent" sur le répondeur et de racrocher pour être certain que son ami viendrait aussi vite qu'il le pourrait une fois qu'il aurait eut le message.
Restait à espérer qu'il l'aurait rapidement...

Doucement, sans bruit, il pénétra de nouveau dans le sallon, déposa les soins à côté des boissons sur la caisse couverte d'une nape qui servait de table basse, et vint s'installer en bout de futon de manière à pouvoir serrer et bercer les trois corps contre lui.
Ca n'était pas grand chose... mais s'il pouvait au moins les rassurer sur le fait qu'ils n'étaient pas seul... alors c'était déjà quelque chose de bien...

Il restèrent ainsi un bon moment à pleurer, sans mot dire et trop tremblant pour ne serait ce qu'esquisser un mouvement : si les enfants restaient aggripés à leur mère, cette dernière avait finalement fini par s'accrocher à son frère, telle une noyée à une bouée. C'est à peine d'ailleurs si elle se rendait compte qu'elle tordait limite le cou au pauvre Vagem, tant elle serrait ses bras autour de ses larges épaules avec l'énergie du désespoir...

Il lui semblait impossible de parvenir à s'arrêter de sangloter à présent, tant la moindre tentative entreprise pour retrouver un calme relatif puisait de forces ! L'expression "pleurer à en vomir ses tripes" lui semblait étrangement proche de ce qu'elle pouvait ressentir ... mais plus que la tristesse encore, c'était un sentiment bien original -pour elle du moins- qui gagnait en importance : la racune. Oui, la racune, doublée de la colère, voire même triplée de la haine si on précisait au mieux... Eden n'était pourtant pas une personne très facile à fâcher. Plutôt fataliste de nature, elle laissait un peu tout passer, et oubliait généralement très vite ce qu'elle avait pu vivre de désagréable... mais là, il était clair qu'elle n'oublierait JAMAIS ce qui s'était passé. Qu'elle n'oublierait JAMAIS le visage du seul ange qui s'était échappé vivant de la mélée, préférant abandonner ses hommes à la mort que de risquer sa peau ! Michel... l'ange Michel... tout comme son visage, son nom était à présent gravé au fer rouge dans sa petite tête !

- Michel.... l'Ange Michel....Vag'...dis moi qui c'est...

Sa voix était quasiment innaudible, et gonflée d'une froideur qui ne lui était pas coutumière ... absolument pas coutumière. Ses mains étaient à présent crispées sur le col de Vagem, tremblantes, tandis que ses yeux humides se durçissaient petit à petit, sans pour autant se tarir de larmes... ses pupilles réduites à deux fentes et ses canines proéminentes, très visible à présent étant donné que ses lèvres étaient aussi tremblantes que ses mains, donnaient une dimension finalement plus effrayante que triste à la jeune hybride...
Tordre le cou à Michel ! Le tuer, froidement... pire, lui faire goûter à l'enfer qu'avait pu vivre Ellan avant de mourir... et à celui que Vagem avait vécu pendant 7ans, et encore aujourd'hui...voilà un programme qui était plaisant. On disait souvent qu'il fallait trouver quelque chose, n'importe quoi, pour s'accrocher et surmonter la mort d'un être aimé... la vengeance lui semblait particulièrement appropriée, bien qu'à la base elle faisait plutôt parti de ces hybrides qui, par timidité et par peur, préféraient "s'écraser" devant la puissance angélique plutôt que de chercher noises...

-M..m...m...mam...maman j...J...j'ai mal à mo...mo...mon aile...

Se détournant subitement de ses idées de vengeance et de meurtre, le regard de la jeune femme vint se planter dans celui de Kaliel qui, en pleurs, avait la main plaquée contre son aile blessée et semblait réellement souffrant, fiévreux. Calmée par la vision de ce petit être meurtri, Eden se détacha un peu de son frère, pour prendre sur les genoux l'aîné des jumeaux, puis se pencha non sans difficulté vers la "table basse" ( bien que caisse basse était un terme plus approprié ) afin de se saisir de l'une des tasses où baignaient les plantes qu'elle avait confié à Vagem, puis l'approcha d'une main mal assurée de la bouche de son fils, qui l'avala à toutes petites gorgées. L'effet était bien heureusement rapide, même si bien moins efficace que de la morphine.... moins efficace, mais plus rassurant !

- ... Tonton... t'as tué les anges, hein ?

La petite voix sévère qui s'éleva fit l'effet d'une douche froide à Eden... quand elle s'apperçut qu'elle n'était non pas le fait de Kaliel mais du calme et sensible Willem ! Voilà bien la dernière chose qu'elle aurait cru entendre d'un enfant aussi timide et pudique que lui...
Cependant... en admettant qu'il avait davantage hérité de sa mère que de Vagem, alors sans doute devait-il ressentir autant de haine et d'amertume qu'elle ! C'était bien naturel...

- ... Les anges c'est que des assassins, faut tous les tuer... ( ses petits poings se crispent eux aussi ) tous, tous tous ! C...comme eux ils font avec nous ! T'as bien fait Tonton...

Le regard du cadet des Al'Kaliel était teinté, oute d'une colère et d'une tristesse évidente, d'une grande admiration vis à vis de celui qui était son père naturel. Se serrant un peu plus contre lui, il s'attacha à contempler l'épée angélique laissée à l'entrée de l'appartement... la même épée qui avait vengé son père de coeur...

- ... Bois un chocolat toi aussi Willem, ça va te réchauffer...

Séchant ses larmes à grand mal, l'hybride donna au petit une seconde tasse de chocolat avant de finalement se laisser "retomber" contre son frère, callant sa tête juste entre son cou et son épaule, comme elle le faisait autrefois... d'une part ça l'aidait à rester redressée en dépit de sa blessure au dos - elle avait, pas ailleurs, une envie de dormir de plus en plus présente- et d'autre part, elle retrouvait une "sensation" perdue depuis 7 ans...
Les yeux mi-clos, elle continuer à proférer je ne sais quelles malédictions dans sa langue maternelle à l'encontre de Michel, comme dans un semi-délire, sans néanmoins cesser de rassurer ses enfants à force de calins...

Il avait posé ses larges mains sur celles de sa soeur, tentant doucement de les dénouer d'autour de son col. Le visage d'Eden avait quelque chose d'effrayant... l'espace d'un fugitif instant, il eu l'impression d'avoir une démone en face de lui, et non pas la jeune hybride qu'il connaissait.
Connaissait ?...
Sa connaissance de sa soeur remontait à 7 ans en arrière... que pouvait-il juger à présent ?...
Lentement, il retira les main de sa soeur et les conserva dans les siennes.

- Notre cousin, murmura-t-il. Michel est notre cousin...

Son regard se détourna, il ne pouvait supporter de voir la douleur d'Eden se muer en envie de vengeance. Ca n'apporterais rien. Juste de la douleur, du sang, et encore de le douleur... il ne le savait que trop bien.

- Je ne pense pas qu'il ai voulut que ça se termine comme ça...

Ses paroles furent couvertent par celles de son fils, heureusement peut-être, sa soeur n'était certainement pas en condition d'entendre de telles choses...
Tandis que ses yeux suivaient avec une attention inquiéte les mouvements de celle qu'il aimait, sa main gauche frotta machinallement son poignet droit. Il devait d'être en vie à Michel, il lui devait aussi la mort de Kalleb... malgré ce qui était arrivé, il ne parvenait pas a le haïr. Il savait que jamais, au grand jamais, il n'aurait fait appel à des Nécromanthes si on ne le lui avait pas ordonné. Mais le dire à Eden n'aurait servit à rien. On ne peut pas raisonner un coeur qui à mal...

- ... Tonton... t'as tué les anges, hein ?

*Willem...*

- ... Les anges c'est que des assassins, faut tous les tuer... ( ses petits poings se crispent eux aussi ) tous, tous tous ! C...comme eux ils font avec nous ! T'as bien fait Tonton...

Ses bras se refermèrent sur le petit corps qui tremblait contre lui et il serra les dents pour ne pas hurler. Non... il ne fallait pas que ses fils pensent ça, c'était mauvais, ça n'apporterait rien !

- Je ne veux pas t'entendre dire ça Willem... (sa main caressait tendrement les cheveux du petit garçon) Tous les Anges ne sont pas des monstres. Tuer des innocents sous pretexte qu'ils ont deux ailes... ce serait faire comme ceux qui nous persécutent, tu ne crois pas ?

Son coeur manqua un battement lorsqu'il sentit sa soeur se lover contre lui comme elle le faisait autrefois. Mais c'était autrefois... fallait se réveiller Vagem. Il sourit un peu en l'entendant proférer ses malédictions contre leur cousin et se dégagea en douceur, prenant dans ses bras les petits qui venaient de s'endormir. Le sédatif était vraiment efficasse...
En prenant garde à ne pas les éveiller, il les porta dans la chambre avant de les déposer sur le lit et de les lover dans un nid de couvertures. Sa main palpat délicatement l'aile de son fils, et il vit avec soulagement que la balle n'avait pas touché d'os. Elle était même toute proche de la "sortie". Ca ne serait pas long de la retirer. Et cela pouvait attendre demain...

Le jeune homme revint dans le sallon et vint s'accroupir devant Eden, passant tendrement une main sur sa joue.

- Je préfère te voir en larmes qu'en colère tu sais ?... Vouloir les venger, ça va juste vous faire du mal... et ça ne les ramènera pas. (il l'attira doucement contre lui) Laisse-moi faire quelque chose pour ton dos... tu veux bien ?

[*soupir* une aprèm pour poster un truc aussi m*rdique... désolée T^T Je suis shoutée jusqu'à l'os avec ces *censurés* de calmants T_T]

[ Ton post est très bien, ne dis pas ça ! Efficace, sans surplus ! ^^ ]

Le petit Willem n'avait pas vraiment su répondre à son père, le coeur encore trop saigné à vif pour réellement accepter qu'il ne fallait pas généraliser la vision assassine qu'il avait de la race angélique. Préférant rester tout contre son père et son frère, il finit par s'endormir peu après Kaliel... et fut donc couché avec amour par Vagem dans un mont de couvertures... qui parvint même à arracher un sourire à Eden : c'était tout de même mignon tant de douceur. Instinct paternel qui se développait ?

-J'imagine... qu'ils sont partis pour dormir un bon moment vu la vitesse à laquelle ils ont... piqué du nez. C'est bien... c'est toujours ça de pris...

Allongée en travers du futon, la jeune hybride tourna quelque peu le regard en direction de Vagem : sa blessure lui faisait un peu moins mal... et saignait un peu moins. Elle posa néanmoins la tête sur les genoux de son frère, lui présentant ainsi son dos afin qu'il puisse dispenser les premiers secours comme il le désirait. Et puis... c'était plus agréable de parler ainsi installés...

- Je préfère te voir en larmes qu'en colère tu sais ?... Vouloir les venger, ça va juste vous faire du mal... et ça ne les ramènera pas...

- ... Je devrais faire quoi...? Me dire "tant pis" ? Ils ont... ils ont tué Ellan... Nelly... de manière affreuse ! I...ils les ont utilisé ! Et pour... ne rien gâcher à l'horreur... ils ont tiré sur Kaliel ( En effet, elle ne se rappellait pas que la balle dans l'aile de son fils était de son fait... et tant mieux dans un sens )... ils ont...essayé de te couper en rondelle ! Ils ont essayé.... de m'enlever les trois seules personnes importantes qu'il me reste à présent... ( elle se remet à sangloter ). C'est plus...plus que je peux le supporter ! J'ai...j'ai réussi à m'y faire...pour maman... pour mes ami(e)s d'enfance...pour Yamcha...Cybèle... M...mais je peux plus ! Tu comprends...? Je suis à bout ! A...a...a...

Elle préféra se taire, pour ne pas éclater en sanglot comme précédement, préférant mordiller sa lèvre inférieure plutôt que d'hurler et de réveiller ses enfants qui n'étaient déjà que trop éprouvés : incroyable comme elle pouvait se sentir mal... ses sentiments étaient entremélés, formant un chaos sans nom. Elle souffrait davantage qu'en 177 ans de vie... à cause de la mort d'Ellan, de celle de Nelly, de ce qu'allaient devenir ses enfants, de Vagem.... Ah, Vagem ! Elle se battait avec le feu qui la dévorait petit à petit depuis qu'ils s'étaient revus... et elle sentait que sa raison commençait à fléchir, alors que son mari venait de mourir ! Chose qui la dégoutait profondément... ou plutôt, elle SE dégoutait profondément. Le mari et le frère, l'amant et l'aîmé... alors que le premier était mort, le second gagnait de plus en plus d'importance ! Trop même... trop en ces moments de peine !

-Huu... ne t'embêtes pas...ne fait qu'un bête bandage...ça se soignera tout seul...

Elle prit la main de son aîné dans les siennes, pour y poser sa joue chaude et humide : elle était toujours aussi grande et douce... rassurante comme il y avait 7ans. La sensation d'apaisement qui l'auréolait lors de ces moments calmes était toujours aussi vive... ça apaisait la douleur pendant quelques instants, et cela valait tout l'or du monde... ne plus avoir mal. Elle ne voulait que ça, ne plus avoir mal...

- ( Elle étouffe un sanglot ) Tu...tu .. dans le fond... es resté égal à toi même en... en sept années... ( elle sourit tant bien que mal entre deux larmes ). Toujours...le..."ptit Vag'....". Restes avec moi...par pitié...

Elle se sentait si bête de dire ça ! Mais au même titre que son frère avait besoin de morphine, il lui semblait à présent tout aussi évident qu'elle avait besoin de sa présence... s'en était vital ! Une dépendance toute aussi dangeureuse qu'à la drogue, et peut-être même plus malsaine, surtout dans de telles circonstances. Eden n'était certaine que d'une chose : elle avait mal à en mourir ! Mal à s'ouvrir les veines sur l'instant, à s'emparer de son arme et à se tirer dessus sans préavis, mal à s'empoisonner avec les herbes qu'elle avait sur elle... un mal insuportable qui la pourissait de l'intérieur, et dont son frère était - à ses yeux- le seul remède ! Elle ne réfléchissait plus, ne désirait plus que s'abandonner à sa"médicamentation"... s'abandonner aux bons soins de son jumeau...
Il fallait que ça cesse !

-Reste avec moi... me lâche plus par pitié, reste, reste reste... serre moi à m'en exploser la colonne vertébrale...je te veux, toi et tout ce que tu es...tout ce que tu représentes...

Elle planta son regard désespéré dans celui de son aîné, comme pour le suplier de tout simplement là... enfin... je ne vais pas vous faire un dessin. Elle voulait oublier totalement, mettre de côté le dégout qu'elle ressentait en raison de ce qu'elle pouvait souhaiter en dépit de la mort d'Ellan... puis se redressa doucement, pour passer ses bras autour du cou de Vagem...
Elle l'embrassa d'abord tendrement, puis de manière plus insistante... telle une bête se jetant sur une source ! Cependant, aussi "insistante" pouvait-elle être, elle n'en perdait pas tout de même un profond respect pour la personne de son frère... alors que sa main glissait tout doucement du visage au cou, puis bien plus bas...

( Hrp : désespérée ?! Naaannn... Banananight powaaa ! XD )

Et c’est dans ce fantastique climat ou la température commençait à monter, monter, monter… Et monter, que je me décidais finalement à arriver chez Vagem avec mon tact et ma douceur habituelle…
Vous vous demandez ça veut dire quoi ?
Ca veut dire que je défonce la porte, du moins que je l’ouvre violement d’un coup de pied dedans, mais doux le coup de pied car ça fait trois nuit que je n’ai pas dormis et je suis mort de fatigue, car les gonds et la serrure déconnent et je n’aime pas m’acharner dessus, et que je rentre comme si de rien n’était et comme si j’étais chez moi… Ce qui est un peu le cas tout de même donc je n’ai pas de scrupule.
J’entre, passe directement au salon sans faire gaffe à quoi est occupé Vagem, de toute façons je suis tellement mort que même si je voulais je ne remarquerais pas, du moins ne comprendrait pas, ce qu’il fait et quand je le remarque finalement assis en travers du futon avec une fille au cou, j’ai un grand sourire et finit par dire.

« Bonjouuuuuur Vagem, j’t’apporte ta dose de morphine pour la semaine, j’espère que je t’ai pas trop fait attendre ! »

Et de noter la présence de la fille après cinq secondes.

« Oh, et bonjour mademoiselle, je ne vous avais pas vu excusez moi ! »

Et de rester tout sourire malgré le fait que leur position est quand même pas très, très, très net ni autre choses du genre, je finis par plonger la main derrière mon genoux et en sort la fiole de morphine avec des seringues stériles pour être sûr qu’il en réutilise pas, je ne suis pas fou, il manquerait plus que cela et je suis bon pour le faire hospitaliser alors déjà que c’est pas fameux…

« Tient, y a tout, normalement tu en as assez pour tenir jusque à la fin de la semaine, autant en seringue qu’en morphine… »

Et la, le cerveau qui recommence à marcher pendant cinq secondes mais toujours pas assez pour que je remarque que je gène ou dans quoi je viens de faire irruption.
Je finis par dire en baillant doucement, main devant la bouche tandis que j’ouvre ma veste que j’avais fermé vu le froid ambiant, je dénoue mon écharpe en même temps et libère mes cheveux du carcan que le col et l’écharpe leur imposait en les soulevant un peu pour qu’ils retombent dans mon dos en douceur.
Regardant l’aile de la demoiselle puis son dos assez découvert je note qu’elle m’a l’air blessée assez sérieusement… Attendez, AILE ?

« Ouuuuh… Je crois que je vais aller me faire un café la, ouais, un café… Ou deux… »

Nouveau regard vers son aile et son dos, tout deux salement amochés à ce que j’en vois, brr, c’est vraiment pas beau mais pas beau du tout, du tout cela, mais alors vraiment pas…

« …La cafetière sera pas suffisante je crois en fait… »

Et de me diriger vers la cuisine aussi vite que je peux, faisant tourner mon écharpe autour de ma main droite, une fois dans la cuisine j’ouvre le réfrigérateur et vérifie ce qu’il y a dedans…
Alors, périmé, périmé, périmé, périmé, périmé… Oh, un litre de lait pas périmé, putain le miracle, mon Dieu merci !

« Ouaaaaaaaaaaais, j’vais pouvoir me faire un café au laiiiiit ! »

Et de brancher la cafetière, en enfilant des gants en caoutchoucs tellement j’ai peur de me prendre un coup de jus vu l’état de l’installation électrique de cette merde qui sert d’appartement, des années que je veux le faire rénover, j’avais pas prévus que j’y installerais quelqu’un avant d’avoir fait les travaux, et cela m’emmerde beaucoup… Enfin on fait avec…

« Booon, ou il a mit le café, le café… »

Et de chercher dans le bordel de la cuisine en cherchant le café, quand je l’ai finalement trouvé, je me prépare… Un café, bouillant, avec une pointe de lait très légère… Et je l’avale cul-sec.
Puis un deuxième, un troisième, et un quatrième viennent rejoindre le premier dans mon estomac, finalement, je m’essuies les lèvres et pose ma tasse dans le lavabo, et c’est la que mon cerveau repasse en mode ‘Marche constante’… Et que je réagis à la position de la demoiselle quand je suis arrivé…

« Ouh… La gaffe… »

Je reviens dans le salon, la main droite derrière la tête, l’air gêné, mais TRES gêné, et je finis par dire en souriant à moitié.

« Vraiment désolé de vous avoir dérangez vous deux, ce n’était ABSOLUMENT pas voulus hein, j’vous jure !
Vous pensez bien, j’aurais su j’aurais pas venus, j’aurais plutôt attendus demain pour venir apporter tout cela ! »

Gros sourire gêné, le retour…
Ce qui ne m’empêche pas de dire en même temps, la fatigue aidant à ne pas avoir de logique dans le suivis des phrases…

« En passant Vagem, y a que des trucs périmés dans ton réfrigérateur merde, tu ne peux pas faire gaffe c’est toujours moi qui m’occupe de remplacer tout… »

Et la, je note la position de la main de la fille et lève les yeux au ciel en sifflotant…
Sye Dayma, incruste professionnel, vous m’avez demandé m’sieurs dames ?

« Hm… Euh… Je devrais p’tet me présenter ? »

[Message assez naze, c'esr le premier et je dois me mettre dans le personnage, en espérant que la suite sera mieux... ^^']

[Je le trouve vide, celui que j'ai fais avant...]

Ses larges mains s'étaient doucement mises au travail, remontant lentement le haut de sa soeur pour dégager la plaie, la nettoyant avec tendresse avant de commencer à désinfecter. L'atmosphère était douce, emplit d'une impression de sérénité qu'il n'avait pas ressentit depuis longtemps. En fait... malgré tout ce qui arrivait, il se sentait terriblement calme.

- ... Je devrais faire quoi...? Me dire "tant pis" ? Ils ont... ils ont tué Ellan... Nelly... de manière affreuse ! I...ils les ont utilisé ! Et pour... ne rien gâcher à l'horreur... ils ont tiré sur Kaliel ( En effet, elle ne se rappelait pas que la balle dans l'aile de son fils était de son fait... et tant mieux dans un sens )... ils ont...essayé de te couper en rondelle ! Ils ont essayé.... de m'enlever les trois seules personnes importantes qu'il me reste à présent... ( elle se remet à sangloter ). C'est plus...plus que je peux le supporter ! J'ai...j'ai réussi à m'y faire...pour maman... pour mes ami(e)s d'enfance...pour Yamcha...Cybèle... M...mais je peux plus ! Tu comprends...? Je suis à bout ! A...a...a..

Sa main caressa doucement le dos de sa soeur, apaisante.

- Chuut... je comprends...

Ses doigts remontèrent caresser les cheveux.
Il n'aimait pas la voir comme ça... il aurait préférer la voir pleurer et hurler plutôt que la savoir nourrir des désirs de vengeances. Ca n'était pas une vie... pas pour elle, pas pour les enfants. Plus pour lui ?...
L'Hybride fut sortit de ses réfléxions par le contact de la joue d'Eden sur sa main.

- ( Elle étouffe un sanglot ) Tu...tu .. dans le fond... es resté égal à toi même en... en sept années... ( elle sourit tant bien que mal entre deux larmes ). Toujours...le..."ptit Vag'....". Restes avec moi...par pitié...

Ces mots s'enfoncèrent en lui comme une lame, lui arrachant un frisson qui lui hérissa les cheveux sur la nuque. Elle ne pouvait pas imaginer à quel point il était... différent. Mais peut-être que cela valait mieux ? Oui... il valait mieux qu'elle l'ignore. Vagem se pencha doucement sur sa soeur qu'il enserra dans ses bras, la berçant un peu avant de reprendre ses soins sans un mot, machoire trop crispée pour lâcher autre chose qu'un "Je reste là, ne t'en fais pas..."

-Reste avec moi... me lâche plus par pitié, reste, reste reste... serre moi à m'en exploser la colonne vertébrale...je te veux, toi et tout ce que tu es...tout ce que tu représentes...

- Eden...

Il ne comprit pas tout de suite ce qu'impliquaient ces mots, quand à ses gestes... il lui fallut 30 bonnes secondes avant de réaliser ce qu'ils étaient en train de faire. Trente secondes probablement trop longue puisque la main d'Eden descendait déjà en dessous du seuil du permissible.
Non... elle était perdue, émotionnellement brisée, elle venait de perdre l'homme qu'elle aimait... même s'il avait envie de la serrer contre lui et d'accepter, de retrouver les sensations d'autre foi, il ne pouvait pas faire ça. Il ne pouvait pas la laisser commettre une erreur aussi énorme... elle risquait d'avoir trop de regrets par la suite.
Sa main immobilisa doucement celle de sa soeur et il repoussa sans brusquerie le corps chaud pressé contre le sien.

- Non... Eden... (sa main libre caressa le visage qu'il aimait tant) il ne faut pas... ne fait pas quelque chose que tu vas regretter.

Ce fut sur ces entre-faits que Sye débarqua sans prévenir, le faisant sursauter violement au bruit de la porte qui s'ouvrait à la volée. Avant même d'avoir comprit qui se trouvait là, l'Hybride avait appellé son épée auprès de lui, prêt à se battre, un bras subitement passé autour de la taille de sa soeur.
Mais le reste le laissa trop estomaqué pour qu'il puisse réagir.

- Sye...

Son regard suivit les allés et retour du médecin qui... ne semblait pas avoir calculé la situation, s'incrustant comme une fleur en annonçant qu'il apportait la dose de morphine nécessaire au jeune homme avant de se balader dans tout l'appart, visiblement dans le coltar complet.
Lorsque l'Humain décida enfin d'allumer son cerveau, il revint, géné, pour s'excuser, signaler que le frigo était plein de trucs pas frais et... suggérer judicieusement le fait qu'il devrait peut-être penser à se présenter.
Vagem se détendit un peu, un fin sourire sur les lèvres.

- Tu pourrais frapper avant d'entrer..., murmura-t-il, un de ces quatre, je vais te passer mon épée dans le ventre en te prenant pour quelqu'un d'autre.

Son regard se posa sur Eden. Il ne parvenait pas à savoir si la jeune fille était stupéfaite, apeurée, ou tout simplement hallucinée de voir un hurluberlu pareil se taper l'incruste dans l'appartement au moment "crucial".
Enfin... quand Vagem y repensait, on pouvait dire que Sye venait de lui "sauver la mise". Encore une fois...

- Eden... Je te présente Sye Dayma, le propriétaire de... ça (il désigna l'appartement) et l'homme qui m'a sauvé la vie après ma fuite du niveau 1... Sye... voici Eden. Ma... soeur jumelle.

Le jeune homme rougit légèrement et pour la première fois de sa vie remercia son incapacité à se débarrasser de ses cheveux longs : ils lui cachaient plutôt bien les joues !
Il avait déjà parlé d'Eden à Sye... mais sans jamais préciser leur lien de parenté.
Hem... plus important :

- Tu as ta trousse de soins sur toi ?

Eden ne put s’empêcher d’être surprise par la réaction de son frère, même si elle s’en doutait probablement en son fort intérieur. Il ne l’aimait plus… oh oui, il ne l’aimait plus ! Du moins, c’était ainsi qu’elle avait interprété son refus , et non comme un geste d’amour et de respect : Elle était bien trop brisée pour se rendre compte de cette chose, pourtant des plus évidentes ! Elle sentait son corps se figer, se refroidir, se craqueler… non, il n’était même pas possible de décrire les sentiments qu’elle pouvait à présent connaître. Trop violents, trop personnels…

- …

Elle aurait voulu sourire, répondre qu’il avait raison, s’excuser… mais rien ne voulait sortir. Ses lèvres tremblaient, les larmes continuaient de couler sur ses joues pâles mais en silence cette fois : son esprit s’était comme évadé de son corps pour errer dans un monde vide et froid, triste également. On aurait pu lui hurler les pires insultes, la secouer, la frapper qu’elle n’aurait pas réagi pour autant… tel un pantin désarticulé, Eden restait face à son jumeau, sans sentir qu’il la tenait à la taille, n’ayant rien en tête sinon l’envie de s’éloigner…

S’éloigner…fuir, ne pas rester dans cet environnement si froid… ne pas croiser le regard de Vagem qui la poignardait davantage à chaque seconde. Trouver un prétexte, n'importe lequel !

-Je crois… que je vais aller me passer de l’eau sur le visage… il faudra s'occuper de l'aile de Kaliel aussi...

L’hybride ne percuta même pas la présence de Sye, c'était dire son trouble ! Elle se redressa avec difficulté, et tituba jusqu'à la salle de bain dont elle ferma le verrou avant de limite s'écrouler sur le vieux lavabo blanc, seule tache claire dans cette salle... plutôt peu hygiènique sur quelques points. Mousses sur les murs, araignées... mais ce fut à peine si elle le remarqua sur le moment. Ouvrant le robinet d'eau froide, elle se rafraîchit le visage, afin de se réveiller, pendant trois bonnes minutes, puis redressa la tête en direction du petit miroir mural qui ornait le triste mur : le visage qu'elle vit alors lui sembla bien étrange. Jeune de par ses traits, mais sur lequel semblaient néanmoins peser bien des années... son teint habituellement blanc était gris, ses cheveux étaient ternes... et que dire de ses yeux, habituellement éclatants, qui n'avaient à présent plus que la morte splendeur d'une bille de terre ?

** Ellan...**

Sa main vint caresser la froide surface du miroir, tandis que les larmes cessaient petit à petit de couler le long de ses joues : elle n'arrivait même plus à se repérer, à comprendre ce qu'il s'était passé ! Après avoir assimilé le fait que son mari était bel et bien mort, voilà que le doute revenait la submerger : peut-être qu'Ellan allait faire comme Vagem ? Attendre sept années avant de se présenter à elle ?!
Non... c'était une idée stupide, elle l'avait bien vu lors de l'attaque. Baignant dans son sang, la tête à moitié arrachée du reste du corps... il n'était plus vivant. Mais elle ne pouvait pas croire qu'il était mort...

** Pourquoi vous m'abandonnez tous...? D'abord toi, puis Vagem. Qu'est ce que j'ai fais de si terrible pour que vous me boudiez comme ça...? **

Les épaules de l'hybride se mirent à trembler, comme si cette dernière contenait un fou rire : ça ne pouvait qu'être une plaisanterie, bien évidemment ! Il y avait à peine quelques jours, ils étaient encore tous ensembles chez eux, à s'amuser de choses stupides comme le faisaient toutes les familles humaines... elle se trompait forcément ! Son mari ne POUVAIT pas mourir de cette manière, il ne POUVAIT pas les laisser, ses enfants et elle, dans un monde où ils n'auraient aucune chance de survie en raison de leur sang hybride... il lui avait promis ! Il lui avait promis de toujours veuiller sur eux ! Et jusque là encore, il ne lui avait jamais menti...
Pourtant, il n'était pas là.

** Sans vous, je ne peux rien faire... **

Elle ne contrôlait à présent plus rien, laissant finalement la folie et les idées fausses prendre le dessus sur la raison : le désespoir était tel qu'en plus d'occulter la vérité, il faisait s'effondrer petit à petit les derniers fragments de logique qui subsistait chez la jeune veuve : empoignant avec force le poignard de Vagem, elle examina longtemps la lame nette et tranchante à la lumière du petit néon fixé au plafond...
Puis, sans crier garre, sa main dit un ample mouvement au dessus de son poignet gauche pour lui trancher la veine avec une assurance qui faisait froid dans le dos...

- ...

Aucun cri ne s'échappa d'Eden, à qui les forces manquaient ... mais elle n'en ressentit pas moins une vive douleur, qui la ramèna avec une efficacité incroyable dans le monde "des vivants". Ses yeux vides s'enflammèrent subitement, ses pensées se remirent en rang, ses idées se faisaient de plus en plus clair tandis que son sang coulait en une fine cascade sur le carrelage autrefois bleu...
Puis son regard se posa sur son poignet, et son corps entier se figea?

- ... a...a...a...ah ?!

Le hurlement qui sortit des lèvres d'Eden à cet instant fut sans doute audible jusqu'au palais d'Hua Mei ! A présent totalement éveillée, l'hybride, terrorisée devant son audace, ou plutôt sa bétise, s'était roulée en boule avec panique dans un coin de la salle de bain, à regarder le sang couler...
SON sang couler...

- K...K...K...Ka...W...Wi...

Les noms de ses enfants furent les premier à lui venir en tête : Dieu ! Mais qu'elle mouche l'avait donc piqué ?!!!! Ses enfants étaient encore en vie ! Encore en vie !! Et les abandonner serait la meilleure manière de se faire détester d'Ellan jusqu'à la fin de ses jours ! Ce n'était pas ce qu'elle souhait, loin de là !

** Ils vont me détester... ils vont me détester.... ils vont me détester eux aussi ! **

- ELLAN !!!!!!!! ELLAN MON DIEU JE TE JURE QUE CE N'EST PAS MOI !!! CE N'EST PAS MOI QUI AIE FAIT CA !!! CE N'EST PAS MOI !!!!!!

Ses supplications finalement étaient passées du stade de simple murmures dans ses pensées nébuleuses à de véritables cris de douleur, de panique... enfin bref; à des choses moins réjouissantes. Trop terrorisée et affaiblie par sa précédente perte de sang pour bouger , Eden resta prostrée dans son coin, à regarder le sang couler et couler dans savoir quoi faire, sinon pleurer et crier...

Ses enfants étaient en vie, et elle ne devait pas mourir... car si elle repprochait à Ellan de ne pas avoir tenu ses promesses, elle se devait de tenir les siennes... et elle l'avait bien dit à Kaliel, elle serait toujours là pour les veiller...

Je continuais doucement d’émerger sous l’influence de plus en plus puissante de la dose de caféine pure, ou presque du moins, qui se répandait doucement dans mon sang, inondant les synapses nerveuses et les bloquant, enfin cela ça aurait été le cas si j’avais pris une dose de morphine ou de drogue diverse, dans le cas présent ce n’était qu’une stimulation continue des dites synapses, mais passons donc la dessus.
Finalement, j’entend Vagem me dire qu’il faudrait que je songes un jours à prévenir quand j’entre sans quoi je risquerais de me faire planter une épée en travers du ventre, si vous voyez ce que je veux dire, c’est pour cela qu’après trois secondes de réflexion, ce qui est énorme disons le tout de suite, je finis par répondre doucement.

« Voyons, Vagem, tu sais bien que je suis TOTALEMENT incapable de prévenir quand j’entre, si je frappe, le bois de la porte explose sous le coup, si je sonne, je me prends un coup de jus, alors non je préfère entrer en ‘douceur’ en frappant à coup de pied dans les gonds et la serrure… »

Et de faire un gros, gros, gros, sourire, le genre de sourire pas honnête du tout, du tout, du tout, mais qui a l’air d’être naturel chez moi, un grand sourire plein de pureté… Ca fait peur, j’vous jure, quand on cumule avec le fait que mes yeux se ferment presque seuls et que je bailles comme c’est pas permis de bailler au rythme d’un bâillement par tranche de quarante secondes.
Je continue, souriant encore et toujours.

« Et puis… Tu réagirais assez vite pour voir que c’est moi et pas me planter non ?
Je serais réellement déçu si tu me plantais ton épée la dans le bide, vraiment… Je crois que j’aurais VRAIMENT mal. »

Finalement, il commence à me présenter avant de me montrer la demoiselle qui était en train de… Euh… Mener une attaque frontale dont le résultat m’avait l’air assez incertain et dont la raison était… Euh… On ne peut plus claire héhéhé…
Hm…
Quand il cite mon nom, j’porte le majeur et l’index de la main droite à mon front dans une genre de parodie de salut militaire, le truc qui fait vraiment pas sérieux quand on sait que je fais VRAIMENT pas soldat…
Je l’entends préciser que je suis le propriétaire de CA, et alors, riant un peu, je finis par répondre, en continuant de bailler une main devant la bouche.

« Ca fait DEUX MOIS que je te proposes de venir crécher chez moi Vag’, pour que je puisses faire rénover l’appartement pour qu’il soit au norme, tant matériel que meuble, la plomberie, l’électricité, l’isolation, les vitre, TOUT est à refaire… Et tu le sais. »

Finalement, il précise que c’est Eden… Et que c’est sa sœur jumelle aussi…
Au début, je ne réalise pas, juste un sourire banal, le temps que mes neurones se mettent en ordre.

« Oooooh, c’est vous Eden !
Ravis de vous rencontrez ! »

Et je la vois passer à côté de moi sans même m’avoir écouté ni regarder, eh bah au moins, on ne peut pas dire que je ne sois pas discret hein !
Elle précise tout de même qu’elle va se passer de l’eau sur le visage et qu’il faudrait s’occuper de l’aile d’un certain Kaliel.
Kaliel, il m’en a déjà parlé aussi je crois, je ne sais plus trop, mais ça sonne enfantin comme nom, un enfant peut-être, mais ou, je le vois pas la… Bon, j’demanderais plus tard…
Finalement, les deux neurones concernés par l’information capitale apprise il y a peu, c'est-à-dire « Eden + Jumelle », se connectent ensemble, et d’un coup j’ai une réaction, ouais, enfin une !
Je le regarde droit dans les yeux, et d’un ton le plus calme, gentil, doux, et tout, je dis…

« …T’aurais pu me le dire avant que c’était ta jumelle et qu’elle te ressemblait, j’aurais remarqué et su cela, bah je vous aurais encore moins dérangé, merde alors ! »

Inceste ?
Keskecéça ?
Ne connais pas moi…
Oui, oui, je suis vraiment une personne très… Euh… Spéciale dans sa façon de voir les choses, mais j’y survis assez bien !
Bref, quand il me demande si j’ai ma trousse de soin, je réitère le signe de tout à l’heure en ouvrant totalement ma veste, montrant la trousse à pharmacie dont la lanière est fermé dans mon dos et la trousse à ma jambe, bien sûr que oui que je les ai, TOUJOUR !

« Comme tu le vois Vag’, comme tu le vois… Je l’ai toujours sur moi, tu le sais…
Mais pourquoi cette question, et si j’avais voulus venir, comme cela par hasard et sans ma trousse, t’aurais fait quoi, si tu me préviens pas par téléphone que t’as besoin de moi, je peux pas savoir, j’aurais très bien pu ne pas venir ! »

Je le regarde cinq secondes, ses yeux surtout, et j’émets un sorte d’éclaircissement de la gorge, vous voyez, un peu genre « hmph… », je dis alors, un peu gêné et tandis que ma main droite retrouve le chemin de l’arrière de mon crane.

« Laisse moi deviner, tu as téléphoné hein ?
… »

Je vois une fois encore à son regard que OUI, il a téléphoné… Oups… Pas cool…
Je dis alors, cherchant à m’excuser un peu, enfin réellement un peu car je baille à moitié en le disant ce qui m’ôte toute crédibilité d’un seul coup, pas cool de bailler…

« Désolé, je suis pas rentré chez moi depuis trois jours, alors j’ai pas vérifié le téléphone et le répondeur… »

Mais je n’ai pas le temps d’aller plus loin qu’un gigantesque hurlement que l’on a bien du entendre jusque à l’autre bout de la ville, SI CE N’EST PAS PLUS, retentit, je me bouche les oreilles un instant, et voila que ça recommence, je réussis à reconnaître la voix de la dite Eden en même temps qu’une phrase, un truc qu’elle n’aurait pas fait et qu’elle le dirait à un certain Ellan… ouais… Je suis bien avancé avec ça.
Je regarde Vagem d’un air un peu interrogatif et dis d’un ton très sympathique, mais comportant une question qui n’en est que plus visible.

« Mais bien entendu, tu m’expliquerais tout à l’heure quel est tout ce bordel n’est-ce pas ! »

Puis, je tourne le regard vers la porte de la petite salle de bain et regarde le pas de la porte en bas, je vois un fin filet de sang coulé, vu la couleur et le peu de sang qui coule, j’en déduis déjà qu’elle a essayé de se suicider, mais qu’elle n’a vraiment pas su s’y prendre, je suppose qu’elle a essayé de se couper le poignet, rah, tous les même, QUAND comprendront-ils que CA NE MARCHE PAS !

« Je crois que ta Sœurette vient d’essayer de se suicider Vag’ !
Mais t’en fait pas, elle est pas prête de mourir la. »

Gros sourire en disant cela, oui, je sais, je ne suis pas net, mais la fatigue en plus de tout, et bien moi, je réagis plus normalement… Enfin encore moins que d’habitude, hm…
Je finis par prononcer quelques mots.

« Bon, je vais me re-préparer un café et je m’occupe d’elle, mais c’est bien pour toi… »

Je me dirige calmement vers la cuisine, elle n’est pas prête de mourir de toute façon vu le débit de sang dans les poignets, et je me resserre un café ENCORE plus serré que les précédents, une fois cela fait je me dirige vers la salle de bain avec ma tasse dans une main, je me positionne devant la porte et buvant en même temps j’envois un coup de pied dans le bois de la porte, enfin plutôt dans la serrure, qui vole et s’écrase de l’autre côté emportant avec elle le loquet… Je souris et pousse la porte, regardant ou elle-est.
Bien, dans le coin.
Je m’installes contre la chambranle branlante, sirote mon café, et finit par dire.

« Bon, tu m’excuses mademoiselle, je finis mon café et je m’occupe de toi, je suis trop mort pour faire un truc la ! »

Et de finir mon café, poser la tasse dans l’évier, et finalement m’approcher d’elle en évitant de glisser sur le carrelage rouge, je lui soulève la tête en prenant son menton entre le pouce et l’index, et je fais un signe de dénégation en hochant la tête de droite à gauche…

« Tut, tut, tut… Vraiment désolé pour vous, mais non, si vous voulez vous suicider fallait pas faire comme cela, vous auriez du couper au niveau du creux du coude, bien plus profond, et mettre la coupure sous l’eau chaude…
Bon, on va soigner cela d’accord ?
Vous avez pas le choix de toute façon. »

Je relâche sa tête, et prend son poignet gauche dans ma main, remontant un peu la manche, j’observe la blessure un instant, et sifflote en même temps du Johan Strauss premier du nom, j’ouvre ma trousse à pharmacie de la main gauche et en sort un désinfectant et un coagulant, je verse sur du coton et applique doucement sur la blessure, cherchant à nettoyer les abords pour pouvoir recoudre.
Quand je vois, je siffle une mesure fausse, c’est vraiment mal coupé, beurk…
Je prends un flacon de cachet dans ma trousse, en sors deux et lui tend.

« Avalez cela, sinon quand je vais suturer vous aller VRAIMENT souffrir à mort… »

Il y avait bien un léger anti-inflammatoire et un très léger anesthésiant local dans le désinfectant, mais pas de quoi supprimer la douleur.
Je sors du matériel de suture de ma poche/trousse à pharmacie et je continue de siffler doucement…
Je finis de désinfecter la blessure et pose un garrot pour éviter que le sang salope tout ce que j’ai déjà fait, je vérifie qu’elle a bien avalé les deux cachets et j’attends deux minutes qu’ils aient fait effet, et je commence à suturer tout cela, le plus dur c’est de faire en sorte que les veines déconnent pas, bouarf…

« Franchement, quelle idée… J’espère que vous sentez pas trop parce que bon, c’est pas génial comme anesthésiant ce que je vous ai filé… »

Et de continuer doucement à recoudre tout cela, quand j’ai finis, je coupe le fil dégradable, il sera disparus d’ici une dizaine de jours, cela devrait suffire normalement…
Je prends alors du bandage, mais re-nettoie tout de même avant, et donc je bande la blessure en entourant bien avant et après le lieu de la future cicatrice, en faisant en sorte de ne pas trop serrer, juste ce qu’il faut, je me relève, me dirige vers l’évier et fout l’eau chaude, je me nettoie les mains, regardant le sang couler dans l’évier et disparaître dans le siphon, marrant…

« Finis… »

Et de continuer à sourire, je jette un coup d’œil par-dessus mon épaule pour voir ou est Vagem, s’il est resté pour regarder ou autre…
Je continue de siffler ma valse en souriant, je crois que je me suis bloqué les zygomatiques…
Encore heureux qu’elle était trop choquée pour oser objecter mes ordres d’avaler les pilules, j’aurais eu l’air con à la forcer à avaler n’empêche… La, je pense qu’elle va légèrement avoir bien mal au poignet… Hé oui.

[J’ai que dalle trouver sur comment soigner une blessure de ce genre, donc, improvisation total ! >_<
Ca devrait aller je pense.]

[X3 Merci Yann de m'avoir donné l'idée qui va suivre =_= pasque j'étais vraiment collée là... >_>]

Il avait poussé ce qu'on pourrait clairement appeller un soupir désespéré lorsque Sye s'était lancé dans les réponses à ses questions. Il les connaissait toutes plus ou moins par coeur à présent, cependant, il ne pouvait s'empêcher de faire encore et toujours les mêmes remarques. Qui sait ? Peut-être qu'à la longue il parviendrait à quelque chose ?

« Ca fait DEUX MOIS que je te proposes de venir crécher chez moi Vag’, pour que je puisses faire rénover l’appartement pour qu’il soit au norme, tant matériel que meuble, la plomberie, l’électricité, l’isolation, les vitre, TOUT est à refaire… Et tu le sais. »

Nouveau soupir...

- Je t'ai déjà expliqué pourquoi je ne voulais pas... tu prend déjà assez de risques comme ça en me louant l'appartement...

Le reste manqua de lui tirer un autre soupir du genre "mais pendez-le !", cependant il se retint, l'attention accaparée par les paroles et les actions d'Eden. La jeune femme venait de se lever, annonçant qu'elle allait se passer de l'eau sur le visage. Le ton de sa voix aurait dû l'allerter, mais son esprit eut un instant de vide, et il la laissa partir, la tête étrangement lourde. A vrai dire, il commençait à avoir de plus en plus mal au crâne et...
Un hurlement lui vrilla littéralement les tympants, faisant réagir deux choses dans sa tête : la tite alarme indiquant les crises de manque, et celle indiquant qu'il se passait quelque chose de grave. Le jeune homme tenta un mouvement pour se lever, ayant dans l'idée de projeter son corps en avant pour utiliser la gravité, mais ce fut comme s'il avait ordonné aux murs de changer de place : l'échec total.
M*rde... c'était pas le moment !!
Dans le brouillard qui commençait à teinter sa vision, il vit et entendit Sye qui passait avec son air shouté habituel tout en déclarant qu'Eden était probablement en train de tenter de se suicider mais qu'il allait se faire un café avant de faire quoi que ce soit.
S'il avait été dans son état normal, Vagem lui aurait décroché une droite... quoi que non, il se serait jeté sur la porte de la salle de bain, l'aurait défoncée, aurait "réglé le problème", puis mit une droite à Sye... bref.

Ordonnant tant bien que mal son esprit de plus en plus embrouillé, il trouva le moyen de décoller du canapé, de se trainer en chancelant jusqu'à la cuisine, de s'écrouller à moitié contre la table avant de se mettre à chercher frénétiquement la dose qu'il avait prépapré d'avance.
Impossible de mettre la main dessus.
La panique commença à enfler dans ses veines. Bon sang... si Sye n'avait pas été là... si jamais il refaisait une crise dans un moment comme celui là ?...
Sa main agitée de tremblements se referma enfin sur la seringue et il lui fallut encore une bonne dixaines de minutes pour trouver un endroit piquable au creux de son coude.
Ce fut avec un soulagement palpable qu'il sentit les tremblements, les troubles et la douleur se dissiper pour laisser place à une lucidé compléte et normale. Deux secondes plus tard il était dans la salle de bain, "admirant" un spectacle qui fit étrangement monter une colère terrible en lui.
Avant même qu'il ne comprènne son geste, sa main heurtait la joue d'Eden en une claque retentissante. Il en fut probablement autant choqué qu'elle, mais la peur et la colère étaient tellement forte qu'il n'avait pas pu s'en empêcher.
Lorsque sa voix s'éleva dans la pièce, elle tremblait de rage.

- C'est... tout ce que tu as trouvé à faire ? T'entailler le bras dans l'espoir de mourir ? Pour abandonner les jumeaux tout seul, sans leur père, sans leur mère ? Leur faire subir une seconde perte pour pouvoir fuir la douleur de la mort d'Ellan ?

Sa colère retombant aussi rapidement qu'elle était venue, il tomba à genoux et attira la jeune femme contre lui, la serrant de toutes ses forces. Caressant ses cheveux et son visage, il se mit à la berser comme il l'aurait avec l'un des garçons.

- Bon sang mon Eden, murmura-t-il, à quoi tu penses ?... Mais à quoi tu penses ?... On a besoin de toi nous... terriblement besoin de toi...

[Post de merde powa...]

La claque fut la première chose qu’Eden sentit véritablement : elle n’avait fait aucunement montre de résistance quand Sye lui avait fait avaler ses étranges comprimés, avant de lui prendre son poignet meurtri pour tenter de le recoudre… comme un mannequin sans vie,elle avait à peine entendu ce qu’il lui avait dit. Elle passait de l’hystérie à l’immobilisme en moins d’une seconde sans cesse, telle une girouette vivante qui changerait brutalement de direction au gré du souffle du vent… étrange spectacle qu’elle donnait là ! Enfin, tout cela pour dire que seule la gifle de son aîné parvint à lui remettre les pieds sur terre…

- C'est... tout ce que tu as trouvé à faire ? T'entailler le bras dans l'espoir de mourir ? Pour abandonner les jumeaux tout seul, sans leur père, sans leur mère ? Leur faire subir une seconde perte pour pouvoir fuir la douleur de la mort d'Ellan ?

-J…j…je v…voulais p…pas. J…j’ai pas aban…abandonné l… l…les enfants. C..c’ét…c’est pas moi q… qui a coupé !!!

L’angoisse de la chose était telle qu’Eden croyait réellement que la large entaille qui lui avait tant coûté de sang n’était pas de son fait ! Elle redoutait tant que les êtres qu’elle aimait se mette à la haïr que son esprit refusait définitivement d’admettre celle évidence : non, elle n’avait rien fait ! Les mouvements avaient été automatiques ou commandés par d’autres, mais ce n’était pas elle qui avait fait une telle bêtise !

- Bon sang mon Eden, murmura-t-il, à quoi tu penses ?... Mais à quoi tu penses ?... On a besoin de toi nous... terriblement besoin de toi..

- S… sans Ellan je sais r…rien faire !! Je sais rien faire !!!! JE SAIS RIEN FAIRE !!!!!

Sa phrase s’était muée doucement en un sursaut d’angoisse, de terreur et de dégoût : elle s’était toujours reposée sur les autres. D’abord Vagem, ensuite Ellan, convaincue de n’être capable de rien… alors comment allait-elle faire à présent ?!!! Comment allait-elle élever ses enfants qu’elle aimait tant, mais qu’elle conduirait sans nul doute au malheur quand elle voyait ses minables compétences ! Elle avait peur, si peur !!! Un peu comme si elle se trouvait face à une falaise, et savait que le seul mouvement qu’elle était autorisée à faire pour se dégager de la vue terrifiante du vide, bouche béante ouverte sur un océan furieux, était de faire un pas en avant…
C’était ça, ou dompter le paysage effrayant qui dansait sous ses pieds. Ce dont elle ne se sentait absolument pas capable…

- T…tu m’avais juré de… de faire ce que je voulais… a…alors pourquoi tu n….ne me rends pas E…Ellan… ?

Sa main valide s’était crispée au col de Vaëm, tremblante d’angoisse et aussi blanche que pouvait l’être le visage de l’hybride, dont les yeux rougis par les larmes ressortaient comme deux pierres précieuses au milieu d’un collier au métal abîmé.

-V…vous êtes que des menteurs !!!! Tous les deux, des menteurs !!!! Pourquoi vous nous faites ça !!!!!!!!

Sa tête était mollement retombée sur l’épaule de son frère, avant que des nausées soudaines l’obligent à la tourner en direction de la baignoire dans laquelle elle vomit son repas du jour : l’angoisse sans doute, du moins était ce qu’on pouvait logiquement penser. La main posée devant sa bouche et les larmes coulant davantage le long de ses joues grisâtres, elle reprit, dans une longue complainte :

-Il est mort alors qu’on s’était disputé… alors que je lui avais reproché le fait qu’il avait cassé du…du sucre sur ton dos ! J’lui ai dis que je le détestais…e…et j’ai pas eu le temps de lui dire que c’… c’était pas vrai !! Y…y m’a pas laissé le temps de lui dire qu…que je l’aimais !!! A…alors qu’il avait promis qu…qu’il resterait toujours av… avec nous pour nous protéger…

Son estomac décida de lâcher une fois encore un peu de son contenu à la fin de sa tirade, et ce ne fut qu’après quelques minutes, passées à pleurer appuyée contre la baignoire et la tête baissée, qu’Eden revint se pelotonner contre son aînée, crispée au possible à sa chemise, l’oreille posée juste sur son cœur : pourquoi ça lui faisait si mal ?! Elle avait vu tant de gens mourir, des gens qu’elle aimait profondément… mais pourquoi ne pouvait-elle pas supporter celle d’Ellan ?!!!

-S…si tu meurs je vais mourir aussi… ( elle serre davantage ses bras autour du cou de Vagem ) Arrêtez ça…. Arrêtez ça… je ferais plus de bêtises… de te promets…mais meurs pas !!!

Elle se remit à pleurer de plus belle, jusqu’à épuisement complet : son angoisse était telle que, même dans son « sommeil » ou plutôt son évanouissement – la perte de sang n’y était pas étrangère- ses bras ne desserraient pas du cou de son jumeau...car il était certain qu’elle ne supporterait plus perte d’un être chéri, et surtout celle de SON Vagem.

Quand j'ai eu finis de la soigner, mon premier réflexe avait été d'attendre Vagem pour qu'il s'occupe de sa sœur pendant que moi, j'irais comater très sévèrement dans un coin, car c'était finis, je sentais bien que minutes après minutes, le café n'avait plus que de moins en moins d'effet.
Voilà un de mes immenses problèmes, les effets du café sur mon corps sont très rapide et efficace... Mais disparaissent si vite que cela en devient vite inutile en cas de grosse fatigue et c'est malheureusement ce que j'étais en train de subir...

« Vagou, on rediscutera du changement d'appartement quand j'aurais dormis d'accord.
Ce sera bénéfique pour la demoiselle et les enfants, tu peux décemment pas les laisser vivre ici, réfléchis... Et tu sais bien que je m'en fous de prendre des risques.
D'ailleurs, j'aurais aussi un gamin à soigner à ce que j'ai entendu? »

Je me relève de l'appuie que j'avais pris sur le mur pour contrer ma fatigue et les faiblesses qui me prenaient dans tout les muscles du bas du corps, mes jambes ne tenaient plus que par un miracle de la science que je ne saurais expliquer malgré des années d'études et de pratique de la médecine...
Et malgré tout, je souriais encore et toujours en sifflotant une valse... jusque à ce que j'arrive au dernier couplet et soit bien forcé d'arrêter de siffler, et bien ma foi, tant pis hein, si on ne me laisse plus le choix, bah j'arrête...
Je finis par me décider à partir, ne voulant pas être mêlé à cette dispute ou j'ai déjà trop pris part en assistant à la baffe...

« En attendant, quand elle se sera calmé, tu lui donneras cela, c'est un produit de mon père qui, paraît-il, aurait des effets de calmant/somnifère plus efficace que ce que je t'ai prescrit mais avec des effets sur le corps négligeable tellement ils sont minimal... Pour te dire même toi ça DEVRAIT, en théorie, pouvoir t'endormir... »

En disant cela, je lui tends un flacon avec une simple étiquette autocollante dessus sur laquelle est marqué un simple « Prototype n°87 – Calmant/Somnifère ».
Après lui avoir tendu le flacon, je me relève encore un peu, finis de me redresser, et pose ma main sur son épaule automatiquement, pour réussir à rester debout en passant à côté de lui, sinon je risque l'effondrement par terre et il sera bon pour aller me coucher quoi, j'aimerais éviter cela...

« Je... Je vais aller squatter... Ton canapé... D'accord?
Après et quand j'aurais bien... Dor... mouaaaah... mis, je verrais les gosses... »

Et de bailler de plus en plus au fur et à mesure que les paroles s'écoulent de ma bouche vers son oreille, je suis mort de fatigue, et d'ici dix minutes, je dormirais d'un sommeil de plomb sur le canapé, si je réussis à l'atteindre car rien n'est moins sûr vu mon état...
Je finis par quitter la salle de bain, jetant un regard en arrière et au sol ou les traces de sang son bien visible...

« ...Beuh... »

Et finalement, je me diriges vers le salon, passe devant la cuisine, entre dans le salon, m'approche du canapé... Et m'écroule dessus violemment, tête la première, j'ai tout le corps qui tombe d'un seul coup sur le canapé sans me laisser d'autres choix, d'autres possibilités, non, pouf, dodo l'enfant do, Sye dormira bientôt...
Et dans mon sommeil, une de mes jambes pendouille sur le côté du canapé et mon bras aussi, le côté gauche en fait, quand au droit, le bras droit est sous mon torse, la jambe droite sur le canapé au moins jusque au genou.
Et dans mon dos commencent à apparaître quatre ailes d'une blancheur immaculés, quelques plumes tombent sur le sol... Et je dors du plus profond que je peux, sans rien remarquer... Et cela peut aller loin, très loin, quand je m'y mets...

- Chut... chuut... calme-toi...

Il la bersait comme un enfant, comme il l'aurait pour Willem ou Kaliel, ne sachant que faire d'autre pour la consoler. On ne pouvait lutter contre les souvenirs et un désespoir pareil... on ne pouvait que l'endormir, petit à petit, par des caresses et de l'attention, oublier le fait que le désespoir de sa soeur renvoyait à sa propre douleur de la voir aimer à ce point un autre pour la soutenir jusqu'au bout.
Doucement, il passa la main dans les tendres cheveux gris, ne parvenant à trouver les mots pour la calmer. C'est à peine s'il entendit Sye quitter la pièce, lui laissant un flacon portant le nom très rassurant de "prototype" et qu'il posa sur le côté. Il ne savait que trop bien combien les larmes et la douleur fatiguaient. Elle n'en aurait pas besoin.

Il la laissa échapper lorsqu'elle se mit à vomir, la surveillant d'un oeil inquiet. Ses mains abimées lui caressèrent tendrement le dos. Il ne pouvait que murmurer son nom, lui dire a mi-voix qu'elle n'avait pas à s'en vouloir, et il se jura de lui rendre au moins un endroit où se rendre pour pouvoir pleurer celui qu'elle aimait à défaud de pouvoir le lui rendre lui...
Ses bras se refermèrent encore une fois sur le corps secoué de sanglots, reprenant ses caresses rassurantes qui guidaient l'épuisement des larmes et le doux oublis du sommeil.

- S…si tu meurs je vais mourir aussi… ( elle serre davantage ses bras autour du cou de Vagem ) Arrêtez ça…. Arrêtez ça… je ferais plus de bêtises… de te promets…mais meurs pas !!!

- Chuut... ne dis pas de bêtises Eden... (sa main se méla de nouveaux aux cheveux) je ne vais pas mourir...

Sa voix baissa d'un ton, bersant les prémices de sommeil qui envahissaient sa soeur.

- J'ai survécu aux Anges pour toi Amour... je ne mourrais pas maintenant, pas maintenant que je t'ai retrouvé...

Avec précaussions, il passa un bras sous les jambes d'Eden et se redressa, la tenant serrée contre lui pour sortir de la salle de bain. Le lit était occupé par les petits, restait le canapé si Sye n'avait pas...
Il l'avait fait.
Le médecin s'était endormit comme une grosse loque sur le futon sans même penser à le déplier histoire de laisser de la place pour les autres.

- =__= Mais pourquoi il dors pas plus la nuit lui ?...

Son regard fit un instant le tour de la pièce, mais il n'y avait bien sûr pas d'autres matelas ici...
Son pied heurta la jambe de la loque humaine pour la faire réagir.

- Sye bouge-toi de l... merde...

Le jeune homme recula lentement, tenant Eden plus étroitement contre lui. Bon sang... c'était quoi CA ? Depuis quand Sye avait des p*tains d'ailles d'Ange dans le dos ??
L'épée posée dans l'entrée la quitta pour venir se sangler dans son dos tandis que l'air bouillonnait doucement autour de lui. Il n'y avait aucune présence d'aura Angélique allentour, mais...

- Sye DEBOUT !

Une gifle d'air vint claquer le médecin. Il n'osait s'approcher plus, ayant peur de mettre sa soeur en danger.
Bon sang... comment avait-il pu être aveugle aussi longtemps ? Comment avait-il pu se laisser avoir et ne pas se douter que tant de gentillesse n'était pas naturelle venant d'un humain ???

Vous vous imaginez bien que fatigué comme je l’étais il y a encore cinq minutes… Et bien ce n’était pas cinq minutes de sommeil sur un canapé non déplié qui allaient y changer grand-chose… En réalité elles n’y changèrent ABSOLUMENT rien.
Je roupillais tranquillement, mes ailes dans le dos totalement apparentes bien que légèrement plié pour se conformer à la forme du canapé… C’est assez comique quand on sait qu’elles sont immatérielles les dites ailes…
Bref je dormais d’un sommeil sans rêve, noir, profond, reposant… Mais cinq minute sont tout de même trop peu, il ne faut pas exagérer… Et d’un coup, CLAC, je sens une putain de claque sur mon visage, instinctivement je recule pour amortir le coup tandis que mon écharpe commence à peine à se mettre en mouvement, et la… DRIIIIIIIIIIIING, REVEILLE TOI SYE, Y A UNE COUILLE DANS LE PATE LA !
...Et je finis étalé sur le sol dans un magnifique crash digne d'un boeing 747... Parce que la baffe m'a fait reculé, et donc quitter le canapé, et paf par terre.

« Heeeeeein… Keskisepasseici ?
Cékwoaceréveildebarbare ? »

Je me redresse, enfin à moitié c'est-à-dire que je m’assois en tailleur, croise les jambes en vitesse et pose mes mains dessus, et c’est les yeux bouffis de sommeil que je lève la tête pour regarder Vagem.
Malheureusement vu mon niveau de fatigue au dessus de ce que mon corps peut décemment supporter, les ailes N’ont PAS disparu…

« CateprendsouventdemeréveillercommeçaVagou ? »

Clarté du propos : Cinq pourcents et faut les chercher…
Je le regarde et voit son épée dans son dos, bah dis donc il est bien armé tient, il se passe quoi la, y a un Ange dans le coin ou quoi ?
Je jette un coup d’œil à droite, encore au trois quart endormi, un coup d’œil à gauche, et voit des plumes blanches, luminescente presque… Elles brillent…
J’ouvre un œil étonné et me réveille pour de bon, je me lève sans même faire gaffe que maintenant mon écharpe est sur mon bras droit, enroulée de l’épaule au poignet, je n’y fais absolument pas attention n’étant tout de même pas de première fraicheur.
Je regarde encore Vagem, d’un air intrigué, et finit par dire…

« Elles sont à qui les plumes sur le sol là, dis ? »

Et je le vois fixer mon dos, intrigué je finis par tourner délicatement la tête, doucement, pour regarder ce qu’il y a dans mon dos, et la…

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA
AAAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH !!!!!!!!!!! »

Traumatisme profond qui ressort la dis donc, le Sye est traumatisé par les ailes et les plumes dirait-on… A moins que ce soit le fait de les trouver dans son dos en réalité qui lui fasse cet effet la… Ouais, sans doute.

« MAIS CA FAIT QUOI LÀ CES MACHINES LA, ET QUATRE EN PLUS, C’EST QUOI CE BORDEL, JE SUIS PAS MORT POURTANT, J’AI RIEN FAIT DE MAL MOI !!! »

Ouais, la, je suis bien réveillé y a plus AUCUN doute, suffit d’m’écouter parler je crois…
SOS Sye en Détresse, vous avez demandé ?

« …Je te JURE sur ma vie, enfin sur mon sang, sur ma tête même si tu veux, QUE JE NE SAIS PAS CE QUE CA FOUT LA !
Je te jure que j’y suis pour rien, j’suis humain moi, juré, juré, juré !
Et puis, et puis…Euh… Selon ce que tu m’as dis, les Anges poursuivent les hybrides, POURQUOI t’aurais-je sauvé, pourquoi aurais-je soigné ta sœur, et pourquoi proposerais-je de soigner l’enfant qui est encore malade, hein, hein, hein, dis ? »

Et de chercher des arguments qui tiennent la route, ce qui est très dur quand vous paniquez à moitié déjà… Et la, je panique aux trois quarts, j’ai peur moi merde, je ne veux pas finir empalé sur une épée à la con parce que j’ai un truc dans le dos que je n’étais même pas au courant… Et une écharpe qui continue de bouger toute seule mais passons, ça je l’ai même pas remarqué… Ce qui n’est sans doute pas le cas de Vagem en fait…
Je suis foutu, finis, mort…

« Et pis attend, je risque consciemment ma vie en te proposant de t’héberger chez moi, alors FRANCHEMENT, COMMENT peux-tu imaginer que j’en veux à ta vie… Alors du calme… S’il te plait… J’y comprends que dalle non plus moi ! »

Et j’en aurais presque les larmes aux yeux parce que la franchement, j’ai un peu peur pour ma vie, attendez, vivez donc cette scène et vous comprendrez, ça impressionne… T_T
…Et ces quoi ces images de filles avec les mêmes ailes dans mon crâne la, y en a marre la, merde…

[ Je passe mon tour vu que je suis censée dormir ;) ]

- NE T'APPROCHE PAS !

Une nouvelle claque d'air renvoya Sye sur le canapé tandis que le jeune homme recullait de deux pas sans le quitter des yeux, l'air sinistre. Il n'avait pas écouté la moitié de ce que lui avait dit l'Humain, enfin, le prétendu Humain. Il ne savait que trop bien de quoi les Anges étaient capables. Certains d'entre eux, les plus acharnés, n'hésitaient pas une seconde à s'infiltrer parmis des Hybrides pour au final les trahirs et en "récolter" le maximum.
C'était comme ça que ça c'était passé avec les hangars.
Quelqu'un les avait dénoncé... et ce quelqu'un n'était autre qu'un Ange qu'ils avaient recceuillit des années plus tôt. Un volontaire infiltré...
Alors comment pouvait-il faire confiance ? Sye avait des ailes dans le dos, il pouvait très bien l'avoir soigné de manière à ce que "l'expérience" reste en vie et soit récupérée en bon état... et si possible avec les siens, pourquoi pas ?

Il sentit son estomac se contracter douloureusement.
Il ne parvenait pas à concidérer Sye comme un ennemi... mais les ailes dans son dos étaient assez équivoquent...

- Tu as... des ailes dans le dos... et tu veux me faire croire... que TU NE SAIS PAS CE QUE CA FOUT LA ????

Il avait l'impression que y'avait comme du foutage de gueule dans l'air là...
Des plumes aussi.
Mais ça...
L'Hybride recula de nouveau, cherchant à définir quelle conduite adopter. Il y avait les enfants dans la pièce d'à côté, et avec Eden dans les bras, il ne pouvait guère les défendres. Peut-être que le mieux à faire était de les réunir ? La surface à protéger serait moindre alors, et il pourrait "s'expliquer" avec Sye comme il convenait.
Puissant dans les forces données par la drogue, il soutaint le corps de sa soeur dans les airs et le fit se déplacer jusqu'à la chambre, la déposant auprès des enfants. Il espérait que l'effort qu'il faisait pour maintenir une protection autour d'eux ne se voyait pas : il ne pourrait tenir longtemps à ce ruthme, il lui faudrait régler cette affaire rapidement.

La lame de son arme crissa contre le fourreau.

- Donne moi UNE raison de te croire Sye... mais une bonne.

Sa posture était celle de l'attaque. Il n'hésiterait pas une seule seconde à attaquer. Plutôt faire une erreur et tuer un allié que de prendre le risque de mettre en danger Eden et les petits.
Son regard ne quittait pas le médecin, ses gestes, ses ailes... il attendait sa réponse, ou plutôt, son pretexte d'attaque.
Car il doutait que l'homme puisse lui donner une réponse satisfaisante.

Sbaaaaaaaaam.
Aïe à la fin, j’ai rien fait moi et voila que ça recommence et que je me retrouve à nouveau dans le canapé, mais j’en ai marre moi merde, j’en ai marre, je craque, j’ai envie de dormir, je suis fatigué, je comprends rien, d’ailleurs que ce que je fous ici bas, et puis bon sang à la fin, j’suis pas un ANGE !
JE SUIS PAS UN ANGE !

« JE NE SUIS PAS UN ANGE ! »

Oups… j’crois que mes pensées se sont exprimé un peu violemment là… Oh… Juste un peu hein…
Bref, je ne suis pas, je ne veux pas, je refuse tout bonnement d’être un Ange.
…Vous croyez quoi, ça fait des années et des années que je vis en tant qu’humain, vingt-six ans actuellement alors COMMENT voulez-vous que j’accepte le fait d’être un Ange d’un coup, tout de suite, comme ça, sans préparation aucune ?
Bah nan, je ne peux ABSOLUMENT pas faire cela, c’est bien au-delà de TOUT mes moyens mentales.
…Puis ça me dérange parce que les ailes dans mon dos bah je les sens même pas en fait, elles sont immatérielles tout comme une projection psychique, en clair… Bah en clair elles m’emmerdent royalement.
Les larmes au yeux, je continue de crier, enfin du moins j'essaye car j'étouffe à moitié dans mes pleurs en même temps... Quel sérieux.

« Ouais, j'en sais rien de ce qu'elles foutent là ces conneries d'ailes, et je te ferais dire que généralement et selon tes propres dire, les ailes d'un Ange sont UN PEU sensé être matériel... Et là c'est pas réellement le cas hein ! »

Pour preuve je me baisse à terre et essaye de ramasser une plume... Que je réussis à attraper...
Et là, hoquet de surprise, je me retourne et essaye de toucher le canapé avec la dite plume.
...Mais elle le traverse.

« ...Tu vois... A part moi... Ces plumes sont immatérielles...
POURQUOI donc aurais-je fait apparaître ces ailes avec toi dans le coin si j'étais ce que tu dis... Surtout que quatre ailes comme ça... C'est un Séraphin selon ce que tu m'as dis...
Tu crois vraiment que je pourrais masquer une énergie magique pareil? »

Je vois très bien sa soeur partir vers la chambre par un moyen sympathique, c'est cool la lévitation je trouve...
Ouais, je chiale toujours, attendez, vous croyez quoi, qui ne chialerait pas avec une arme prête à être dégainer pour LE transpercer...
Et pendant ce temps, mon écharpe continuait de progresser, se transformant peu à peu pour adopter une forme qui couvrirait bientôt intégralement mon bras, mais aussi tout mon corps d'ici quelques minutes, et dans le pire des cas elle réagirait pour protéger l'endroit visé par la lame si sa protection totale ne devait pas être finis.

« ...Une raison... Une seule raison...
...J'en ai pas, aucune, je ne peux que te répéter ce que je dis depuis tout à l'heure... »

Ajouter à cela que je recommence à bailler de plus en plus, que j'ai l'air plus shooté qu'endormit, et que je risque de m'effondrer de sommeil sur le canapé, et vous aurez toute la scène sous les yeux.
Je finis par me relever mais ne m'approche pas pour autant de lui, je reste là sans bouger, autrement qu'en tremblant de sommeil, et finit par dire.

« Si tu ne peux me croire en te basant sur notre amitié et tout ce que j'ai fait, dit, mentit pour toi...
Tue moi tout de suite, c'est que je ne suis pas digne d'être ton ami... »

Mon Dieu, voilà que je me mets à faire dans le mélodramatique, bordel on est pas tiré d'affaire là, mais alors pas du tout...
Zut.

« Je sais que je dis la vérité, je sais que tu dis ce que tu penses vrai... Partant de cette base, nous avons tout deux nos raisons.
Mais moi, je n'ai jamais eu l'intention de te trahir et de te redonner à ces Anges que tu m'as décris comme des machines à tuer cruelles et horribles... Je n'ai jamais été ni pour eux ni pour les démons...
Si tu ne peux me croire depuis le temps... Tue moi. »

Et c'est là qu'on se dit que je dois vraiment être malade, ou fou, ou masochiste... Ou... j'en sais rien...
Et c'est aussi là qu'on se dit que l'autre âme qui squatte mon corps devrait agir, réagir... Le problème étant que vu que je ne le sais pas, je peux pas le demander, d'où un cercle vicieux... Cool.

Ce furent les cris de son frère qui réussirent à la sortir de sa torpeur : Eden ouvrit lentement les yeux, prenant de lonnnnngues minutes pour reprendre ses esprits. Le monde tanguait sous ses yeux, un goût âcre et acide courrait encore dans sa bouche tandis que, de ses poignets recousus à la va-vite, le sang continuait de s’écouler avec lenteur, formant une petite flaque pourpre sous sa joue.

Elle regarda son reflet dans son sang, et constata avec surprise quel ressemblait vraiment à son frère comme deux gouttes d’eau : pourquoi cela ne l’avait pas frappé avant ? Elle n’aurait su le dire, on avait décidément de drôles de sensation quand on se sentait si mal…

** Va…gem…**

Ses lèvres appelèrent désespérément son aîné, mais aucun son ne daigna les franchir : qu’est ce qui se passait ? Elle sentait comme une grande tension , en dépit de son mal-être… une tension inexpliquée, mais qui ne lui disait rien de bon. Ca faisait des années qu’elle n’avait pas eu cette impression terrifiante que celle qui, à présent, lui étreignait le cœur… des années ! Il n’y avait qu’une explication… un danger. Elle sentait l’angoisse, la peur, la colère de son frère… et cela la terrorisait !

** Les enfants… où… ? **

Son regard glissa difficilement sur les jumeaux, qui dormaient du sommeil du juste : Kaliel néanmoins lui paru fiévreux, presque malade… sans doute la balle dans son aile. Elle essaya de se redresser, mais ne parvint qu’à s’arracher un cri de douleur, désespéré, avant de retomber lourdement sur le sol sali : elle voulait savoir ce qui se passait, savoir pourquoi Vagem semblait si tendu. Elle voulait également crier pour qu’on vienne s’occuper de son garçon, pour qu’on vienne s’occuper de ses poignets qui lui faisaient si mal…

Mais sans doute était-ce trop demander…

-Vagem…Vagem, Vagem, Vagem, Vagem, Vagem, Vagem, Vagem, Vagem, Vagem, VAGEM !!!!!!!!!!!!!!!!

( Désolée, je sais ce post est nul mais j’ai rien à dirreuhhh T__T )

Ses mains tremblaient, il ne pouvait le cacher. Son esprit demeurait partagé entre l'envie de le croire, de lui faire confiance, et la méfiance qui s'était profondément enraciné dans son coeur depuis qu'il s'était fait trahir et que tous ceux qu'il protégeait étaient tombés avec lui. Ses yeux pâles ne quittaient par l'Humain, cherchant à lire la vérité au travers des paroles et des regards. Toute la scène semblait figée, le temps suspendu, arrêté, bloqué tandis qu'ils se dévisageaient, Sye tremblant et pleurant, ne comprenant probablement pas ce qui lui arrivait, comme il le certifiait, et lui, tremblant aussi mais pour une raison tout autre, le visage aussi sec et impassible qu'il l'avait eu lors du combat sur la plage.

Lentement, ses mains s'étaient misent à bouger, seule apparement, sans qu'il ne leur donne d'ordre, se déplaçant sur la garde pour ensuite faire se mouvoir les bras et reculer l'arme en position d'attaque, légèrement inclinée ver l'arrière. Un coup de taille, un seul, au niveau des côtes, et tout serait achevé. Sans effusion inutiles, non, rien de tout cela... juste un coup efficasse.
Son corps semblait totalement indépendant de son esprit. Il se mouvait par instinct tandis que ses pensées s'engulaient dans des méandres qu'il n'avait pas envie de visiter. Car ils le remmenaient tous à une seule et même conclusion : mieux vallait éradiquer un doute que de laisse un risque.

Plus tard, lorsqu'il repensera a cette scène, il pourra dire que c'est effectivement le cri de sa soeur qui sauva le médecin. Il lui sembla que le hurlement avait littéralement brisé l'espace, faisant voler en éclat l'instant de tension qui s'était figé entre eux. Ce fut comme si un sang brûlant c'était mis à couler de nouveau dans ses veines.
D'un mouvement rapide la lame réintégra le foureau qui battait ses hanches, en travers de son dos et ses yeux quittèrent le visage de Sye pour se porter brièvement sur la porte de la chambre.

- ... Je te fais confiance Sye... je veux te faire confiance... Sye... si jamais je me suis trompé... je te jure que tu n'auras pas assez de temps à vivre pour le regretter. Viens...

Se main effleura celle du médecin lorsqu'il passa à côté de lui. Il ne souhaitait pas qu'il lui en veuille, bien qu'il l'aurait parfaitement comprit, de s'être montré aussi brutal et si peu confiant en les liens sencés les unirs. Mais il ne pouvait plus se permettre de laisser passer des risques. Plus jamais...
Ses pas l'entrainèrent jusque dans la chambre ou ses bras entourèrent tendrement le corps d'Eden tandis que ses lèvres murmuraient des mots rassurants et que ses doigts blessés caressaient tendrement les cheveux.

- Calme-toi. Calme-toi... on va s'occuper de toi... et de Kaliel... calme-toi...

Son regard passa sur les enfants et s'assombrit à la vision de la fièvre de son fils. Son coeur se mit alors à espérer que son éclat de tout a l'heure n'avait pas compromis l'aide que Sye pouvait apporter aux siens...
Il s'en voulait déjà...

Comment vous expliquez ce que je ressentais au fond de moi... Je me sentais partagé entre une crainte infinie, qui ne cessait de grimper dans des paroxysmes de plus en plus élevé, une crainte qui était en train de faire éclater toute mes barrières mentales, toutes mes résistances établies depuis des années, tout ce qui faisait de moi ce que je suis... En somme... Une crainte qui était en train de me rendre fou, totalement et complètement fou...
Entre une crainte donc, et une confiance absolue, une certitude terrible...Celle qu'il pouvait frapper, il ne réussirait pas à me tuer... Mais comment voulez-vous vous baser sur une chose pareil alors qu'une personne en face de vous vous menace d'une arme Angélique et que vous n'avez aucune protection convenable, si bien que je finis par mettre cela en arrière, l'oubliant, ne gardant que la crainte...
Un instant de silence s'engagea après ma dernière phrase, ma demande de me tuer...
Je l'avais demandé mais... J'avais peur... Si peur... Si froid... Peur...Et ça fait mal...
Limite, le seul point positif de cette scène était que la décharge d'adrénaline dans mon sang était d'une telle intensité que je ne dormirais pas avant... Vingt-quatre heures au moins...
...Fallait-il encore que je vive vingt-quatre heures...
Doucement, je vis ses mains bouger, ses bras bouger... Son sabre bouger...
Il préparait une attaque...
Ce serait sa dernière sur moi...
Celle-là, je le sentais très bien, jamais je n'y survivrais...
D'un coup, je sentis le temps se stopper autour de moi, de lui, de son sabre...
Il s'écoulait à côté, il s'écoulait même normalement autour de nous, mais non, je restais figé, tout était figé, comme si plus rien ne bougeait...
Je fermais les yeux, pleurant et tremblant, et j'attendais...
Je sentais sur moi quelque chose glisser, oui, je le sentais très bien, ça couvrait mon torse en vitesse pour protéger le sternum et les côtes... Mais j'avais vraiment autre chose à faire que de m'attarder sur ce petit détail à la con... T'façon, si je sentais, je ne ressentais pas, et donc, c'était mal barré pour réagir, très mal barré, et oui...
Bref...

« ...Au revoir... »

Ce furent les derniers mots que je prononçais, enfin, cela aurait dû être.
Des mots toutefois très symbolique, je lui disais au revoir, et non pas adieu, cela signifiait que quoi qu'il fasse, on se reverrait tout deux une fois mort...
Oui... je partais le premier, mais... Il me rejoindrait un jours, même si c'est malheureux à dire...
...Et là, ce fut la fin...
Non, je suis pas mort, bande d'abruti, juste que d'un coup, un gigantesque cri me fit rouvrir les yeux et tourner la tête inquiet vers la chambre.

« Hu. O_o »

Je retourne la tête vers Vagem, le voit rengainer, me parler, me frôler la main... Et moi... je m'effondre au sol, sur les genoux, jambes repliés de chaque côté, je chiales...

« Merci... Oh merci... Je sais pas qui... Mais merci... »

Et de chialer deux minutes, je le vois se diriger vers la chambre et l'entend parler à sa soeur...
Tient... Kaliel... Donc, y a bien un gamin...
Je me ressaisis, enfin essaye du moins, et me relève, tremblant.
Pendant un instant je pense que je pourrais fuir... quitter ce lieu... Vite... mais non, non, ce serait dégueulasse, agir ainsi serait un manquement à ma morale...
Je chasse bien vite cette idée de ma tête et me dirige vers la chambre, inconsciemment je replies les ailes dans mon dos pour qu'elles prennent moins de place et que je passe la porte... En oubliant que elles sont immatériel... Mais passons donc... T'façon, je sais même pas comment j'l'ai ai replié alors.
Je regarde, voit l'enfant, son aile... la balle dedans...

« ...Urgh... S'moche... »

Je finis par m'approcher et regarde cela, sa fièvre, tout quoi...

« ...Très moche... pourquoi vous avez laissé la balle dans la plaie?
C'est pas beau du tout, ça commence même déjà à s'infecter...
...Je sais pas si je peux soigner cela ici, et comme ça, t'as vu l'état de la baraque, ce serait une incitation à l'infection... mais limite, on peut même plus le déplacer quoi...
Rah, merde... »

Et là, j'ai un beau cas de conscience... Impossible de le déplacer, mais impossible de le soigner dans des conditions satisfaisante ici...
...Il faudra faire avec alors...
L'éclat?
Quel éclat?
Sa menace de mort?
Quelle menace de mort?
Ah, cela... Déjà oublié, du moins mis de côte jusque au jour où j'aurais envie de lui foutre une baffe.

« ...Hmph... J'peux pas faire de miracle... Mais je vais essayer... »

Et de finalement me relever de ma position accroupies que j'avais prise pour étudier la blessure, je regarde le poignet de sa soeur, et ouvrant une poche, en sort un mouchoir et une écharpe, enfin, un lien large quoi.

« Tient, fais donc un bandeau relai... Enfin, un pansement compressif... j'pense que tu sais faire d'après ta vie nan?
Je soignerais cela... Après... J'ai été trop vite le premier coup. »

Je finis par ouvrir ma pochette au genou, en sort du matériel encore sous vide, et évalue la blessure... putain... Ca va être très dur...
Je finis par sortir une autre ampoule de morphine de ma poche, celle là c'est... Un cas de secours, une seringue aussi, je remplis vite la seringue de dix millilitre de sérum physiologique, y dilue rapidement dix milligramme de morphine, et évalue d'un oeil très... Euh... Rapide... le poids du gamin... Allez... Trente-cinq kilos...
Je cherche vite fait une veine dans le bras, puis pique rapidement et n'injecte QUE 3,5 milligramme de morphine, pas question de plus à son âge et à son poids.
Après cela... Et bien ma foi... On va opérer...

« ...Hmph... Je vous en pries, que quelqu'un m'amène AU MOINS de l'alcool dans de l'eau chaude... Vu que je pourrais rien avoir de plus, autant pouvoir désinfecter correctement mes instruments... »

Et c'est parties, après l'injection, je positionne le gamin de façon à avoir accès à son aile rapidement et correctement, toute façon, vu sa fièvre et son état... plus la morphine... il va dormir...
Donc, j'dois garder un contrôle sur sa respiration et son coeur... Manquerait plus qu'il fasse une dépression respiratoire...
Doucement, inciser de l'autre côté de l'aile, face à la balle...
Oui... Éponger le saignement... Doucement, très doucement... Enfin pas trop tout de même hein, on fait sortir la balle...
Voilà... Tout doucement, sortir la balle...
Je suis tellement pris dans ce que je fais que je ne fais plus attention à rien d'autre, mes ailes peuvent faire ce qu'elles veulent, je m'en fous, toutefois mon écharpe vient se nouer autour de mon poignet, sous la forme d'un simple foulard.
Balle sortie, extraite, youpi, y a déjà les trois quarts du boulot faiiiiit.
Bon... Ca saigne bien... j'en ai pour des heures à pouvoir ESSAYER de réparer les veines et tout... Bon sang...
Déjà, vérifier la douleur, il est pas conscient, normal, mais ne se crispe pas... morphine efficace, tant mieux...
[Et pis là, bah même que Vagem il pourra rien dire, parce que d'abord, va falloir que je sutures TOUTES les veines... Merci pour les dizaines d'heures de boulot qui vont suivre, si, si, vraiment...]
Bon... plus qu'a sortir le matériel le plus mieux que j'ai...
Et déjà... On va désinfecter le terrain au sérum physiologique.
Une fois cela fait, je commence, doucement, parce que faut pas que je me plante dans tout ça... Encore heureux, c'est pas ultra veineux ce coin... Mon Dieu...

« ... »

Et c'est ainsi que je fais en sorte de remettre tout en place...
Une fois les veines faites, artères s'il y en a dans ce coin, vous croyez que je soigne souvent des hémorragies et infection des ailes vous?, je finis par essayer de réparer la plaie... Puis un zoulie bandage par dessus, juste comme il faut... voilà... C'est bien... Parfait...
Je me relève...
Et tombe sur le cul, à moitié endormie...

« ...Finis... Ca a duré longtemps? »

J'ai en effet perdu tout sens du temps et compagnie... Rah... Ca m'emmerde ça... j'aime pas perdre mon sens du temps, ça fait comme mes absences...
Mais le fait est là... plus qu'une injection de morphine, la moitié de la première, sans oublier une injection de médicament anti-infection, je dois avoir, et ce sera bon.
Je fais cela rapidement, et retombe, dos contre le matelas... regardant le gamin...

« ... »

Mes ailes sont toujours là, je souris, m'essuie le front avec mon foulard toujours aussi blanc alors que j'ai les mains couverte de sang ainsi que les avant-bras, et je ne vous parlerais même pas de mes habits, d'ailleurs, je me fous plein de sang sur le visage... Ah c'est du propre...
Je regarde mes instruments baignant dans l'eau bouillante alcoolisé qui est plus bouillante.
Et sourit, encore, presque endormi...

[Sye: Je vous jure que le premier qui fait un commentaire sur MA manière de soigner cela, je vais m'occuper de son cas de tel façon qu'il reverra jamais plus une chaise de sa vie de peur de s'asseoir... Déjà que l'auteur a retrouvé l'inspiration, faut pas lui demander de la réalité en plus, nom de nyu...

Yann: Je le soutient moralement dans cet acte... Hm...]

Elle resta un bon moment dans les bras de son frère, tremblante aussi bien à cause de l’atmosphère tendue que par son ignorance : difficile en effet de rester calme quand votre « double » en version masculine semble prête à perpétrer un meurtre et que votre fils aîné est en train d’agoniser suite à une balle dans l’aile..
Ce qui la fit réellement paniquer néanmoins fut l’arrivée de Sye dans la chambre, avec dans le dos une paire d’ailes plutôt singulière certes, mais une paire d’aile quand même ! Elle se maudit sur l’instant de ne pas avoir la force nécessaire pour se lever, s’emparer de son arme et lui tirer une bonne balle dans la tête, histoire d’arranger le problème…
Mais là… pour dire vrai, elle n’arrivait même pas à sortir ne serait-ce qu’un mot ! Comme si ses cordes vocales s’étaient brisées dans sa pauvre petite gorge, à l’image de ce qu’elle avait été voilà des années. Une jeune fille angoissée à moitié muette, à croire que finalement le problème ne l’avait jamais réellement quitté…

** Mais fais quelque chose !!! Pourquoi tu ne fais rien ?!!! Empêche le toucher Kaliel ! Empêche le ! **

Sa petite main se crispa sur celle de Vagem, tandis que son regard gris, à la fois empli d’une terreur sourde et d’une grande colère se plantait dans le sien, plus parlant finalement que mille supplication : cela ne servit à rien néanmoins, son jumeau n’empêcha pas Sye de s’approcher de Kaliel… c’était un ange bon sang ! Que savait faire un ange, sinon briser des familles et des vies ?!!

**Il fait quoi ?**

Son teint passa du pâle au gris quand elle vit le médecin vider une ampoule de ce qui semblait être de la morphine : elle avait pourtant bien dis qu’elle n’en voulait pas pour son fils, qu’elle refusait que ce dernier devienne une loque dépendante à cette drogue à la manière de son pauvre père ! Eden esquissa bien un mouvement pour se redresser, et ouvrit la bouche comme pour formuler une interdiction… mais une fois encore, ses forces la trahirent, et elle ne put finalement qu’être témoin de la scène…

**Il va me l’empoisonner ! Il va me l’empoisonner !**

Elle essaya de se débattre, faiblement, dans les bras de Vagem comme pour se dégager, mais le « mal » était de toute manière déjà fais : elle pouvoir voir un peu de sang couler le long de la peau de son fils, preuve que Sye était en train de fabriquer quelque chose au niveau de son aile… mais quoi ? Comment aurait-elle pu imaginer, après avoir vu son mari se faire assassiner par un ange, que ce dernier essayait juste de le soigner ?

** MAIS REAGIS !! EMPECHE LE DE LUI FAIRE DU MAL !!! **

Le regard laissé à Vagem ne fut plus implorant cette fois-ci, mais plutôt réprobateur, comme semblant lui ordonner de lever son derrière pour envoyer ad patres le malotru qui s’acharner sur leur enfant. Attentes, une fois encore vaines, ce qui fit finalement qu’elle ne put qu’attendre la fin des opérations, ruminant sa rage et sa colère et se promettant de tirer une balle à Sye si ce dernier faisait du mal à son fils, dès qu’elle serait capable de le faire…

[ Quelques heures plus tard ]

Ce fut une petite voix faible qui la tira de sa profonde torpeur, torpeur dans laquelle elle s’était plongée au bout de deux ou trois heures de « spectacle » : une petite voix qui appartenait au jeune Willem, étonné de toute l’agitation qu’il y avait autour de lui et qui s’était réveillé. Un pâle et mince sourire se dessina sur ses lèvres, alors qu’elle tendait les bras pour l’inviter à venir sur ses genoux encore tâché du sang de ses poignets…

-Maman ? Pourquoi tout le monde il a une drôle de tête ? Et lui il a du sang sur sa tête… ( il désigne Sye d’un doigt )

Sye, Vagem, Eden … il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre ! Drôle de scène qui s’offrait à un enfant de cet âge là : la mère, elle, ne comprit ce qui s’était passé qu’en voyant Kaliel allongé non loin d’elle, l’aile proprement bandée et SURTOUT un air beaucoup plus détendu sur le visage. Alors il l’avait soigné ? Lui, un ange, avait soigné son tout petit ?
Une solution possible seulement : elle s’était trompée. Sye était bien humain, et les ailes n’étaient qu’un produit de son imagination, quoi d’autre sinon ?

- …

Sans répondre à Willem, car incapable d’émettre un son, elle se tourna vers le médecin qu’elle remercia d’un regard , un regard enfin vidé de tout ressentiment : l’atmosphère avait l’air de s’être considérablement apaisée, et c’était tant mieux…

- ( à Vagem ) Tonton… on retourne quand à notre maison à nous… ? Et on fait quoi maintenant dis ?

** Bonne question pépère…**

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